Les défaites surexcitent le sentiment révolutionnaire dans la population. Confrontée aux incessants problèmes de subsistance, elle demande parfois violemment la réglementation du commerce des grains et de la farine. Les riches sont taxés pour armer les volontaires aux armées. Les revendications populaires s'opposent ainsi de manière irréductible aux conceptions bourgeoises du commerce et de la propriété.
Devant cette situation, l'Assemblée connaît une nouvelle division ; à la gauche des Feuillants apparaissent deux partis. Les Girondins, représentant la bourgeoisie possédante, commerçante et industrielle, prennent peur de la vague populaire; ils entendent défendre la propriété et la liberté économique contre les limitations que demande le petit peuple. Ils sont alors majoritaires à l'Assemblée. Les députés Montagnards quant à eux, sont issus de la bourgeoisie moyenne. Leurs interêts sont proches de ceux des Girondins, mais ils comprennent que la situation critique exige des solutions extraordinaires qui ne peuvent être efficaces qu'avec l'appui populaire.