anne Midenet Staf 12-16
Le sujet de l'article suivant ne correspond pas tout à fait à celui du logiciel en projet. En effet, la tâche demandée aux sujets de l'expérience menée par les auteurs consiste à localiser sur une carte topographique un point auparavant désigné sur un modèle en relief de la surface représentée par la carte. Elle ne comporte donc pas une partie importante de la tâche impliquée dans le logiciel en projet, la décentration et le passage d'une vue immersive à une vue aérienne, de type visualisation spatiale.
Cependant, certains aspects de cette étude peuvent être considérés comme étant en rapport étroit avec le logiciel en projet, ce sont ces aspects qui vont être mis en évidence dans le résumé qui suit.
Position location on topographical Maps: effects of tasks factors, training and strategies
N.J. Schofield, J.R. Kirby
Cognition and instruction, 1994, 12
L'expérience consiste à proposer la tâche évoquée plus haut à 188 soldats australiens plus ou moins entrainés à l'utilisation d'une carte.
Des résultats ressortent les points suivants:
- La majeure partie du temps consacré à la tâche est affectée à la localisation sur la carte de la portion de terrain représentée sur le modèle. C'est donc la partie la plus difficile pour les sujets.
La complexité de la tâche est accrue par:
- L'étendue de la surface représentée sur la carte, dans laquelle le sujet doit rechercher la portion de terrain représenté par le modèle en relief,
- une orientation différente du modèle en relief par rapport à la carte
- Face à la tâche, peu d'individus adoptent spontanément une stratégie cohérente et les performances sont faibles lorsqu'on laisse les sujets se débrouiller sans consignes.
- En revanche, avec un entrainement préalable à une stratégie visuelle ou verbale, et un encouragement à utiliser cette stratégie, les résulats sont considérablement améliorés.
Des deux types de stratégies, visuelle et verbale, la seconde se révèle la plus efficace et ce, même chez des sujets ayant de bonnes compétences en visualisation spatiale et enclins à utiliser des processus cognitifs de type visuel. Les auteurs pensent que l'utilisation d'une stratégie verbale dans une tâche de type visuel permet, d'une part, de tirer parti du double codage et d'autre part de soulager la mémoire de travail spatiale.
- Enfin, les performances dans la tâche, lorsque l'on entraine et encourage une stratégie verbale, sont les meilleurs chez les sujets ayant de bonnes compétences en visualisation spatiale (tandis que les compétences en termes de relations spatiales ou d'orientation spatiale ne semblent pas jouer de rôle) et enclins à utiliser des processus cognitifs de type visuel.
Ces résultats laissent à penser que les processus cognitifs impliqués dans le traitement complexe d'une carte sont de nature à la fois verbale et spatiale, les compétences spatiales jouant un rôle important dans les performances tandis qu'une stratégie verbale se révèle la plus efficace.
Au vu des résultats de cette étude, il apparait qu'il serait interessant, dans le logiciel en projet, de proposer systématiquement une stratégie verbale dans l'aide.
C'est largement fait déjà, mais cela pourrait également être proposé dans l'aide à l'objectif 3 (à partir d'une vue de face et de la vue aerienne d'un croisement, déterminer l'orientation de la vue de face) et à l'objectif 5 (à partir d'une vue de face, de sa position et de son orientation sur le plan, se déplacer en vue immersive en suivant des consignes de direction); ces aides en effet, dans l'état actuel du projet, ne sont proposées que sous une forme visuelle et spatiale.
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