Introduction

Les troubles du contrôle sphinctérien sont connus depuis très longtemps. La littérature médicale concernant ces troubles remonte à l’Antiquité. Ainsi, l’énurésie est évoquée dans le papyrus Ebers, un traité de l’Egypte ancienne vieux de 3500. Ce papyrus propose notamment un remède pour l’énurésie à base de bière et genièvre.

Depuis toujours, les enfants souffrant de troubles du contrôle sphinctériens ont été soumis à de « remèdes » de toute sorte issus des pratiques culturelles. Très fréquemment, ces enfants ont été victime de véritable maltraitance. Parmi ces « traitements », nous citons :

  • Les tisanes et les potions : belladone, urine de porc, testicules de hérisson,...
  • Les interventions locales tels que la circoncision et le bandage du pénis
  • Les perturbations du sommeil : l’enfant est forcé à se réveiller à des intervalles réguliers, à dormir sur un matelas dur ou sur le sol
  • Les mauvais traitements : flagellation, chocs électriques sur les testicules ou sur l’anus, l’enfant est obligé à rester dans ses vêtements mouillés ou à boire son urine

Bien évidemment, ces « remèdes » risquent d’aggraver les difficultés des enfants au lieu de les résoudre.

L’énurésie et l’encoprésie se définissent comme étant une perte involontaire et persistante d’urine et respectivement de matière fécale dans un endroit inapproprié, à un âge auquel on s’attend à ce que l’enfant soit continent. Ces comportements durent souvent des années, et affectent de manière significative le développement sociocognitif de l’enfant atteint et le fonctionnement de son entourage. De ce fait, les troubles du contrôle sphinctérien sont souvent associées à des difficultés relationnelles – surtout entre parents et enfant – et psychologiques. Si ces troubles persistent plusieurs années, ils risquent d'avoir un impact négatif sur la vie scolaire et sociale de l’enfant.

Le petit documentaire suivant dévoile certains aspects problématiques liés à l’énurésie pouvant être vécu au quotidien par l’enfant et sa famille.

 

http://www.youtube.com/watch?v=4GBlEUZLgu4

Icône de l'outil pédagogique Réfléxion
L’incontinence provoque souvent une réaction hostile de la part de l’entourage familial et social de l’enfant (p.ex. dérision ou colère). Quel est l’impact, à votre avis, de ces réactions sur l’enfant incontinent ? Est-ce que les réactions hostiles peuvent contribuer aux difficultés de l’enfant ? Si oui, comment ?

Régi par la licence GNU Free Documentation License

Référence bibliographique : DUMAS J. E. Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent. 3e éd. revue et augmentée. - Bruxelles : De Boeck & Larcier, 2007. 740 p. Ouvertures psychologiques. ISBN 978-2-8041-5538-4