L'encoprésie

L’encoprésie : critères diagnostiques

Les critères de la CIM-10 sont les suivants :

  1. Emission fécale répétée dans des endroits non appropriés (par exemple dans les vêtements ou sur le sol), qu’elle soit involontaire ou délibérée. Le trouble peut comporter une incontinence par débordement secondaire à une rétention fécale fonctionnelle.
  2. Age chronologique et âge mental de l’enfant : au moins 4 ans
  3. Au moins un « incident encoprétique » par mois
  4. Durée du trouble : au moins six mois
  5. Absence de toute affection organique pouvant être une cause suffisante pour la survenue d’épisodes encoprétiques
  6. On peut […] spécifier des formes cliniques particulières : défaut d’acquisition du contrôle sphinctérien physiologique, acquisition du contrôle sphinctérien adéquat mais avec émission de selles normales dans des endroits inappropriés, souillures associées à une émission de selles excessivement liquides (par exemple débordement secondaire à une rétention fécale)

Les critères diagnostiques du DSM-IV sont les suivants :

  1. Emissions fécales répétées dans les endroits non appropriés (p.ex. dans les vêtements ou sur le sol), qu’elles soient involontaires ou délibérées
  2. Le comportement survient au moins une fois par mois pendant au moins 3 mois
  3. L’enfant a un âge chronologique d’au moins 4 ans (ou un niveau de développement équivalent)
  4. Le comportement n’est pas dû exclusivement aux effets physiologiques directs d’une substance (p.ex. laxatifs) ni à une affection médicale générale, si ce n’est par un mécanisme entraînant une constipation
  5. Coder comme suit : avec constipation et incontinence par débordement, sans constipation ni incontinence par débordement

Encoprésie primaire et secondaire

Comme pour l’énurésie, on distingue entre encoprésie primaire et secondaire. On estime qu’environ la moitié des enfants encoprétiques n’ont jamais été continent et présentent – de ce fait – une encoprésie primaire. 68% des enfants souffrant d’encoprésie primaire présentent un retard développemental (contre 10% des enfants souffrant d’encoprésie secondaire). 55% des enfants souffrant d’encoprésie secondaire présentent un trouble des conduites et un niveau élevé d’adversité psychosociale (contre 20% des enfants souffrant d’encoprésie primaire).

Les enfants souffrant d’encoprésie secondaire sont souvent exposés à un niveau plus élevé d’évènements de vie stressant, présentent davantage des troubles psychopathologiques et ont davantage d’infections urinaires.

Encoprésie avec rétention, encoprésie sans rétention, encoprésie manipulatrice

L’encoprésie avec rétention touche entre 80 et 95% des enfants atteint de ce trouble. Habituellement, l’encoprésie avec rétention dérive d’une constipation chronique développée lors de la première année de vie et s’accompagne toujours de ces difficultés. De ce fait, ce trouble est souvent associé à une encoprésie primaire. Les enfants souffrant d’encoprésie avec rétention tendent éviter la défécation. Ainsi, les matière fécales s’accumulent dans le côlon, ce qui contribue à son élargissement (mégacôlon). Avec le temps, le mégacôlon devient incapable de retenir les matières fécales : il s’agit d’une incontinence par débordement.

L’encoprésie sans rétention est moins comprise. Elle peut être associée à une diarrhée chronique, à des difficultés lors de l’acquisition de la propreté, à des événements de vie stressants ou à la masturbation anale.

L’encoprésie manipulatrice, qui représente le type d’encoprésie le plus rare, est parfois accompagnée par comportements perturbateurs tels que le trouble oppositionnel ou le trouble des conduites. L’encoprésie manipulatrice est habituellement de type secondaire.

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Référence bibliographique : DUMAS J. E. Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent. 3e éd. revue et augmentée. - Bruxelles : De Boeck & Larcier, 2007. 740 p. Ouvertures psychologiques. ISBN 978-2-8041-5538-4