Les animations multimédia
Les processus cognitifs sous-jacents à
l'extraction
d'informations à partir de représentations
dynamiques
externes
Mon rôle : doctorante à l'Unité TECFA de
l'Université de Genève
L’étude
des animations multimédia (représentations dynamiques
externes)
dans le domaine de l’apprentissage soulève la question de
leur
efficacité pour la compréhension en comparaison avec des
illustrations statiques. L’amélioration de la compréhension
de
textes grâce à l’ajout d’illustrations
statiques a
été démontrée dans de nombreux travaux depuis les années 70. Mais
qu'en est-il des représentations dynamiques (animations)
?
Les recherches portant sur la comparaison entre les animations et les
illustrations statiques ne permettent pas de fournir des évidences
convaincantes de la supériorité des animations par rapport aux
graphiques statiques, ceci en raison des nombreux facteurs impliqués
lors d’un apprentissage avec des animations. En effet, les
habiletés cognitives individuelles des apprenants, de même
que
des caractéristiques intrinsèques de l'animation, influencent le
traitement de l’extraction d’informations.
De ce fait, la question pertinente n'est plus rapport à
l’efficacité de l’animation en terme
d’apprentissage, mais plutôt de connaître
et
déterminer quelles sont les conditions et les processus cognitifs
sous-jacents qui permettent d’améliorer
l’extraction
d’informations pertinentes et par là même la
compréhension de sujets complexes.
J'ai commencé par faire une
méta-analyse (non-publiée, mais présentée
à la conférence Earli 2009 à
Amsterdam) sur 55
études comparant représentations statiques versus
dynamiques. Les résultats montrent un effet global positif
des
animations par rapport aux illustrations statiques. Les analyses des
modérateurs indiquent que, comparées aux
illustrations
statiques, les animations étaient plus
efficaces
- pour l'apprentissage de connaissances factuelles (Bloom's
taxonomy "factual
knowledge") dont l'objectif pédagogique était la
compréhension (Bloom's
taxonomy "understand")
- quand l'animation était
"représentationnelle"
- quand le commentaire était audio
- pour des domaines d'étude de chimie
et/ou de physique
Aujourd'hui, je travaille sur les visualisations dans un domaine plus
spécifique, l'anatomie fonctionnelle. Ma recherche actuelle
porte sur l'effet de l'apprentissage avec des
représentations visuelles statiques versus
dynamiques sur
la construction de représentations mentales de la structure
et
du mouvement de la scapula. Les résultats de cette
expérience vont être
présentés lors de la
conférence
Earli sig 2
2012 à Grenoble.
Plusieurs questions restent en suspens :
L'influence des habiletés spatiales dans la
compréhension de l'anatomie fonctionnelle est majeure.
Cependant, il semble que la visualisation spatiale (une des composantes
des habiletés spatiales) n'influence pas de la
même
manière des tâches de d'identification ou de
reconnaissance.
Une deuxième interrogation est de savoir si les
représentations mentales que l'on construit d'une
structure
anatomique se basent sur la représentation
mentale de
l'espace anatomique du corps ?
Affaire à suivre ...
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