Résumé d'un article en rapport avec le thème des premiers secours:
Manoeuvres d'urgence: Accidentologie et simulation(G. Malaterre & D. Lechner)


Résumé de la recherche

Cette recherche traite de la réaction des gens dans le cadre de situations d'urgences. La situation étudiée est celle des actions de personnes conduisant une voiture et devant éviter un obstacle. Comme nous le verrons plus loin on peut trouver des similitudes entre ce thème et les attitudes dans le cadre des premiers secours.

Introduction:

La conduite automobile selon la situation peut se faire dans la cadre d'une situation d'urgence. Celle-ci se caractérise par le peu de temps disponible pour le conducteur de meme qu'elle demande une réaction rapide à un incident imprévu. En situation d'urgence la réponse se caractérise par le fait que toute l'attention et des moyens se centrent sur ce qui semble etre le plus urgent, le plus immédiatement menacant, et cela peut parfois etre fait au détriment de ce qu'il faudra faire par la suite. De plus les réponses d'urgences sont liés a l'intensité de la situation. Ceci peut causer du tort a l'efficacite de ces réponses, de meme que rendre les adaptations qui suivront difficiles. D'autre part, il semblerait que l'action alors qu'elle devrait etre assez facile, se trouve etre souvent retardee par la persistance de fausses hypothèses ou d'incertitudes. De meme, les réponses simples serait celles mise en oeuvre le plus rapidement. En outre le phénomène d'urgence tendrait a annuler les effets des expériences et des apprentissages, au profit de vieilles habitudes, de réflexes naturels, simples.
D'après différentes études sur les accidents de voiture, il semblerait que les conducteurs en situation d'urgence aient tendance a ne rien faire ou a réagir trop tardivement, ou alors a freiner trop brutalement entrainant un blocage des roues. La manoeuvre de déport latéral consistant a contourner l'obstacle en donnant un coup de volant est rarement utilisée bien qu'il semblerait qu'elle puisse permettre d'éviter l'accident.A partir de ce contexte de situation d'urgence et des réponses associées, les auteurs de cette recherche ont cherché à explorer et vérifier les réponses des sujets dans une situation d'urgence créée artificiellement par les expérimentateurs.

L'objectif de cette recherche était présicément de mettre des sujets non- avertis conduisant une voiture (un simulateur) dans une situation d'urgence a une intersection et il fallait que tous les paramètres puissent etre controllés afin d'en faire varier un seul, a savoir celui du moment du démarrage de l'obstacle. Les hypothèses étaient les suivantes:

Méthode: Un simulateur de voiture a été utilisé dans lequel les sujets conduisaient une voiture sur un certaine parcours. Les sujets avaient comme consigne de conduire a une vitesse d'environs 90-100 km/h. La situation d'urgence, a savoir un obstacle démarrant a une intersection de manière totalement imprévue, se produisait 10 minutes après 10 minutes de trajets ce qui garantissait un effet de surprise. Puis le sujet refaisait la situation deux fois de suite.

Sujets: Il y avait 49 sujets, 20 femmes et 29 hommes. Tous savaient conduire et avaient deja parcouru de plusieurs milliers de kilomètres.

Résultats: La mesure choisit par les expérimentateurs étaient le temps correspondant a la premiere action, par exemple lacher la pédale de l'accélérateur, utiliser le frein ou donner un coup de volant, etc, de meme que cette action. Le temps de réaction et le type de réaction ont donc été utilisé comme variable dépendante, alors que la variable indépendante était le temps de démarrage de l'obstacle.
Les différents résultats trouvés ont montré que lorsque le temps avant l'obstacle se raccourcit, la tendance au déport devant l'obstacle augmente. Les temps de réactions étant a peu près les memes pour tous, seul les différentes actions ont été comparées. La première situation correspondant a une situation d'urgence alors que les deux suivantes pas (le conducteur était aux aguets en faisant une deuième et une troisième fois le trajet), seul les résultats de la première situation ont été gardée. En ce qui concerne le déport par l'arrière il est tenté peu plus souvent lorsue le temps disponible est plus long, et davantage par les hommes. Ceux-ci ont un meilleur tuax de réussite et cela pourrait etre expliqué par un taux de kilométrage plus élevé et une utilisation de la voiture autre que les femmes. Ils maitrisent aussi mieux le freinage. Le freinage combiné avec un déport derrière l'obstacle semble etre la manoeuvre la plus rationnelle, quand le temps à l'obstacle est suffisant. C'est la manoeuvre qui ressort le plus chez les personnes expérimentées, et qui a aussi été estimée comme étant la plus sûre dans les entretiens post-expérimentaux. Il ressort aussi des résultats que le freinage est la manoeuvre qui a été la plus utilisée, puisque c'est l'acte initiale de deux tiers des sujets. Cependant cette manoeuvre seule n'était pas suffisante pour éviter l'accident. Le déport latéral par l'avant de l'obstacle a permis de résoudre des situations difficiles et était souvent réalisable, toutefois elle est plus difficle a entreprendre.

Conclusion: cette étude montre les différentes types de réactions de conducteurs en situation d'urgence. Ces réponses d'urgences ne sont pas toujours adaptées a la situation. Les chercheurs se demandent comment il serait possible de faire apprendre aux conducteurs les meilleurs réponses possibles afin d'éviter les accidents, bien qu'il n'y ait pas de réponses simples au succès assuré systématiquement. Ce n'est pas un apprentissage évident et divers facteurs, pas toujours facile a controler, entrent en jeu.

Synthèse avec notre didactitiel:

On peut faire plusieurs parallèles entre cette recherche et notre logiciel.
En effet rappellons que le thème de notre didactitiel est la mise en situation d'un accident de la route ou le sujet est censé appliquer les différentes procédures de premiers secours qu'il aura appris précédemment lors de cours de samaritains. Ainsi dans les deux cas il s'agit d'une situation d'urgence. Au vu de cette recherche il semblerait qu'il existe des patterns de réponses d'urgence avec certaines caractéristiques, par exemple une inhibition des réponses apprises au profit de réflexes naturels, simples. Les résultats montrent aussi que dans une meme situation il existe un certain nombre de réponses différentes, et bien que certaines soient efficaces, un grand nombre ne le sont pas, elles sont produites de manière réflexe. On peut donc se demander comment vont réagir les élèves dans le cadre de notre didactitiel. Vont-ils appliquer les principes appris précédemment ou vont-ils faire selon leur expérience, bon sens, réflexes ? Ceci montre un avantage de notre logiciel. En effet meme s'il ne s'agit que d'un didactitiel il tente de mettre l'étudiant dans une situation "réaliste" ou il pourra voir la conséquence des ses actes. Il aura la possibilité de faire des erreurs sans qu'elles n'aient de conséquences dans la réalité et surtout il pourra prendre conscience de ces conséquences. D'autre part, un intéret aussi de logiciel est qu'a partir des erreurs fréquentes commises par les élèves, l'instructeur des cours des samaritains pourra insister sur ces points dans les cours.
Dans le cadre de la situation d'urgence lors de conduite automobile il n'existe pas une seule manière de faire, une recette qui est efficace systématiquement. De meme dans une situation de premiers secours, il y a des règles, des procédures à appliquer, mais elles doivent etre nuancées selon la situation. En effet selon le type d'accident qui s'est produit, l'ordre des ces procédures changent, la personne donnant les premiers secours doit pouvoir appliquer intelligemment les principes appris. C'est une situation de résolution de problème plus qu'une application de formule.
Finalement un autre point soulevé par Lettner et Malaterre est le problème de la formation pour améliore la performance d'un conducteur et de son véhicule en situation d'urgence. Actuellement il existe différents cours pour apprendre aux automobilistes à améliorer leur conduite. Toutefois il est difficile d'évaluer la validité, l'efficacité de ces cours et cela pour des problèmes méthodologiques. Les cours existants n'ont pas eu beaucoup de résultats positifs, ni encourageant. On peut interpréter cela de diverses manières. Il semblerait que quel que soit la formation initiale reçue, "l'urgence et le stress fassent régresser les conducteurs expérimentés les conducteurs expériementés vers leurs "veilles habitudes", ainsi que l'ont indiqué plusieurs auteurs" et aussi les résultats de cette recherche. Il se pourrait qu'une formation répétée régulièrement puisse etre un peu plus efficace. Au vu des ces résultats on peut se demander si dans la situation d'urgence des premiers secours, on trouve le meme genre de comportement de régression au lieu de celui appris pendant les cours, et si éventuellement un rappel régulier des notions ne seraient pas utile. C'est en utilisant notre didactitiel et les performances des sujets que nous pourrons commencer a trouver des réponses à ces questions.


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