Les femmes aussi..

Morizot

Berthe Morisot se forme auprès du peintre lyonnais Guichard. Au cours des séances de copie au Louvre, elle fait la connaissance de Bracquemond et de Fantin-Latour. En 1860, sur les conseils de Corot, elle peint sur le motif, ses premières oeuvres en plein air à Ville-d’Avray, puis près d’Auvers-sur-Oise. Deux de ces paysages sont admis au Salon de 1864.

Sa rencontre avec Manet, dont elle épouse le frère en 1874, est déterminante car elle lui permet d’entrer en contact avec le groupe impressionniste. Berthe Morisot modifie le choix de ses sujets et s’oriente désormais vers l’étude de la figure humaine et les scènes familiales. Manet exécute à plusieurs reprises le portrait de la jeune femme, notamment dans Le Balcon du Salon de 1869.

A partir de 1874, son intérêt pour les expositions impressionnistes la conduit à abandonner les envois au Salon. Elle prend également ses distances avec Manet qui lui conseille de ne pas participer à ces manifestations. Elle expose à sept d’entre elles de 1874 à 1886. Au cours des années 1880, elle voyage en Europe, expose au salon des XX à Bruxelles et vit de plus en plus à la campagne à Mézy où son oeuvre est marqué par l’influence de Renoir. En 1896, un an après sa mort, une grande rétrospective est organisée chez Durand-Ruel.

Table 2.11. Morizot
Le berceau Dans la salle à manger
1873 1875

Cassatt

Mary Cassatt naît en 1845 à Allegheny, Pennsylvanie. Elle est la fille d'un riche banquier, ce qui lui conférera une distinction et une assurance auxquelles les impressionnistes, Degas en particulier, seront sensibles. Sa famille s'installe à Paris en 1851, puis en Allemagne de 1853 à 1855, avant de retourner en Pennsylvanie où elle suit les cours de la Pennsylvania Academy of Fine Arts de 1861 à 1865.

En 1866, à la fin de la Guerre de Sécession, elle est une des premières artistes de son pays à quitter l'Amérique pour Paris afin d'y parfaire sa formation artistique. Elle y suivra des cours dans l'atelier de Gérôme. La guerre franco-prusienne de 1870-71 la voit repartir dans son pays, mais elle revient en Europe à l'issue de celle-ci, à Parme puis l'année suivante à Madrid et à Séville. Elle y est influencée par les oeuvres de Vélasquez et Murillo, tout en signant des oeuvres de la vie contemporaine espagnole dans le style de Manet ("Torero et jeune femme" - 1873).

Table 2.12. Cassat
Summertime Breakfast in bed
1894 1897

Gonzales

Liée au milieu littéraire et artistique, par son père romancier, et par sa mère musicienne, Eva Gonzalès se destine très jeune à la carrière de peintre. Elle entre à l’âge de seize ans dans l’atelier de Chaplin, peintre alors très à la mode. Par l’intermédiaire d’Alfred Stevens, elle rencontre Manet et devient, en février 1869, son unique élève. Aussitôt, il peint le portrait de la jeune fille qu’il recommencera à plusieurs reprises, suscitant la jalousie de Berthe Morisot .

Lors de son premier envoi, au Salon de 1870, Eva Gonzalès se présente encore comme « élève de M. Chaplin ». Pourtant, son Enfant de troupe ne laisse aucun doute sur son ascendant. La pose du petit fantassin et l’emploi du noir évoquent Le Fifre de Manet, présenté au Salon de 1866.

Pendant la guerre de 1870, elle se réfugie à Dieppe et entreprend une série de pastels. Au Salon de 1873, elle présente un paysage, Les Oseraies, rejeté par le jury et qui prend alors place sur les cimaises du Salon des Refusés. Paysagiste et portraitiste, elle concentre ses recherches sur les variations d’une même couleur, n’excluant pas les gris et les noirs.

Après son mariage avec le graveur Henri Guérard en 1879, elle se rend en Normandie où elle exécute des vues de bord de mer. Sa technique évolue vers une plus grande attention accordée à la lumière qu’elle transcrit par une touche plus libre. La Modiste est son dernier envoi au Salon. En 1883, quelques jours après la mort de Manet, elle meurt subitement emportée par une embolie.

Table 2.13. Gonzales
Le reveil La promenade à dos d'âne
1876 1880