L'énurésie

L’énurésie : critères diagnostiques

Les critères de la CIM-10 sont les suivants :

  1. Âge chronologique et âge mental de l’enfant : au moins 5 ans
  2. Miction involontaire ou délibérée, au lit ou dans les vêtements, survenant au moins deux fois par mois chez les enfants de moins de 7 ans, et au moins une fois par mois chez les enfants de 7 ans ou plus
  3. L’énurésie n’est pas la conséquence de crises épileptiques ou d’une incontinence neurologique et n’est pas directement due à une anomalie organiques des voies urinaires ou à une autre affection médicale non psychiatrique
  4. Absence de tout autre trouble psychiatrique répondant aux critères d’une catégorie de la CIM-10
  5. Durée du trouble : au moins 3 mois
  6. On peut spécifier […] des formes cliniques particulières : énurésie exclusivement nocturne, énurésie exclusivement diurne, énurésie nocturne et diurne

Les critères diagnostiques du DSM-IV sont les suivants :

  1. Mictions répétées au lit ou dans les vêtements (qu’elles soient involontaires ou délibérées)
  2. Le comportement est cliniquement significatif, comme en témoignent soit une fréquence de 2 fois par semaine pendant au moins 3 mois consécutifs, soit la présence d’une souffrance cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement social, scolaire (professionnel), ou ans d’autres domaines importants.
  3. L’enfant a un âge chronologique d’au moins 5 ans (ou un niveau de développement équivalent).
  4. Le comportement n’est pas dû exclusivement aux effets physiologiques directs d’une substance (p. ex., diurétiques) ni à une affection médicale générale (p.ex., diabète, spina bifida, épilepsie)
  5. Spécifier le type : exclusivement nocturne, exclusivement diurne, nocturne et diurne

Enurésie primaire et énurésie secondaire

Traditionnellement on distingue entre énurésie primaire et secondaire. On estime que 80% des enfants énurétiques n’ont jamais été continent et présentent – de ce fait – une énurésie primaire. 20% des enfants énurétiques ont été continent pendant une période plus ou moins longue et souffrent donc d’énurésie secondaire. Les enfants souffrant d’énurésie secondaire sont souvent exposés à un niveau plus élevé d’évènements de vie stressant, présentent davantage des troubles psychopathologiques et ont davantage d’infections urinaires.

Enurésie nocturne, diurne et 'mixte'

Le DSM-IV et la CIM-10 distinguent trois sous-types d’énurésie : l’énurésie exclusivement nocturne, l’énurésie exclusivement diurne et l’énurésie nocturne et diurne. Habituellement, dans l’énurésie nocturne l’enfant vide complètement sa vessie. Il s’agit du sous-type d’énurésie le plus fréquent : on estime qu’elle touche environ 80% des enfants souffrant de ce trouble. Au contraire, dans l’énurésie diurne l’enfant ne vide généralement pas sa vessie. Il s’agit du sous-type d’énurésie moins fréquent : l’énurésie est plus fréquemment nocturne et diurne qu’exclusivement diurne.

Enurésie monosymptomatique et énurésie non monosymptomatique

Des recherches récentes proposent une distinction entre l’énurésie nocturne de type monosymptomatique et énurésie nocturne de type non symptomatique. Dans le premier type, l’énurésie est provoquée par une polyurie (les urines sont trop abondantes). Dans le deuxième type, l’énurésie est déclenchée par une hyperactivité et par de contractions involontaires de la vessie.

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Référence bibliographique : DUMAS J. E. Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent. 3e éd. revue et augmentée. - Bruxelles : De Boeck & Larcier, 2007. 740 p. Ouvertures psychologiques. ISBN 978-2-8041-5538-4