Le peuple intégré dans la nation

Louis XVI a tiré parti de la situation militaire désastreuse : il a refusé de sanctionner les décrets de l'Assemblée et a appelé auprès de lui des ministres feuillants qui menacent l'Assemblée, veulent renforcer le pouvoir royal et terminer la guerre par une transaction avec l'ennemi.
Devant le danger à l'intérieur et aux frontières, l'Assemblée a appelé le peuple à participer à la défense du pays. Cependant les Girondins ont craint d'être débordés par les masses populaires qu'ils ont contribué à mobiliser mais dont ils récusent les revendications. Ils ont freiné l'élan patriotique et intrigué auprès du roi.
L'insurrection du 10 août 1792 est la réaction du petit peuple des boutiquiers et artisans parisiens, appelés désormais "sans-culottes", au péril extérieur et à l'incapacité girondine.

Cependant, la portée de l'évènement en fait véritablement une seconde révolution.
D'une part, elle intégre le peuple dans la nation et marque l'avènement de la démocratie politique ; les citoyens passifs ont été enfin admis légalement dans la garde nationale et ils ont obtenu le droit de désigner les députés lors du prochain renouvellement de l' Assemblée. D'autre part, l'insurrection a aboli la royauté.
Avec la monarchie sombre aussi le parti feuillant, c'est à dire cette noblesse libérale qui a contribué à déclencher la révolution. Les Girondins, quant à eux, ne participent pas à la victoire. L'influence des Montagnards, en revanche, en sort renforcée, et particulièrement celle d'un des leurs, Robespierre, qui se distingue parmi les députés par son intégrité et sa clairvoyance.