Sur le plan monétaire et financier, la période du Directoire se caractérise par une très forte inflation. Pourtant, les problèmes dans le domaine financier n'étaient pas nouveaux, on en rencontrait déjà à la fin de l'Ancien Régime et il ne faut pas oublier que les Etats Généraux de 1789 avaient été convoqués pour résoudre une crise financière. Sous la Révolution, avec les troubles politiques et les guerres, la situation se dégrada; la mise en circulation des assignats fut un facteur aggravant de l'inflation. A son avènement, le Directoire se trouva donc en présence d'un lourd héritage financier, monétaire et économique. Cependant, malgré cette anarchie monétaire, c'est le 28 Thermidor An III (14 août 1795) que fut décidée la création du franc comme unité monétaire métallique (déjà un arrêté du 27 septembre 1794 enjoignait déjà de substituer le mot franc au mot livre); les fondements de ce que l'on appellera improprement le Franc Germinal étaient posés.
Selon la Constitution de l'an III, le Directoire Exécutif avait la direction des affaires financières et autorité sur le ministre des finances, mais en revanche il n'avait pas l'initiative des lois, ni de pouvoir sur la Trésorerie qui était indépendante, ni même sur les cinq commissaires de la Comptabilité Nationale. Le premier ministre des finances du Directoire fut Faipoult qui ne resta que peu de temps à son poste, Dominique Ramel-Nogaret lui succéda en février 1796.
L'automne 1795 vit une accélération de l'inflation; on fabriquait des assignats de 200 à 300 millions par jour et certains étaient même imprimés pendant la nuit pour les besoins du lendemain. Dès son installation et malgré les 5 milliards d'assignats qui restaient disponibles sur les créations de la Convention, le Directoire en fit fabriquer 4 milliards supplémentaires. Puis, il "s'autorisa" par un décret de décembre 1795 une nouvelle fabrication de 16,3 milliards. Lorsqu'en février 1796, les planches qui servaient à fabriquer les assignats furent détruites le chiffre atteint était de 41,1 milliards, et certains assignats ne valaient même plus le prix du papier si bien que l'Etat perdait à leur fabrication.
Outre la destruction des planches, de nombreuses mesures furent adoptées pour rétablir la situation financière. Emprunt forcé, création des mandats territoriaux, banqueroute des deux-tiers appelée aussi "liquidation Ramel". A l'été 1796, la masse monétaire avait été réduite en même temps qu'apparaissaient des signes de reprise de l'industrie; c'est de cette période que l'on peut dater la sortie de l'hyper-inflation. Pourtant, des problèmes demeuraient, l'Etat était toujours sans argent et on empruntait un peu partout, y compris à l'étranger.
Sous le Directoire les dépense ont toujours excédé les recettes, par exemple pour 1798 les dépenses avaient été fixées à 600 millions et les recettes estimées au même chiffre. Le résultat fut une dépense de 770 millions pour des recettes de 559 millions. Il y eut encore une crise en 1798 notamment à cause de la reprise de la guerre sur le continent; Ramel quitta ses fonctions en juillet 1799 et fut remplacé par Robert Lindet. Ajoutons encore que durant la période révolutionnaire des facteurs comme les perpétuelles tensions politiques et les guerres (malgré quelques trêves passagères) pesèrent lourd dans l'aggravation des difficultés financières et économiques. Cette conjoncture difficile n'était pas favorable au développement de l'industrie et on comprend mieux la nécessité du Directoire et notamment de François de Neufchâteau de promouvoir les produits de l'industrie française; c'est dans ce cadre qu'il faut situer l'exposition de 1798. Ces difficultés financières expliquent peut-être aussi pourquoi des projets tels que la couverture du Champs-de-Mars à l'occasion de l'exposition ne furent pas retenus.