STAF 15 : Projet MNEMOTHEQUE
Introduction
Aspects Théoriques
Stratégies Mnémotechniques
Scénario et Navigation
Activités
Bibliographie
Implémentation Partielle
Stratégies Mnémotechniques

Avant de commencer, il faut faire attention à un point. "La mémoire n'est pas un muscle". Ce n'est pas parce que l'on exerce sa mémoire que celle-ci va devenir plus performante. Le fait d'effectuer des exercices de mémoire ne servira à rien dans l'amélioration de la mémoire dans la vie quotidienne.

Par exemple, si une personne fait très souvent des mots-croisés, elle deviendra très performante pour les mots-croisés spécifiquement. C'est ainsi que fonctionne la mémoire. Si l'on se dit qu'il faut répéter un certain exercice de mémoire pour que celle-ci reste performante, tout ce que l'on réussira à obtenir est de devenir performant dans cet exercice-même.

Nous parlons à présent de stratégies mnémotechniques. Il faut maintenant également faire attention à un point. L'apprentissage de stratégies mnémotechniques ne va non plus pas améliorer la mémoire des personnes. Les stratégies mnémotechniques sont des facilitateurs du fonctionnement mnésique. En effet, en utilisant une stratégie mnémotechnique, nous allons pouvoir mémoriser des items de façon plus adéquate et donc plus facilement. Cependant, cette facilitation de la mémoire ne se fera que pour la tâche spécifique pour laquelle nous utliserons la stratégie. Il ne s'agit en aucun cas d'arriver à une générlisation vers d'autres domaines de la mémoire grâce aux procédés mnémoniques.

Utiliser une stratégie mnémotechnique est fort simple, surtout si une personne nous dit quelle stratégie adopter pour quelle tâche. Il suffit d'utiliser la stratégie et effectivement la mémoristion d'items est facilitée. Le problème vient dans l'apprentissage de ces stratégies. Quand faut-il utiliser telle stratégie pour une tâche spécifique? Il faut en effet grâce à un bon apprentissage arriver à automatiser des moyens mnémotechniques ou des procédés d'encodage efficaces, afin de les utiliser efficacement, quand cela devient nécessaire, dans la vie quotidienne. C'est là que se trouve le problème: réussir à adopter spontanément un procédé facilitateur lorsqu'il serait vraiment efficace demande un bon apprentissage. 

Nous présentons dans MNEMOTHEQUE quelques stratégies mnémotechniques. Voici ces stratégies:

- la méthode de la table de rappel

Le sujet doit associer dans une image mentale les informations à mémoriser avec des items-pivots numérotés qu'il a préalablement appris. Lors de l'apprentissage d'une liste d'informations, le sujet crée une image interactive entre le premier item-pivot de la table de rappel et la première information à mémoriser. Au moment du rappel, le sujet évoque d'abord le numéro d'ordre, ce numéro indice le rappel de l'item-pivot, celui-ci indice le rappel de l'image interactive; enfin, le sujet décompose l'image intercative afin d'accéder à l'information-cible.

- la méthode des localisations

On demande au sujet de créer des images mentales qui associent les informations à mémoriser à des localisations précises dans un espace connu (par exemple, une rue qu'il connaît bien ou les différentes pièces de sa maison). Supposons qu'une rue ait été choisie; une image mentale de la première information à mémoriser est associée à la première caractéristique distinctive de la rue (par exemple, la première maison). L'information suivante est liée à la deuxième caractéristique, et ainsi de suite. Pour récupérer les informations, il suffit de parcourir mentalement la rue, d'examiner chaque endroit et d'identifier les images qui ont été formées.

- la réorganisation du matériel à apprendre

L'apprentissage chez l'humain doit être organisé. Une bonne organisation est importante à trois niveaux : "premièrement, celui de l'organisation qui existe déjà dans la mémoire à long terme de chacun; deuxièmement, l'organisation qui peut être perçue ou générée à partir du matériel à apprendre; et enfin troisièmement, une organisation reliant ces deux premiers niveaux et permettant ainsi de retrouver le matériel de la façon et au moment voulu" (Baddeley, 1993). Dés que le matériel à mémoriser est organisé de façon adéquat pour l'apprenant, il devient plus facile à retenir.

- la réduction du codage

Cette stratégie mnémotechnique tend à réduire l'ensemble de l'information stockée. Un exemple est celui des deux méthodes les plus employées pour se souvenir de l'ordre des couleurs du spectre, c'est-à-dire, rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet. Le codage réductif utilise les lettres initiales pour créer un acronyme prononçable et facilement répétable tel que ROJUBIV. Le codage élaboratif équivalent considère aussi les lettres initiales, mais en les utilisant de façon à générer une phrase telle que: "Roger Organise Jeudi Vers Bordeaux une Initiation à la Voile".
Un avantage des procédés mnémotechniques de réduction de codage est qu'ils peuvent être répétés très rapidement et être maintenus verbalement lors du traitement d'une autre tâche.