Notre
travail
Dans la première version de ce travail,
nous nous sommes intéressés au thé. Ce thème
était en apparence simple et relativement facile à aborder,
mais en approfondissant un peu la question, nous nous sommes rendu compte
que, ce sujet se révélait plus compliqué et pertinent
que prévu.
Nous avons porté notre choix sur le thé,
car il nous semblait intéressant d’interroger des personnes sur
ce breuvage qui intègre complètement notre vie quotidienne
et notre culture. C’est pourquoi, nous pensions qu’il serait assez facile
de découvrir les éléments constituant les conceptions
que nous pouvons avoir sur cette boisson culturelle et spirituelle.
En effet, nous pouvions nous douter que chaque
personne interrogée possédait des connaissances ou une idée
de base sur le thé. Nous avons effectivement constaté ce
fait au travers de notre premier travail. Cependant, les questions posées
dans ce dossier, ne nous ont en aucune manière permis de faire ressortir
les conceptions et surtout le point de vue scientifique de nos interlocuteurs
sur ce thème.
Dans le dossier précédant, nous avons
commis une erreur importante. En effet, dès le début du travail,
nous nous sommes penchés sur des éléments n’ayant
aucun rapport avec le thème du cours de didactique des sciences.
Nous avons considéré des éléments davantage
d’ordre « culturel » alors que nous devions en explorer les
aspects « scientifiques ». Nous étions donc hors sujet.
Dans ce complément, nous travaillerons à
nouveau sur le thé et complèterons les aspects « défaillants
» de notre premier travail. Nous voulons mieux comprendre les conceptions
de notre échantillon. C’est pourquoi, nous veillerons à ce
que les questions aient toutes une réponse « scientifique
» ou du moins un meilleur angle d’approche du thème.
Pour ce faire, nous allons, nous intéresser
de plus près aux qualités chimiques, réactives voir
moléculaires de la plante. Ainsi, nous demanderons aux interviewés
de fournir une explication sur les phénomènes chimiques,
moléculaires ou autres qui sont en jeu lors de la préparation
du thé. Cette phase, nous permettra, comme nous le verrons plus
tard, de faire ressortir leurs représentations à ce sujet.
De cette manière, nous pensons réussir à satisfaire
aux exigences de ce travail.
Nous avons tout d’abord réalisé une
partie méthodologique dans laquelle nous expliquons la démarche
que nous avons suivie, en particulier pour le recueil des données.
En effet, il nous semblait important de parler de la mise au point de notre
questionnaire et de la manière de mener les entretiens puisqu’il
s’agit de travailler sur les conceptions des personnes interrogées.
Dans le chapitre suivant, nous avons décidé
de présenter la matière, en l’occurrence le thé. Nous
réalisons donc à cet effet un exposé d’un certain
nombre de connaissances scientifiques sur le thème. A partir de
celui-ci, nous formulons une question lorsque nous estimons qu’il est intéressant
de le faire. Ces questions sont celles qui composent notre questionnaire
.
Cet exposé nous permet non seulement de
prendre connaissance du sujet abordé et des réponses s’y
rapportant, mais également de les confronter aux réponses
obtenues et peut-être de mieux comprendre quelles sont les conceptions,
les représentations de notre population.
Nous avons ensuite rédigé une partie
où nous avons consigné les réponses. Pour chaque question
posée, nous avons mentionné les interprétations imaginées
par nos participants ; nous avons également précisé
quelle était l’explication la plus sollicitée. Pour faciliter
cette lecture, nous avons aussi organisé un tableau récapitulatif
qui permet de prendre en considération les questions posées
et les réponses reçues. De cette manière, nous obtenons
à peu près le pourcentage de réponses sur un même
thème en fonction du nombre de personnes interrogées. Bien
entendu, ces résultats sont très relatifs, étant donné
que notre échantillon est limité (10 personnes).
Dans le chapitre suivant, nous avons tenté
d’analyser les réponses de nos sujets. Il s’agit donc dans cette
partie de comprendre comment se sont développées les conceptions
de ces personnes et quelles représentations sont sous-jacentes.
Nous avons également confronté leurs idées aux données
exposées dans notre présentation sur le thé. Il était
effectivement intéressant de mesurer l’écart entre les conceptions
des personnes et la réalité scientifique au sujet du thé
afin de déterminer comment modifier ces conceptions pour qu’elles
soient plus justes ; c’est le but recherché avec le support didactique
que nous avons fourni lors du premier travail.
Pour conclure, nous proposons dans un premier temps
un bilan de ce travail. Dans un deuxième temps, nous expliquons
ce que nous avons compris à travers ce travail sur les conceptions.
Et troisièmement, nous proposons quelques pistes de réflexion
permettant éventuellement à notre population cible de modifier
ses conceptions, ceci afin de rendre celles-ci plus proches de la réalité.
Au niveau méthodologique, nous avons organisé
ce travail à peu près de la même manière que
le travail précédent. Voici comment nous avons procédé
au recueil des données :
La première phase de ce travail a été
de mettre au point un questionnaire prenant en compte un point de vue scientifique
de notre sujet, le thé. Pour réaliser ce questionnaire, nous
avons pratiqué une revue de presse : le sujet de cette revue était
le thé et ses particularités chimiques.
A partir de ces informations, nous avons rédigé
un texte informatif sur le thé et ses diverses qualités chimiques.
Partant de cette base, nous avons pu ainsi formuler une série de
questions avec lesquelles nous avons déterminé une série
de conceptions sur divers aspects chimiques, moléculaires ou autres.
Nous n’avons cependant pas manqué de mettre en relation nos questions
avec les aspects « culturels » liés au thé. Cela
nous a permis de constater que, même déterminée culturellement,
chaque pratique n’en avait pas moins une explication scientifique.
Nous avons ensuite déterminé une
population cible pour notre questionnaire. L’échantillon auquel
va être destiné ce questionnaire va être le même
que celui sélectionné, dans notre première recherche,
c’est-à-dire une population uniquement composée d’adulte.
Ceci afin d’éviter les connaissances un peu simplistes que pourraient
avoir un publique plus jeune et parfois moins confirmé.
En effet, il nous semble plus difficile d’obtenir
des réponses tenant compte des processus chimiques en cause de la
part d’enfants : nous avons pensé qu’ils risquaient de disposer
de relativement peu de connaissances sur cet aspect, contrairement aux
adultes.
La méthode retenue pour la passation de
notre questionnaire est celle des entretiens semi-directifs. Nous avons
posé des questions qui permettaient à la personne de ne pas
se sentir enfermée dans une réponse type, mais au contraire
de s’exprimer librement. Lorsque l’individu interrogé se sentait
un peu bloqué dans son explication, nous avons alors tenté
de le relancer, soit en reformulant son explication, afin de la rendre
plus compréhensible, soit, suivant la logique de l’interviewé,
en posant une nouvelle question qui induisait un nouveau développement
de la question.
Comme il nous a été demandé
dans la consigne de ce travail, nous avons enregistré tous les entretiens.
Fait qui a facilité le traitement des données et nous a permis
de travailler après coup sur du matériel audio plutôt
que de devoir prendre des notes sur le moment et risquer de manquer des
informations utiles.
Une fois la récolte des données terminée,
nous en avons rédigé un compte rendu exhaustif. Nous avons
alors réalisé l’analyse de ces réponses afin de mettre
en évidence les conceptions sous-jacentes. En connaissant ces conceptions,
il est alors possible d’imaginer un support didactique permettant de fournir
le complément d’informations nécessaires à une meilleure
compréhension de ces aspects liés aux qualités chimiques
du thé. Notre site Internet est un exemple de support didactiqu
1) Comme chacun le sait, pour préparer du
thé, il faut faire chauffer de l’eau et la verser dès qu’elle
a atteint son point d’ébullition. Cependant, de nos jour, il est
recommandé, lors de la préparation du thé vert de
ne pas faire bouillir l’eau car elle devient dès lors plate et sans
vigueur. Il s’agit d’un phénomène moléculaire. En
fait, la chaleur produit une agitation des molécules qui, à
terme, se brisent pour se recomposer sous une autre forme.
En outre, trop chaude, l’eau détériore
les feuilles du thé vert et en dénature l’arôme. Il
est donc recommandé de surveiller l’eau et de la retirer du feu
dès qu’elle frémit. Il est aussi possible d’attendre en laissant
reposer l’eau quelques minutes avant de la verser dans la théière.
Notre première question est donc :
Lorsque nous préparons du thé, nous
disons généralement qu’il faut verser l’eau sur le thé
dès qu’elle bout. Cependant, pour le thé vert, les spécialistes
recommandent de verser l’eau avant son ébullition. Pourquoi faisons-nous
cette recommandation ?
2) Cela fait des siècles que nous attribuons
des qualités thérapeutiques au thé. Nous allons maintenant
faire part de sa composition chimique et de ses principes actifs.
Il existe une incroyable diversité de composants
dans la feuille de thé, qui au premier abord, semble si simple.
En effet, nous pouvons extraire de celle-ci les principes actifs suivants
: la caféine, qui était autrefois appelée théine
(c’est de la théophylline et de la théobromine), des tanins,
qui sont des poly-phénols, responsables du goût. Ce ne sont
cependant pas des tanins, puisque l’acide tannique est inexistant dans
le thé. De même, nous trouvons des corps gras et des cires,
des saponosides et des huiles essentielles, de la catéchine et de
la carotène, des vitamines A, A1, B2, B12, C en grande quantité
et P, du fluor, du fer, du magnésium, du calcium, du strontium,
du cuivre, du nickel et du zinc. A tout cela s’ajoutent encore divers oligo-éléments
et quelque 300 substances aromatiques.
Selon les variétés de thé,
les feuilles peuvent contenir de 1,5 à 4% de caféine, soit
une présence tout de même 4 fois moindre que dans le café
torréfié. Il faut ajouter que cette caféine agit de
manière sensiblement différente lorsqu’elle se trouve dans
le thé ou dans le café. Les chercheurs Van Romburgh et Lohmann
ont découvert que la teneur en caféine était beaucoup
plus élevée dans les bourgeons et les jeunes feuilles que
dans les feuilles plus anciennes.
En effet, les premières et les secondes
feuilles contiennent en moyenne 3,4% de caféine alors que les cinquième
et sixième feuilles n’en contiennent plus que 1,5%. Les tiges, les
fleurs et l’écorce du fruit sont aussi imprégnées
de caféine, mais avec une teneur qui varie entre 0,6 et 0,8%. Il
n’y a que la graine qui ne contient pas l’alcaloïde de la caféine.
Pour résumer, c’est la présence
des tanins qui donne au thé sa saveur particulière ; c’est
pour cette raison que les producteurs récoltent les premières
feuilles.
Notre seconde question est donc :
Pouvez-vous expliquer pour quelle raison les producteurs
de thé récoltent les premières feuilles (les nouvelles
feuilles de l’arbre) plutôt que les feuilles plus anciennes pour
la fabrication de thé ?
3) La caféine n’agit jamais seule. Elle
fonctionne toujours en couple. Dans le café, par exemple, elle est
associée à l’acide chlorogénique alors que dans le
thé, elle est liée au tanin qui tempère et module
son effet excitant. Grâce au tanin, la caféine absorbée
se diffuse de manière plus lente et plus progressive dans l’organisme.
Après trois minutes de contact avec l’eau
chaude, la majeure partie de la caféine est extraite et le rapport
caféine/tanin atteint sa valeur la plus favorable. Une durée
d’infusion plus longue rehausse la part de tanin au détriment de
la caféine. Au-delà de cinq minutes d’infusion, la dominance
des substances tanniques extraites est telle que le goût aussi se
trouve compromis.
Les substances tanniques exercent une action atténuante
et régularisante sur l’effet de la caféine, de sorte que
celle-ci est absorbée petit à petit seulement par l’organisme.
Par rapport au café, l’action vivifiante du thé intervient
plus lentement, se prolonge en revanche sur une durée plus longue
et fléchit de manière tout aussi lente.
Contrairement au café, le thé ne
suscite jamais de phénomène de brusque inversion où
le sentiment de fatigue réapparaît redoublé lorsque
l’action de la caféine se dissipe. Tout comme pour la caféine,
la présence de tanin varie en fonction des qualités de feuille.
Ainsi, bourgeon et première feuille contiennent jusqu’à 12%
de tanin, alors que la quatrième feuille n’en recèle déjà
plus que 5% et les feuilles plus anciennes encore 3% seulement.
Notre troisième question est :
Savez-vous pour quelle raison la caféine
contenue dans le thé n’agit pas de la même manière
sur l’organisme que dans le café ?
4) Le thé renferme encore une autre substance
: la théanine. Cette substance fait partie des acides aminés
(éthylamide d’acide L-glutaminique). Lors d’investigations spécifiques,
il a été prouvé que cette substance neutralise en
quelque sorte l’action stimulante de la caféine. C’est un effet
supplémentaire qui s’ajoute à l’interaction entre la caféine
et le tanin.
La théanine n’est extraite intégralement
qu’en cas d’infusion prolongée, ce qui explique l’action d’un thé
infusé pendant une courte durée seulement. C’est en effet
pour cette raison que le thé est un excitant lorsqu’il a infusé
peu de temps. Inversement, lorsque le thé reste en contact prolongé
avec l’eau, il n’a plus une action excitante sur l’organisme mais produit
alors une sensation relaxante.
Notre quatrième question est :
Nous disons souvent que si nous laissons infuser
le thé un court instant, celui-ci est un excitant, alors que si
nous le laissons infuser longuement, il a un effet apaisant. C’est effectivement
correct, mais comment pouvez-vous expliquer ce phénomène
?
5) Au XIXe siècle, les Anglais, privés
du marché slave à cause de la guerre de Crimée, concentrèrent
leurs efforts commerciaux vers les pays du Maghreb pour écouler
leurs stocks de thé vert. Celui-ci fut très rapidement adopté
et les hommes du désert inventèrent une cérémonie
du thé. Sa recette est considérée comme un «
don d’Allah ».
L’offrande d’un thé est un geste de bienveillance
envers un étranger que nous accueillons. C’est du thé vert
de Chine qui est le plus souvent utilisé. Nous ajoutons du sucre
de canne et de la menthe fraîche, voire de l’absinthe, de l’ambre,
du basilic, du poivre ou de la sauge, verveine ou marjolaine, eau de fleur
d’oranger ou de rose.
Lors de cette cérémonie, nous levons
et abaissons la théière au-dessus du verre afin d’oxygéner
la boisson ; ainsi est produit une mousse légère et parfumée.
Notre cinquième question est :
Dans les pays du Maghreb, le thé est servi
en accomplissant des mouvements répétés de haut en
bas. C’est une pratique éminemment culturelle, mais qu’est-ce que
cela produit comme effet sur le thé ?
Remarques générales :
Notre échantillon était composé
de dix personnes adultes.
Toutes les questions ont été posées
dans le même ordre chronologique. (questions 1 à 5)
Nous pouvons ajouter que d’autres questions ont
été posées lors des entretiens, afin d’obtenir une
réponse correcte et de faire évoluer la conversation dans
la direction souhaitée, c’est-à-dire sur un aspect scientifique.
Récapitulatif des questions :
1. Lorsque nous préparons du thé,
nous disons généralement qu’il faut verser l’eau sur le thé
dès qu’elle bout. Cependant, pour le thé vert, les spécialistes
recommandent de verser l’eau avant son ébullition. Pourquoi faisons-nous
cette recommandation ?
2. Pouvez-vous expliquer pour quelle raison les
producteurs de thé récoltent les premières feuilles
(les nouvelles feuilles de l’arbre) plutôt que les feuilles plus
anciennes pour la fabrication de thé ?
3. Savez-vous pour quelle raison la caféine
contenue dans le thé n’agit pas de la même manière
sur l’organisme que dans le café ?
4. Nous disons souvent que si nous laissons infuser
le thé un court instant, celui-ci est un excitant, alors que si
nous le laissons infuser longuement, il a un effet apaisant. C’est effectivement
correct, mais comment pouvez-vous expliquer ce phénomène
?
5. Dans les pays du Maghreb, le thé est
servi en accomplissant des mouvements répétés de haut
en bas. C’est une pratique éminemment culturelle, mais qu’est-ce
que cela produit comme effet sur le thé ?
Il tient lieu de rappeler que pour ce travail,
nous avons interviewé dix personnes âgées de plus de
vingt ans.
Le tableau suivant propose un résumé
des réponses recueillies, regroupées par question.
Question 1
2/10 pensent qu’il faut faire bouillir
l’eau pour supprimer les microbes.
1/10 pense qu’il y a une réaction
chimique.
4/10 pensent qu’il faut enlever l’eau avant son ébullition
pour ne pas altérer les vertus du thé.
3/10 pensent que
le goût du thé est différent selon que nous l’infusions
avant ou après l’ébullition.
Question 2
9/10 pensent que les feuilles plus
jeunes ont plus de goût, de saveur, de ténacité et
sont plus concentrées en tanins que les feuilles plus anciennes.
1/10 pense que c’est par souci de conservation que les jeunes pousses sont
ramassées.
Question 3
1/10 fait l’hypothèse que
la théine prend le dessus sur la caféine et de ce fait, il
y a dans le thé moins de caféine.
1/10 a un point de vue
sémantique, c’est-à-dire que le café s’appelle café
à cause de la caféine et que le thé s’appelle thé
en raison de la théine.
5/10 pensent que c’est lié à
un problème de concentration, de quantité de théine
dans le thé.
2/10 n’ont pas d’avis.
1/10 le thé est torréfié
et cela serait dû pour cette raison. (le café est un grain,
le thé est une feuille).
1/10 pense que le thé est un diurétique,
contrairement au café.
Question 4
5/10 pensent que cela est lié
au temps d’infusion, c’est-à-dire que plus nous laissons infusé
le thé longtemps plus la caféine sera diluée. Ce qui
aura pour effet d’apaiser, de relaxer.
2/10 pensent qu’il y a une réaction
moléculaire qui fait que les substances changent et ont un effet
relaxant.
1/10 pense que l’effet relaxant ressemble à l’homéopathie,
c’est-à-dire que la caféine excite et domine dans un premier
puis s’atténue.
1/10 pense qu’un des ingrédients s’oxyde
ou s’évapore avec le temps et de ce fait perd son effet.
1/10 pense
que le fait de faire bouillir le thé lui fait perdre de ses qualités
et de ce fait est moins excitant. Cela lui fait perdre de sa teneur.
Question 5
2/10 pensent que ces mouvements servent
à mélanger et répartir le thé. Ils font la
comparaison avec le cidre.
2/10 pensent que c’est pour l’oxygéner,
le rendre plus léger.- 2/10 pensent qu’il s’agit uniquement d’une
tradition, d’un rituel de bienvenue et qu’il y a un aspect visuel.
1/10
pense qu’il y a une question d’énergie.
1/10 pense qu’il y a un
choc thermique au moment où l’eau touche le verre et de ce fait
refroidit le thé, qui devient plus désaltérant.
1/10
est sans avis.
1/10 pense qu’il s’agit d’une question d’esthétique.
Le thé doit décanter comme le vin.
Après avoir examiné nos entretiens,
nous arrivons à faire ressortir des convergences et des divergences
entre les interlocuteurs au sujet du thé et des différentes
questions posées. En effet, pour ne pas dénoter une influence
culturelle, nous avons ciblé les entretiens sur un aspect plus scientifique,
ce qui, par conséquent, demande une plus grande connaissance sur
le sujet.
Bien que les personnes interviewées ne soient
pas des spécialistes sur ce thème, nous avons réussi
au moyen d’une médiation à obtenir des informations pertinentes
et correctes, selon les cas. La plupart des gens n’avaient en effet, pas
vraiment de réponse à donner. Cependant, nous leur avions
explicité le but de notre travail et l’importance de leur réponse
pour notre analyse. Toutes les personnes ont donc accepté de répondre
à nos questions, malgré leurs lacunes face à certains
sujets.
Les différences entre les interviewés
dénotent que les conceptions ne sont pas identiques pour chacun
; la culture influençant peut-être cet aspect. Pour expliquer
sur quelles conceptions nous allons travailler, nous avons choisi d’analyser
les cinq questions par thèmes et en fonction de ce qui a été
dit. Nous avons donc essayé de trouver un fil rouge entre les différents
entretiens.
1) Lorsque nous préparons du thé,
nous disons généralement qu’il faut verser l’eau sur le thé
dès qu’elle bout. Cependant, pour le thé vert, les spécialistes
recommandent de verser l’eau avant son ébullition. Pourquoi faisons-nous
cette recommandation ?
Pour cette question, nous remarquons que certaines
personnes pensent qu’il est bon de ne pas faire bouillir l’eau, afin de
ne pas dénaturer le goût de la feuille de thé, de ne
pas lui faire perdre sa vigueur, sa consistance « Parce que cela
dénature le thé et lui fait perdre de la vigueur, surtout
les feuilles ». L’explication scientifique de cet aspect est très
rarement explicitée. Les gens n’ont pas d’informations, voire de
connaissances du pourquoi et du comment. Ils émettent facilement
des hypothèses, sans être convaincus de ce qu’ils avancent.
En effet, en leur posant la question, nous pouvons imaginer qu’ils se doutent
qu’il y a un phénomène chimique, cependant aucun d’entre
eux n’a pu réellement l’expliquer. La réponse la plus communément
apportée concerne les vertus et les propriétés du
thé. L’eau bouillante risque des les dénaturer. Ainsi, ils
avancent cette thèse pour compléter leurs premières
hypothèses. Celles-ci sont justes, mais à aucun moment l’aspect
moléculaire d’une réaction chimique entre les différents
éléments n’est avancé.
Certains interviewés avancent l’idée
selon laquelle, il faut faire bouillir l’eau pour des questions sanitaires,
afin d’enlever les éventuels microbes provenant du thé. «
Il faut bouillir l’eau pour supprimer les microbes » En analysant,
cette phrase, nous remarquons que la personne est en contradiction avec
la question posée, étant donné que nous apportons
quelques éléments théoriques qui indiquent qu’il s’agit
du contraire. Nous voyons donc que, pour cet aspect, les personnes interviewées
n’abordent pas les conceptions scientifiques liées à la question.
2) Pouvez-vous expliquer pour quelle raison les
producteurs de thé récoltent les premières feuilles
(les nouvelles feuilles de l’arbre) plutôt que les feuilles plus
anciennes pour la fabrication de thé ?
Les réponses obtenues à cette question
se sont portées sur deux aspects. Le premier touchant plus particulièrement
à la qualité du thé et à son goût. Les
nouvelles pousses sont qualifiées de plus savoureuses, plus tendres,
plus vigoureuses et donc considérées comme meilleures à
la consommation.
Le second, plus pratique, touche à l’organisation
de la récolte. Un de nos interlocuteur estime que les nouvelles
pousses sont plus faciles à récolter, alors qu’un autre pense
qu’elles doivent être récoltées jeunes car elles sont
destinées à l’exportation et continueront de « mûrir
» durant le transport, au même titre que l’on récolte
les fruits verts afin qu’ils arrivent à destination à bonne
maturité.
Par conséquent, nous remarquons qu’aucune
personne ne met en avant l’idée qu’il existe des propriétés
distinctes et différentes entre les premières pousses et
les suivantes. Notre échantillon propose de manière massive
une question de goût, de saveur, de vertu, avant une question de
concentration chimique d’éléments particuliers fournissant
au thé ses vertus et ses qualités.
En réalité, la valeur, le côté
thérapeutique, la concentration de certains éléments
chimiques, etc. sont liés aux propriétés du thé
au moment de la cueillette des premières pousses et non des suivantes.
3) Savez-vous pour quelle raison la caféine
contenue dans le thé n’agit pas de la même manière
sur l’organisme que la caféine contenue dans le café ?
Il y a eu un certain trouble entre la notion de
caféine et celle de théine, les gens ont facilement fait
le lien entre la caféine du café et la théine du thé.
Mais, certaines personnes ont associé la concentration de la caféine
avec le grain du café, et le thé, présenté
sous forme de feuille, serait moins concentré et donc l’effet aurait
un moindre effet sur l’organisme. « Le thé est plus doux,
alors que le café comme c’est un grain, il est plus fort ».
L’une d’entre elle a même donné une
réponse d’ordre sémantique. « Le café s’appelle
café parce qu’il y a certainement plus de caféine. »
Un rapport avec la torréfaction a également
été cité, il semblerait que la caféine agisse
différemment selon la torréfaction. En effet, il semblerait,
toujours selon cette même personne que certaines substances que l’on
trouve dans le café, seraient plus grasses et amplifieraient certains
effets de certains minéraux.
Une personne a également associé
le café avec la Colombie et le Brésil, où les gens
ont un tempérament moins calme que les Indiens « zen »
qui boivent du thé.
Quoiqu’il en soit, il en ressort toujours l’idée
que le café est plus fort et plus concentré que le thé.
On constate à travers ces conceptions un début de réponse
centré sur la concentration de caféine. De manière
générale, les personnes ne pensent pas à une autre
substance que la caféine, en l’occurrence le tanin, pour expliquer
l’effet atténuant dans le thé.
4) Nous disons souvent que si nous laissons infuser
le thé un court instant, celui-ci est un excitant, alors que si
nous le laissons infuser longuement, il a un effet apaisant. C’est effectivement
correct, mais comment pouvez-vous expliquer ce phénomène
?
Cette question n’a pas manqué de susciter
le trouble parmi les différentes personnes que nous avons interrogées.
Certaines contradictions sont apparues du fait que la plupart des gens
pensaient qu’une infusion plus courte serait moins excitante qu’une infusion
plus longue. Ils associent souvent le fait qu’un thé longuement
infusé est plus fort en goût et parfois plus âcre et
plus excitant. Il paraissait donc logique d’associer la concentration lors
d’une longue infusion, avec un effet plus excitant.
Les personnes ont donc tenté de répondre
à cette question sachant qu’elle ne paraissait pas très logique.
Cependant, nous avons retrouvé à plusieurs reprises des réponses
en rapport avec la concentration et la dilution de certaines substances
qui après un long moment d’infusion seraient évaporées.
En effet, il semblerait que pour certaines personnes, plusieurs substances
de composantes plus excitantes se dilueraient rapidement dans l’eau, alors
que d’autres substances plus apaisantes prendraient plus de temps à
se « dissoudre ».
Nous retrouvons également une réaction
d’oxydation qui avec le temps perdrait son effet, une particule ou une
molécule qui s’évapore avec le temps est également
citée.
Le rapport avec l’homéopathie a également
pris place dans l’idée d’une dilution.
D’une certaine manière, les personnes ont
développé l’idée d’un mélange entre plusieurs
substances, sans pour autant pouvoir expliquer quelles en étaient
les composantes. En outre, la le temps d’infusion semble toujours être
l’élément qui intervient dans la dilution de ces substances.
Pour élaborer une réponse proche
de la réalité, il leur faut encore faire le lien entre la
substance interagissant avec la caféine contenue dans le thé
et le temps de dilution de ces deux composantes.
5) Dans les pays du Maghreb, le thé est
servi en accomplissant des mouvements répétés de haut
en bas. C’est une pratique éminemment culturelle, mais qu’est-ce
que cela produit comme effet sur le thé ?
Verser le thé en effectuant en geste de
haut en bas, pour certains interlocuteurs, ne peut avoir qu’une signification
culturelle ou une raison esthétique. Ils n’ont en effet pas su donner
une autre explication à ce geste. D’autres par contre, ont tenté
d’en expliquer la raison au travers de modifications qu’il pourrait apporter
au thé. Les deux éléments qui reviennent le plus fréquemment
sont le mélange du thé, dans un soucis d’homogénéité
de la boisson, et l’oxygénation du thé, avec des effets divers
selon les personnes, allant des simples bulles dans le thé à
des effets sur sa saveur qui deviendrait plus légère.
Deux de nos interlocuteurs font l’analogie avec
le cidre qui peut également être versé de cette manière
tandis qu’une personne parle de décanter le thé comme on
pourrait le faire avec le vin.
Un de nos interlocuteurs nous parle également
d’un choc thermique qu’il y aurait au contact du verre et de son effet
refroidissant sur le thé, il explique qu’il faut le boire très
chaud pour se désaltérer.
Cette question est davantage liée à
un aspect culturel et nos interviewés l’ont effectivement relevé.
Ils abordent l’aspect esthétique du geste sans pour autant en connaître
l’origine. Ils associent le phénomène d’oxygénation
à d’autres boissons, tel que le cidre et le vin. Ils se rapprochent
donc de la solution en faisant un parallèle avec les connaissances
qu’ils ont sur ces deux boissons.
Lors de nos entretiens, nous avons pu constater
qu’un sujet aussi familier que le thé pouvait donner matière
à réflexion lorsqu’il était traité d’un point
de vue scientifique.
En effet, tout le monde semble détenir des
connaissances à propos du thé, cependant, les personnes que
nous avons interviewées, n’ont pas vraiment de conceptions fondées
sur une explication scientifique, et les quelques esquisses de raisonnement
finissent toujours par rejoindre le côté culturel de cette
boisson. Les gens savent qu’il ne faut pas faire bouillir le thé
vert, mais ils ne savent pas vraiment pourquoi, ils connaissent également
les coutumes liées à la manière de servir le thé
au Maghreb, mais ne savent pas non plus pourquoi on le sert de cette façon.
Cependant, tous ont tenté de répondre malgré le manque
de connaissances liées à ce sujet.
Nous constatons qu’une grande partie des personnes
répondent de manière très imagée en utilisant
des métaphores pour apporter des notions scientifiques à
leurs réponses. Par exemple, la comparaison avec les fruits, les
légumes, le cidre et le vin est couramment proposée.
Suite à nos entretiens, les gens ont pris
conscience qu’il y avait des explications scientifiques en relation avec
certains phénomènes observés. Notre approche a peut-être
suscité l’envie d’investiguer plus en détail cette boisson
faisant partie de la vie quotidienne et culturelle de notre société.
Moler, J.-M. (1999). Connaître et aimer le
thé. Genève : éditions Nicolas Junod.
Yi, S., Jumeau-Lafond, J., Walsch, M.,(1983).
Le livre de l'amateur de thé. Paris : Robert Laffont.
http://www.miroir.com/the/default.html
http://www.admirable-tea.com
http://pages.infinit.net/kruptos/
http://www.le-palais-des-thes.fr/fre/index.cgi
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Réponses
Les entretiens ne sont pas retranscrit dans leur
intégralité. Cependant, nous avons synthétisé
l’essentiel des réponses recueillies. Nous avons présenté
les propos de chaque sujet interviewé de manière à
visualiser l’ensemble des cinq questions. Les sujets sont présentés
à la suite.
Sujet 1 :
- Question 1 :
Pour garder les vertus qui seraient plus fragile
dans le thé vert.
Donc qu’est ce qui se passe si l’eau est trop
chaude ?
Ça éliminerait, ça tuerait
certains éléments si l’eau est trop chaude. Peut-être
pour le goût aussi qui serait différent.
- Question 2 :
Le goût doit être forcément
plus fin si c’est les nouvelles feuilles.
Pour quelle raison ?
De toutes les plantes, les dernières petites
feuilles sont moins âcres. Elles ont un goût plus fin, plus
délicat.
Ce serait dû à quoi ?
A une concentration moins élevée
de tanin, de certaines substances qui sont âcres.
Comment expliquer qu’il y a plus de goût
dans les nouvelles feuilles ?
C’est peut-être un goût plus fin.
Je pense que tous les composants doivent être dans les feuilles les
plus fines, certains composants doivent être en moins grandes quantités,
c’est les tanins qui donnent ce goût âcre. C’est riche en tanin.
Il y a donc plus de tanin dans les « vieilles
feuilles » qui le rende âcre ?
Oui.
- Question 3 :
Le café est torréfié. C’est
peut-être dû à la torréfaction ?
Il est fumé des fois…
Le thé c’est une feuille, le café
est un grain…peut-être une concentration de matière grasse
qu’il n’y a pas dans le thé ?
Est-ce que ce ne serait pas dû à
une substance quelconque ? les deux contiennent de la caféine.
Est-ce qu’il y aurait une autre substance qui
jouerait un rôle ?
Je sais qu’il y a certaines substances grasses
qui peuvent amplifier l’effet de certains minéraux et de certaines
vitamines aussi. C’est ces substances grasses qui amplifieraient l’effet.
- Question 4 :
Ce serait peut-être la même chose qu’avec
les doses homéopathiques.
La caféine excite, donc si on laisse infuser
un moment, c’est la caféine qui domine dans un premier temps.
Si certains éléments sont présents,
cela peut tempérer, réagir en tampon contre la caféine.
Ce serait ces substances qui prendraient alors
le dessus sur la caféine ?
Oui
- Question 5 :
Il y aurait une question d’énergie.
Quand tu verses du liquide en prenant un peu de
hauteur quel effet cela produit ?
Ca fait peut-être s’évaporer quelque
chose…
L’eau tombe comme une cascade, ça doit
faire quelque chose au niveau énergétique.
Par contre, ce qui se passe exactement… ?
Quand tu verses une boisson comme ça, quel
effet cela produit ?
Ca peut faire des bulles au moment ou ça
tombe.
Sujet 2 :
- Question 1 :
L’eau bouillante provoquerait une infusion trop
rapide, ce n’est plus bon, non que le thé devienne un poison, mais
au niveau du goût ça peut changer
- Question 2 :
Les nouvelles pousses sont plus tendres, il y a
plus de vitalité, la saveur est différente, les goûts
sont différents et selon l’âge de la feuille, il y aurait
différentes sortes de thé, on pense également à
la teneur en théine.
- Question 3 :
L’action de la théine sur la caféine,
et le thé a un effet diurétique que n’a pas le café.
Le thé est tout aussi excitant que le café mais à
plus longue échéance, pourquoi chimiquement : aucune idée.
- Question 4 :
Un des ingrédients doit peut-être
s’oxyder avec le temps et il perd son effet, une particule ou molécule
ne s’évapore pas, reste présente si on boit vite le thé,
alors qu’avec le temps, cette molécule s’oxyde ou s’évapore.
- Question 5 :
Ca a un effet au moment de toucher le verre, il
y a un choc thermique, ça refroidit le thé et peut-être
est-il plus désaltérant s’il est plus chaud. Il y a donc
un choc thermique entre l’intérieur et l’extérieur du corps,
il faut donc le boire très chaud.
Sujet 3 :
- Question 1 :
Les goûts sont différents, des types
de préparations différentes, le thé vert est plus
subtil au niveau du goût que le thé noir, il est plus fin
et plus aromatisé.
- Question 2 :
C’est dans un soucis de conservation du thé,
parce que le thé n’est pas tout de suite exporté. C’est comme
un fruit, il faut le cueillir jeune, plutôt qu’a sa fin de maturation.
- Question 3 :
Le thé est plus doux, le café est
en grain et a donc une concentration plus grande de caféine, plus
forte et plus importante. Le thé est une feuille, moins de concentration.
- Question 4 :
Plus le thé reste dans l’eau, plus le thé
est infusé, alors que si on le laisse moins longtemps, l’infusion
est plus légère.
- Question 5 :
Le thé mousse à cause des mouvements,
mais ça n’a aucun effet sur le thé, c’est un rituel de bienvenue,
d’accueil. Aspect visuel.
Sujet 4 :
- Question 1 :
Les vertus sont anéanties, le thé
vert est bon pour la santé et l’ébouillanter ça anéantit
les vertus
- Question 2 :
Les nouveaux bourgeons ont plus de goûts,
plus concentrés
- Question 3 :
Pas de réponses
- Question 4 :
La caféine doit se noyer et donc se diffuser,
donc plus apaisant
- Question 5 :
Pas de réponses
Sujet 5 :
- Question 1 :
Ca diminue certaines vertus
- Question 2 :
Au niveau du goût, c’est plus fort, plus
concentré
- Question 3 :
C’est moins concentré dans le thé,
donc c’est moins fort
- Question 4 :
Certaines composantes excitantes qui se dissolvent
rapidement dans l’eau alors que d’autres (plus apaisantes) mettent plus
longtemps à se dissoudre dans l’eau.
- Question 5 :
Il y a une part d’esthétique, peut-être
qu’ils décantent le thé comme on peut décanter le
vin.
Sujet 6 :
- Question 1 :
Parce qu’on fait bouillir l’eau du thé normal
(noir), pour enlever les microbes... sinon il est trop concentré.
Et puis le thé vert pourquoi on le met avant? Parce qu’il doit chauffer
avec l’eau… mais je savais pas qu’il fallait mettre l’eau avant l’ébullition.
Il est pas comme l’autre thé. En quoi il est différent? il
est moins concentré, le vert.
- Question 2 :
Les vieilles feuilles ne sont pas bonnes. Pourquoi
elles ne seraient pas bonnes? Parce qu’elles ont déjà vécu
longtemps, elles ont eu trop de soleil.
- Question 3 :
Mais ça agit de la même façon!?
sauf qu’il y en a plus dans le café. Non, c’est moins concentré
dans le thé, mais il y en a plus dans le thé.
- Question 4 :
Quand on laisse un court instant, il y a tous les
trucs comme la caféine qui sortent peut-être, comme le café,
ça fait juste passé le café, et si on laisse longtemps,
c’est plus dilué avec d’autres choses qu’il y a dans le thé.
- Question 5 :
Ça mélange les différents
ingrédients du thé.
Sujet 7 :
- Question 1 :
Pour qu’il y ait toujours des microbes dans l’eau,
parce qu’on m’a toujours dit que l’eau devait bouillir pour tuer les microbes.
Et pourquoi devrait-il y avoir des microbes dans l’eau pour le thé
vert? Non, je suppose que c’est pour ne pas trop anéantir le goût
du thé vert, pour le conserver peut-être?
- Question 2 :
Elles doivent certainement avoir plus de saveur
les premières feuilles et les anciennes feuilles moins, je suppose.
- Question 3 :
Non! Tu as une idée? Parce que ce n’est
pas de la caféine d’arabica! (rire) Non aucune idée.
- Question 4 :
En principe c’est pas logique, car plus on l’a
fait infuser plus il y aurait de la caféine dans l’eau… plus la
caféine passe dans l’eau moins elle est active apparemment.
- Question 5 :
Ça fait des bulles dans l’eau, je sais pas…
Ça oxygène l’eau, j’ai aucune idée.
Sujet 8 :
- Question 1 :
Peut-être que quand ça bout, il y
a une réaction chimique et donc ça fait agir le thé
différemment (l’eau qui bout par rapport au thé vert)
- Question 2 :
Je pense qu’elles sont plus savoureuses et plus
jeunes.
- Question 3 :
Non, je sais pas du tout. Pas d’hypothèse?
Non vraiment pas.
- Question 4 :
Peut-être que quand le thé stagne
dans l’eau, au bout d’un moment, les particules du thé changent,
ce qui donne un effet «relaxatif» sur le corps
- Question 5 :
Je pense que c’est uniquement une tradition.
Sujet 9 :
- Question 1 :
Parce que cela dénature le thé et
lui fait perdre de la vigueur, surtout les feuilles. Je fais la comparaison
avec les légumes, par exemple quand tu les cuis, ils perdent énormément
de vitamines et de nutriments contrairement à quand tu les manges
cru où ton organisme récupère tout. Le thé
doit fonctionner la même chose. Qu’est-ce qui pourrait être
dénaturé dans le thé ?
La théine, la chlorophylle, ….On enlève
l’eau avant qu’elle bout afin de ne pas perdre la consistance du thé,
que cela garde son goût et tout ce que la feuille de thé apporte.
- Question 2 :
Les plus anciennes sont les premières feuilles.
(explication théorique). Je pense que les premières feuilles
ont plus de ténacité, plus de goût ; elles sont plus
vigoureuses. C’est comme un fruit quand tu le laisses trop mûrir
c’est pas aussi bon, cela a moins de goût, c’est fade.
- Question 3 :
Je pense qu’elle est en faible quantité.
Je pense que la théine prend le dessus et donc en fait, dans le
thé il y a très peu de caféine.
- Question 4 :
Quand on le fait chauffer trop longtemps, l’eau
bouillante fait perdre des qualités. Donc si tu le fais bouillir
peu de temps, cela garde encore tout ce qu’il y a dans la feuille. Ce qui
fait que cela va exciter étant donné qu’il y a un taux plus
élevé de théine. Et en laissant trop longtemps dans
l’eau chaude et même bouillante, cela fait que cela se dégrade,
La feuille perd de sa rigueur, de sa teneur.
- Question 5 :
Cela me fait tout de suite penser au cidre. Les
bretons servent le cidres depuis en haut et en fait, c’est pour mélanger
les petits granulés qui restent au fond et mélange bien le
tout. Donc concernant le thé, le fait de verser de haut en bas,
je pense que c’est pour que le goût se répartisse bien un
peu partout, pour pas qu’il reste concentré au fond.
Sujet 10 :
- Question 1 :
Es-tu d’accord qu’il faut verser de l’eau bouillante
sur le thé ? Pas nécessairement. Moi je verse l’eau sur le
thé avant son ébullition. Pourquoi cette recommandation ?
Parce que ma mère m’a toujours dit ça. Elle m’a dit tu fais
juste avant de bouillir, alors pourquoi. Parce ce que cela garde mieux
l’arôme, parce que c’est moins agressif. L’eau chaude va peut-être
trop brûler le thé ou les propriétés du thé.
Pour le café, je crois pas, c’est une question d’arôme, mais
pour le thé je crois qu’il ne faut pas mettre l’eau très
très chaude, parce que ma mère le dit, parce ce que cela
garde les propriétés et parce que je crois que c’est plus
rapide.
- Question 2 :
J’imagine qu’elles sont vertes. Elles sont encore
tendres et les vieilles, je ne sais pas. Parce que c’est plus facile à
arracher. Elles sont vertes et il y a plus de chlorophylle.
- Question 3 :
Le café s’appelle café, parce qu’il
y a certainement plus de caféine. Je pense que c’est un problème
de concentration. C’est pas la même chose qu’une infusion ou il y
a vraiment, (…), c’est moins concentré, même dans la manière
de préparer. C’est de l’eau que tu mets, proportionnellement, il
y a moins de feuilles de thé pour faire un thé pour une personne
que de faire un café. Peux-tu imaginer que la caféine n’agit
pas seule ? Je n’aurais jamais imaginé ça, il faut un autre
élément pour qu’elle réagisse, pour que cela excite.
J’ai aucune idée. Finalement, je crois que les Indiens sont plus
calmes que les Colombiens. Le café cela excite beaucoup, parce que
cela est colombien, brésilien et le thé, c’est évident,
c’est indien alors c’est beaucoup plus zen.
- Question 4 :
L’intervieweur a donné la réponse.
- Question 5 :
C’est pour l’oxygéner. Le rendre plus léger.
On le fait aussi avec le cidre. C’est pour l’édulcorer, pour l’affaiblir.