L'enseignement de la médecine à Genève est en cours de réforme. Voici trois ans, la faculté de médecine a décidé d'introduire l'apprentissage par problèmes (APP). Cette méthode est basée sur l'utilisation de cas de patients comme contexte dans lequel l'étudiant acquiert des connaissances à la fois en sciences de base et cliniques ainsi qu'une capacité à résoudre des problèmes cliniques (problem solving skill). Un problème est discuté et analysé en petit groupe de 8 à 10 étudiants. Une fois les objectifs d'apprentissage formulés, les étudiants se répartissent le travail et chacun s'engage dans un travail individuel afin d'apporter une partie des connaissances nécessaires à la résolution du problème. Cette étape de travail individuel nécessite la mise à disposition de nombreux livres et documents. Dans ce cadre, l'outil d'apprentissage développé durant le stage devrait être une ressource supplémentaire et originale.
Traditionnellement, la virologie était enseignée dans un cours ex-cathedra et l'essentiel du cours était réuni dans un polycopié donné aux étudiants. Les cours ex-cathedra étant bannis de l'APP, les notions de virologie sont incorporées dans plusieurs unités d'enseignement. A l'origine, le commanditaire du travail demandait d'adapter une partie du manuscript pour une unité d'enseignement où le virus de la grippe était introduit. Il s'agissait de créer un hyperdocument dont le but était double:
En principe un document html mis sur le réseau Internet aurait satisfait ces conditions. Pourtant le concept du projet a beaucoup évolué. Cette évolution a suivit de près l'enseignement des modules STAF. Durant le premier semestre nous avions appris à créer des pages html et je me sentais tout à fait capable de faire un hyperdocument de virologie. Les enseignements du deuxième semestre, notamment STAF15 (Informatique et Transformation des Pratiques d'Enseignement) et STAF16 (Réalisation de Logiciels Educatifs), nous ont sensibilisé au fait que la connaissance s'aquiert plus efficacement par un traitement actif de l'apprenant. Cette prise de conscience et de nombreuses dicussions durant le cours STAF16 ont transformé le projet d'hyperdocument initial en un logiciel dit "place de marché".
Nous n'avons pas eu de peine à convaincre Laurent Roux du bien fondé de ce changement de concept. Au contraire, il a apprécié cette nouvelle vision de l'outil informatique dans l'enseignement, ceci d'autant plus que le logiciel proposé se rapprochait de la philosophie APP.
Ainsi, au terme de STAF16, je disposais d'une maquette à partir de laquelle j'ai développé VIROLAB durant mon stage.
Suivant le concept "place de marché", ce laboratoire virtuel est constitué de plusieurs salles: un hall d'entré donnant sur un corridoir qui conduit à quatre salles latérales (voir figure 1). Ces salles sont:
Finalement, le logiciel contient trois fonctionalités supplémentaires:
Fig. 1: l'entrée de VIROLAB |
Fig. 2: le laboratoire |
Fig3: la salle de culture |
Fig 4: le bureau |
Fig. 5: la bibliothèque |
Fig. 6: le glossaire |
Ce stage m'a apporté trois éléments.
Premièrement j'ai appris à utiliser un outil de développement fantastique: AUTHORWARE. Sans une ligne de code, on arrive a créer un produit qui, s'il était habillé par un graphiste, n'est pas loin de ce que l'on voit dans les éduciels. Avec un véritable langage de programmation, il est probable que le rapport de temps, 3/4 pour la forme-contenu et 1/4 pour la programmation, ait été inversé. De plus le passage d'une version Mac à une version PC s'est fait sans trop de problèmes: le rêve de tout développeur.
Deuxièmement j'ai été mis en face de la difficulté de créer un dispositif qui permette d'acquérir des connaissances purement déclaratives sous une forme plus proche d'un savoir faire. Autrement dit, offrir une alternative à la simple lecture. La solution apportée à ce problème est le fruit de l'enseignement STAF: que tous mes tuteurs en soient ici remerciés.
Finalement le travail de négotiation du projet avec Laurent Roux fût enrichissant. D'un côté un enseignant qui veut faire passer, sans en perdre une miette, un contenu de polycopié et de l'autre un étudiant nourri de notions comme apprentissage en contexte, interactivité, coopération ... . Malgré ce scénario, il n'y a pas eu d'affrontement. Laurent s'est facilement laissé convaincre d'adopter une forme qui permette à l'apprenant de traiter activement l'information qui lui est fournie.
Pour ceux que cela intéresse, la version Mac packagée est télédéchargeable (8.5 MBytes). Il s'agit d'une archive StufIt BinHex que l'utilitaire StufIt Expander ouvrira. Cette archive contient 4 éléments: