Index
L’éducation est l'apprentissage et le développement des facultés intellectuelles, morales et physiques, les moyens et les résultats de cette activité de développement. L'éducation inclut des compétences et des éléments culturels caractéristiques du lieu géographique et de la période historique.
Selon l'Unesco, en 2008, vingt-huit millions d'enfants étaient privés d'éducation, en raison des conflits armés.
Le mot « éducation » est directement issu du latin educatio de même sens, lui-même dérivé de ex-ducere (ducere signifie conduire, guider, commander et ex, « hors de ») : faire produire (la terre), faire se développer (un être vivant)2. Il convient cependant de noter la différence pointée par Mialaret3 entre les deux étymologies educare (nourrir) et educere (élever) pour saisir la double instance liée au concept d'éducation et dont la conciliation est une problématique pédagogique majeure : nourrir/remplir de connaissances et élever c'est-à-dire maximiser les potentialités des individus selon Mialaret. Pour Émile Durkheim, l'éducation est une « Socialisation méthodique pour la jeune génération »4. Enseigner, c'est transmettre à la génération future un corpus de connaissances et de valeurs de la vie sociale.
Il faut distinguer enseignement et éducation. Le terme enseignement, de son côté, se réfère plutôt à une instruction précise au cours d'un cycle d'étude précis, par exemple, l'enseignement supérieur.
L'éducation ne se limite pas à l'instruction stricto sensu qui serait relative seulement aux purs savoir et savoir-faire. Elle vise également à assurer à chaque individu le développement de toutes ses capacités (physiques, intellectuelles, morales et techniques). Ainsi, cette éducation lui permettra d'affronter sa vie personnelle, de la gérer en étant un citoyen responsable dans la société dans laquelle il évolue.
En pratique, tout le monde est d'accord pour considérer que certains savoirs essentiels font partie du bagage minimum du citoyen, et qu'inversement il n'est pas d'enseignement possible sans un minimum de pures conventions (comme l'alphabet par exemple) et de capacités relationnelles, donc d'éducation. Instruction et éducation sont souvent confondues. Les différences, subtiles, restent la base de controverses depuis longtemps, le Littré en fait foi dans son choix d'exemple pour sa définition d'éducation (voir le Littré à ce mot) : « Mais il faut remarquer que l'instruction s'enseigne, et que l'éducation s'apprend par un autre mode d'action du maître, quel qu'il soit. » Au début du xxe siècle, la science de l'éducation désignait la pédagogie. Aujourd'hui, en France, depuis la création en 1967 du département universitaire de Sciences de l'éducation l'expression s'emploie au pluriel. Les problèmes d'éducation s'étudient en empruntant à plusieurs disciplines des sciences humaines (sociologie, psychologie, biologie, économie, philosophie de l'éducation).
Influences de l'histoire, des cultures et des croyances et théories implicites[modifier | modifier le code] L'éducation est influencée par l'environnement historique et culturel, ainsi que par les théories, explicites ou implicites, qui motivent les éducateurs (parents, professeurs, etc.).
Selon l'historien Paul Veyne, « Il est exceptionnel, dans l'histoire, que l'éducation prépare l'enfant à la vie et soit une image de la société en réduction ou en germe ; le plus souvent, l'histoire de l'éducation est celle des idées que l'on s'est faites sur l'enfance et ne s'explique pas par la fonction sociale de l'éducation. [...] L'enfance est un âge que l'on déguise pour l'embellir et lui faire incarner une vision idéale de l'humanité ».
En Europe, au siècle des lumières, les philosophes John Locke et Jean-Jacques Rousseau ont publié des ouvrages très influents, qui, reposant sur des conceptions différentes de l'enfance, donnaient des conseils parfois opposés aux parents. Ainsi, Rousseau écrivait-il :
« [...] Songez bien que c'est rarement à vous de lui proposer ce qu'il doit apprendre ; c'est à lui de le désirer, de le chercher, de le trouver ; à vous de le mettre à sa portée, de faire naître adroitement ce désir et de lui fournir les moyens de le satisfaire. »
—