F. Dubouchet |
Groupe
4
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Concept 2
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La notion de transposition didactique vient de la didactique des mathématiques (Y. Chevallard, M-A. Johsua. G. Brousseau) et cela n'a rien d'étonnant car c'est peut-être dans cette matière qu'elle est la plus évidente. En effet, la présentation axiomatique classique des mathématiques "paraît merveilleusement adaptée à l'enseignement. Elle permet à chaque instant de définir les objets que l'on étudie à l'aide des notions précédemment introduites et, ainsi, d'organiser l'acquisition de nouveaux savoirs à l'aide des acquisitions antérieures" (G. Brousseau). Or cette présentation en organisant et en découpant la matière enseignée nie toute l'histoire et l'épistémologie et masque le réel fonctionnement de la science. Pour Broussard, cette transposition didactique est "à la fois inévitable, nécessaire et en un sens, regrettable. Elle doit être mise sous surveillance".
Je prendrai un exemple très simple en chimie. Le programme classique de chimie est en gros l'étude de l'atome, puis des molécules et enfin des réactions chimiques, or le concept d'atome par lequel on commence à construire le savoir à enseigner aujourd'hui est apparu au 4ème siècle avant J-C (théorie de Démocrite) pour disparaître durant des siècles et ne faire sa réapparion qu'avec Dalton vers la fin du XVIIIème siècle, enfin le modèle atomique que nous utilisons dans nos cours n'a été construit qu'à la fin du XIX ème. Pendant ce temps, Lavoisier(1743-1794) révolutionna la chimie avec ses fameux principes...et Dalton après avoir réintroduit la notion d'atome, définissait déjà un concept de réaction chimique. L'épistémiologie est donc ici balayée au profit de la logique de l'enchaînement linéaire des concepts,on donne de plus des concepts comme celui d'électronégativité qui n'ont été introduits que pour permettre l'explication des phénomènes.
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Auteur de la fiche : Françoise Dubouchet | home | page travaux
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