LES IMAGES MENTALES
(images visuelles)


seule la couleur bleue indique des pointeurs

DEFINITION
Forme spécifique de représentation de type analogique; représentation pris ici au sens de produit cognitif résultant d'un processus de représentation.
CARACTERISTIQUES
  1. Existe en mémoire de travail, ou mémoire à court terme. Elle résulte
    • d’une activisation transitoire d’unités de représentation conservées en mémoire à long terme.
      ou
    • du traitement (codage) d’un stimulus visuel (donc l’image mentale est de nature différente de celle du percept).
    En ce qui concerne la forme de son codage en MLT, la question reste ouverte.
  2. Caractère d’analogie avec le percept
    • Similitude de surface: l’image mentale est souvent descriptible dans les mêmes termes que le percept visuel (caractéristiques de l’organisation spatiale, intensité, netteté, richesse en détails etc) .
    • Similitude fonctionnelle: l’activité d’imagerie paraît produire des effets similaires à ceux de la perception directe. C’est le cas en particulier pour la mémorisation et la comparaison de propriétés figuratives d’objets (pointeur vers exemples en chantier).
    • Similitude structurale: l’image mentale à les propriétés d’un modèle.Les propriétés spatiales des objets sont conservées: forme, positions relatives des éléments, propriétés topologiques, caractère continu des déplacements et des transformations,distances quand la tâche le demande.
      L’individu peut simuler des processus physiques s’appliquant aux objets perçus (rotation par ex.).Notez que cette simulation subit des contraintes qui reflètent celles qui s’appliquent à la manipulation de l’objet physique lui-même (par ex. la rotation de 60° d’un objet prend deux fois plus de temps qu’une rotation de 30°).
  3. La perception et l’imagerie mentale mettent en oeuvre les mêmes parties de l’équipement cognitif de l’individu.C’est le phénomène d’interférence selective: la génération d’images visuelles affecte le fonctionnement du système perceptif visuel, surtout quand celui-ci doit effectuer une tâche à caractéristique spatiale. (pointeur vers ex. en chantier).
  4. L’image mentale est-elle globale, non analysable? ou au contraire juxtaposition d’actualisations fragmentaires? M.Denis [ref.1] adopte une position intermédiaire.

UTILISATION
  1. L’image mentale peut jouer un rôle positif dans la compréhension du langage (mots, énoncés, textes).
    Dans ce cadre, l’activité d’imagerie est optionnelle.Elle intervient après une représentation sémantique profonde, obligatoire, présumée de nature propositionnelle.Elle fournirait un supplément cognitif, un code supplémentaire de l’information, figurant la partie figurable de la signification et pouvant se prêter à des opérations difficiles à pratiquer sur des représentations propositionnelles.
  2. L’image peut jouer un rôle positif dans la mémorisation au cours de la lecture d’un texte ou d’une liste de mots.
    Dans ce cadre, elle favorise
    • le rappel des informations concrètes et spatiales; ce n’est apparemment pas le cas pour les informations abstraites, notamment la macrostructure d’un texte.
    • la reconnaissance ultérieure d’éléments à. caractère figuratif (pointeur vers ex. en chantier).
  3. L’image peut jouer un rôle positif dans la résolution de problèmes.
    Grâce à son caractère d’analogie structurale avec le percept, l’image mentale permet à l’individu d’effectuer des calculs, des simulations, des inférences, des comparaisons de manière économique; elle permet également l’examen quasi instantané d’hypothèses.
    Le recours à l’activité d’imagerie peut être favorable dans la résolution de certains types de problèmes:
    • les problèmes de logique spatiale [ref.4]
    • les problèmes à support perceptif (comparaison de configurations spatiales, anticipation des effets d’une transformation etc) [ref.5]
    • les problèmes dans lesquels des grandeurs continues (durée, température ..) peuvent être figurées par des longueurs [ref.4].
    • les problèmes d’inclusion de classes, dans lesquels les données peuvent être représentées sous forme de cercles inscrits les uns dans les autres [ref.4].
    • dans les raisonnements déductifs, syllogismes classiques notamment [ref. 6].

    Attention: il n’y a pas lieu de rendre figurable un problème qui ne l’est pas à l’origine.Cela peut créer un obstacle majeur au développement du raisonnement.
  • CONDITIONS D’UTILISATION
    1. Les individus n’ont pas tous les mêmes capacités d’imagerie.Les individus peu imageants présentent des performances moins bonnes que celles des individus très imageants dans toutes les situations où l’activité d’imagerie a des effets positifs.Leurs performances ne sont pas toujours améliorées par une consigne d’imagerie.
    2. L'individu dispose un espace restreint pour la production des images mentales, ce qui limite la quantité d’information disponible à l’intérieur d’une image (pointeur ex. en chantier).
    3. Le rôle de l’image est d’autant plus important que:
      • le stimulus est plus riche en traits sémantiques figuratifs.
      • le stimulus est sonore plutôt que visuel.
    4. La durée nécessaire à la génération d’une image mentale à partir d’un stimulus non visuel dépend
      • du caractère +ou- concret et +ou- général des items verbaux.
      • de sa complexité (nombre d’éléments).
    5. Le temps de maintien de cette image en MCT est plus long si
      • l’image est peu complexe
      • L’individu l’explore activement
      • l’image est composée d’objets en mouvement
      • le contenu de l’image présente un caractère émotionnel.

  • NOTIONS ASSOCIEES

  • REFERENCES
    1. DENIS, Michel: Images et cognition; Paris: PUF; 1989.
    2. RICHARD, Jean-Fran&ccdil;ois: Les activités mentales: comprendre,raisonner, trouver des solutions; Paris: A. Colin; 1995.
    3. LINDSAY, P.H. et NORMAN, D.A.: Traitement de l’information et comportement humain; Montréal: Editions vivantes; 1980.
    4. FRANDSEN, A.N.,et HOLDER, J.R.: Spatial visualization in solvig complex verbal problems, Journal of Psychology;1969. (non consulté)
    5. SHEPARD, R.N., et COOPER,L.A.: Mental images and their transformations, Cambridge, MA, The MIT Press.(non consulté)
    6. SHAVER, P.,PIERSON, L., et LANG,S.: Converging evidence of the functional significance of imagery in problem solving, Cognition,3, 1974-1975.
    (non consulté)
    
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