PENETRATION DE LA POLLUTION A L'INTERIEUR DES BATIMENTS


 

L'homme passe plus de 70% de son temps dans des locaux (habitations, salles de classe, bureaux...). L'air qu'il respire contient une multitude de polluants qui sont souvent présents à des concentrations supérieures à celles de l'extérieur. L'impact de ces polluants sur la santé de l'homme est d'autant plus important que ce sont les personnes les plus sensibles (jeunes enfants, personnes âgées, malades...) qui passent le plus de temps dans ces enceintes.

A la maison

Dans une maison, les sources de pollution sont nombreuses. On a denombré 5 origines differentes:

La pénétration de l'air extérieur

Les polluants de l'air extérieur pénètrent dans les habitations par les fenêtres, les portes, les systèmes de ventilation et autres orifices. Il s'agit de la pollution émanant du trafic routier, des systèmes de chauffage et des industries. Les polluants incriminés sont alors les mêmes que ceux que l'on rencontre à l'extérieur (dioxyde de soufre, poussières, oxydes d'azote, plomb...).

L'utilisation du balai ou de l'aspirateur évacue seulement 20% de poussières. Il est préférable d'utiliser une serpillère humide.

Système de conditionnement d'air

L'utilisation d'une climatisation ou d'un système de renouvellement d'air (souvent dans les locaux de travail ou recevant du public) peut entraîner en cas de mauvais entretien ou de défaut de conception une multiplication de germes (microbes, moisissures...) dans l'air.

La présence de monoxyde de carbone à l'intérieur des locaux résulte d'un mauvais fonctionnement, d'une mauvaise installation ou d'une mauvaise utilisation d'appareil de combustion (gaz, fioul ou bois pour combustible). Ce gaz se fixe sur les globules rouges du sang et prend la place de l'oxygène.

On compte 8000 intoxications et plus de 400 morts par an en France dus au monoxyde de carbone.

Les matériaux de construction et d'entretien

Divers matériaux utilisés lors de la construction (isolants, bois, peintures...) ou lors de l'acquisition de mobiliers peuvent diffuser pendant des périodes très longues des polluants pour la santé. L'amiante utilisée pendant longtemps pour l'isolation, le formaldéhyde utilisé dans les colles (isolation, agglomérés, colles moquette...) sont les plus connus.

Les encaustiques, les aérosols de tous genres, les colles, les peintures peuvent générer des quantités importantes de composés chimiques. Les travaux de bricolage que l'on effectue sans protection peuvent en quelques instants être à l'origine d'émissions très supérieures à celles que l'on peut rencontrer sur les lieux de travail (poussières, diluants, acides, métaux...). Ils peuvent être à l'origine d'intoxication accidentelles, notamment par inhalation.

Il faut citer également les produits de jardinage (insecticides, fongicides...), de ménage (eau de Javel, aérosols...)

Les biocontaminants de l'air

Un mauvais entretien, un surpeuplement et une mauvaise ventilation des locaux peuvent entraîner une multiplication des biocontaminants qui apprécient tout particulièrement les lieux humides et chauds. Les virus, les bactéries, les champignons et leurs spores, les insectes, les acariens et leurs excrétats... constituent ces biocontaminants de l'air qui sont souvent à l'origine de troubles respiratoires ou allergiques chez l'homme.

Enfin :

Enfin, le tabagisme reste la principale nuisance des espaces clos. Toutes les données scientifiques montrent à l'évidence les risques sanitaires encourus par les fumeurs mais aussi par les non fumeurs et, en particulier, les jeunes enfants dont les parents fument.

Allergie et habitat

Les moquettes et tentures réalisent un milieu favorable à la prolifération des acariens. Leur présence oú vivent des personnes asthmatiques est très fortement déconseillée.

Les acariens

Ce sont de très petits parasites invisibles à l'oeil nu (1/3 mm) qui se nourrissent de squames humaines (phanères : débris de peau) et de moisissures. Ce sont leurs déchets (fèces) qui contiennent le plus d'allergènes. Ils se développent très vite dans des pièces humides et chaudes. Ils sont très nombreux dans les lits, fauteuils et moquettes.

Les blattes
On les trouve souvent dans des pièces chaudes et humides. Leur prolifération s'accroît dans le cas de locaux mal entretenus, là où la nourriture est abondante (miettes de pains, déchets, vide-ordures...)

Les animaux domestiques
Présents de plus en plus dans nos appartements ou dans les écoles, ils disséminent dans l'atmosphère de fines particules allergéniques. Leur présence doit être limitée au maximum en présence de personnes allergiques et doit, dans tous les cas, être interdite dans les chambres (exemple : poils de chat).

Les moisissures
Ce sont des champignons qui se développent en milieu humide tant à l'extérieur qu'à l'intérieur des maisons. Présents principalement sur les murs humides, ces champignons produisent des milliards de spores qui se disséminent dans l'air.

Au bureau

Les immeubles et bureaux se distinguent par des équipements intérieurs différents et souvent par des systèmes de ventilation ou de traitement d'air centralisés.
La climatisation prévue  pour apporter le confort en maintenant les occupants dans un climat optimal
(température, humidité) peut, si elle est mal entretenue ou mal conçue, être à  l'origine de manifestations de type allergique.

La présence de matériel de reprographie (photocopieurs et imprimantes de type "laser") peut générer quelquefois d'importantes quantités d'ozone, de poussières et de métaux. L'utilisation de colles ou solvants est à l'origine d'une augmentation sensible des composés organiques dans les pièces et bureaux.

Enfin, les médecins rencontrent parfois des patients se plaignant de troubles des muqueuses, des yeux, du nez et de la gorge, de maux de tête et de léthargie. Ces symptômes semblent bénins et avoir un lien étroit avec l'endroit où l'individu travaille. Ils constituent ce qu'il convient d'appeler "le syndrome des bâtiments malsains". On rencontre ce syndrome dans toutes les villes du monde occidental et parmi les personnes travaillant dans des bureaux climatisés. Son origine est mal élucidée.