Notre santé est
plus ou moins atteinte selon le type de polluant en jeu et sa concentration.
Le type de polluant
joue un rôle très important. Certains agiront directement
sur les muqueuses de l'appareil
respiratoire en raison de leur caractère corrosif
(exemples : SO2 qui donne H2SO4 en milieu humide, NOx qui peut
donner HNO3, HCl libéré
lors de l'incinération des matières plastiques).
D'autres pénétreront plus profondément
dans les poumons au niveau des alvéoles
pulmonaires (poussières fines) et pourront être causes de
dysfonctionnements (dépôts
sur les parois alvéolaires, rétrécissement des
conduits aériens par inflammation,
contractions des bronchioles). D'autres, enfin,
pénétreront dans le système sanguin pour remplacer l'oxygène
de l'air (monoxyde
de carbone) ou atteindre différents tissus de l'organisme (métaux).
La concentration du polluant
dans l'air que l'on respire reste un facteur déterminant
des atteintes possibles. Les différentes études réalisées,
soit lors d'incidents
majeurs anciens (Londres en 1952), soit, plus récemment, avec des
niveaux de pollution couramment rencontrés sur des populations urbaines,
ne mettent pas en évidence
de niveaux seuils au dessous desquels la pollution n'aurait
pas d'effets sur la santé. Tous les résultats montrent une évolution
du risque sanitaire
(baisse des fonctions respiratoires, symptômes comme la toux,
morbidité ou mortalité)
plus ou moins proportionnelle à l'accroissement des niveaux
de pollution. Il n'y a donc pas que les pics de pollution qui créent
de dangers sur la
santé.
La durée d'exposition, tout comme la concentration, est un facteur important des effets possibles de la pollution sur la santé. Il y a essentiellement deux raisons pour cela. D'une part la quantité de polluant absorbé sera d'autant plus élevée que l'on est resté longtemps en sa présence, d'autre part, l'organisme a une capacité à "s'auto-réparer" qui peut être saturée s'il reste exposé longtemps à des polluants toxiques. La présence simultanée de plusieurs polluants est habituelle et cela a des implications encore mal connue.
L'accumulation des polluants dans l'organisme est caractéristique de certains polluants. Certains métaux lourds se fixent dans les os et dans d'autres tissus. Citons à titre d'exemple le plomb qui peut rester pendant plus de trente ans dans les os et environ un mois au niveau des tissus mous (reins, foie, cerveau). Ses effets sur la santé sont bien connus (saturnisme) et peuvent entraîner une diminution du quotient intellectuel (QI), une anémie et des troubles neurologiques graves, particulièrement chez l'enfant.
La population concernée
: l'âge, l'état de santé et les conditions de vie des
personnes sont autant de paramètres
qui modifient considérablement l'action des
polluants sur la santé. Que ce soit sur un enfant en bas âge dont
le système
respiratoire est encore fragile ou sur une personne âgée bien plus
sensible aux agressions venues de
l'extérieur, les polluants trouveront ici un terrain
particulièrement favorable à leur agressivité.
Les asthmatiques et les
déficients respiratoires (bronchite chronique par exemple) verront leur
état de santé
se détériorer (apparition de crises d'asthme, toux...) dans des
ambiances relativement peu polluées.
Enfin, les personnes soumises de par leur
profession ou de par leurs habitudes tabagiques à des niveaux de
pollution élevés seront
elles aussi bien plus sensibles aux agressions extérieures.
Les organes visés
: tous les polluants n'atteignent pas les mêmes organes du
corps humain. L'appareil
respiratoire est le plus fréquemment atteint, mais le
système circulatoire, les
reins, le foie, le sang, le cerveau, la vessie et tous les organes
peuvent subir l'action néfaste de certains polluants.