La dictée est le meilleur moyen qu'a trouvé
le maître pour nous calmer au retour de la gymnastique. Dès que
je l' apercois/apperçois/aperçois/aperçoit
sur le pas de la porte de la classe, [las ¡ r]
se glace le long de ma colonne vertébrale. Monsieur Brulé nous
attend, la blouse bien senglée/sanglée/cenglée/canglée
, les mains dans le dos, les lunettes déjà méfiantes
sur le nez. On entre un par un. La salle de classe attend dans une [penõbr()bløte]
. On dirait une chapelle. Le maître a tiré les [grãrido]
. Il ne faut pas [kilj]
le moindre morceau de ciel pour nous distraire. Pour moi, la dictée,
c'est le zéro assuré. Pourtant [$ãkön]
, des mots. Des listes entières, [rköpje]
sur mon cahier de collections. Je les rencontre dans les livres, les magazins/magazines/magasins/magasines
ou les journaux. Il y a les mots compliqués, que je ne retrouve plus
jamais ou que je ne reconnais pas. Les familliers/familiers/familliés/familiés
, qui tout à coup font le caméléon et se dissimulent
au milieu d'une phrase. Certains, même, se faufillent/se fauffilent/
se faufilent/ se fauffillent
en douce, un peu comme quand je resquie/resquile/resquille/resquillie
à la distribution de lait dans le préhaut/préaux/préau/préaut.
Moi, pour les fautes d'orthographe, je bats [tuler()kör]
.
Je regarde les copains autour de moi. On s'assouplit le poigné/poingné/poignet/poingnet
, la nuque, on respire profondément, le dos bien plat, certains ferment
les yeux, [des rlrs?tyr]
. D'autres s'agitent, s'arrachent la [podedwa]
, se trémoussent comme s'ils avaient des fourmis sous le derrière