Staf 13: Résumé
L'IMAGE UNE VUE DE L"ESPRIT - Bernard Darras

Etude comparée de la pensée figurative et de la pensée visuelle

Il n'existe pas de graduation continue liée au niveau d'achèvement entre un rapide schéma, un dessin plus abouti, une peinture, un photographie. Lors de leur fabrication des opérations cognitives et des univers de référence très différents sont sollicités. Même s'ils possèdent une composante iconique les signes constitués ne sont pas de même origine cognitive, ni de même nature sémiotique. Leurs finalités et fonctions constituent des systèmes reltivement autonomes. Les connaitre implique éviter les confusions qui nuisent à leur exploitation - au niveau de la production, de l'exploitation de l'apprentissage et de l'interprétation.

De nos jours, la production d'images est en phase de démocratisation, il faut donc penser autrement notre rapport aux systèmes d'images, à leur apprentissage, à leur insertion dans la vie quotidienne.

Cet article propose une étude modélisation sémio-cognitive des différentes productions iconiques ainsi qu'une approche sémio-systémique.

Les différentes productions iconiques

La pensée visuelle est un ensemble cognitif, sémiotique et pragmatique dont le domaine de référence est celui de l'expérience optique.

A l'opposé, la pensée figurative travaille un matériel dérivé de la perception visuelle mais ce matériel est entièrement reconstruit par l'économie cognitive.

De ces deux types de pensées résulte dans le monde graphique des signes différents. Les schémas, les iconotypes et les pictogrammes appartiennet à la pensée figurative. Les similis eux appartiennent à la pensée visuelle.

Modélisation sémio-cognitive

Les schémas et les similis ont un processus de fabrication fondamentalement différent. Ils convoquent des processus ssémiotiques et cognitifs très différents. Ils envoient à des exigences socioculturelles distinctes, le monde des images réalistes d'une et celui des schémas d'autre part. Les schémas ne sont pas une simplification des similis mais des images dont l'origine comme la destination sont très différentes de celles des similis.

Le fonctionnement des similis

Pour les similis l'infuence des catégories cognitives est réduite à l'orientation volontairement optique de l'activité de production. Cette orientation de fonde sur le privilège accordé aux aspects qui engendrent et entretiennent la similarité avec l'expérience optique directe.

Pour les producteurs profanes le but des similis est la ressemblancevisuelle amis ils osnt toujours pris a défaut de similitude.

Le fonctionnement des schémas

Le résumé cognitif est principalement constitué de propriétés figuratives. Elles servent de composantes au programme de fabrication des schémas.

Le niveau de base est le niveau d'abstraction dont les éléments ont encore en commun un nombre important de propriétés. Il fonctionne comme un résumé cognitif des attributs les plus distinctifs. Il s'agit du niveau le plus fréquemment sollicité. Les images graphiques issues sont simples. Elles sont apprises plus tôt et sont plus fréquement utilisées.

Les traits figuratifs - Au niveau de base les traits figuratifs renvoient à des propriétés générales, au niveau subordonné à des propriétés spécifiques. Au niveau super-ordonné, les propriétés figuratives sont rares. Le niveau de base est donc privilégié en ce qui concerne les traits figuratifs.

La schématisation et la production des schémas - Plus qu'une simplification ou sélection des propriétés distinctives, la schématisation est une neutralisation de ces propriétés.

En situation de communication ordinaire, le niveau de base et son programme de propriétés générales sont sollicités. Dans des occasions particulières, les niveaux super-ordonnés et subordonnés peuvent être interrogés.

Le niveau de base fournit à la demande des schémas généraux et consensuels qui constituent les réponses standards. Les propriétés figuratives issues de ce résumé cognitif sont plus générales et plus distinctives. Elles sont élaborées dans le consensus de la communication ordinaire.

Les schémas répétés - l'iconotype - Les schémas issus du niveau de base sont d'excellents candidats à la répétition en raison de leurs nombreuses qualités communicationnelles.

Le label iconotype se rèfère aux schémas répliqués par opposition aux schémas occassionnels.

L'aire d'expension des iconotypes commence avec l'enfance mais s'étend à tous les âges et donne aux productions des sujets profanes cet air de famille qui caractérise l'imagerie initiale.

Les processus de répétition enclenchent la mémoire procédurale qui contribue à stabiliser et automatiser la production des iconotypes.

L'iconotype est un schéma relativement flexible et adaptable en fonction des exigences du contexte communicationnel. L'enfant dans l'abondance de ses productions forge des automatismes qui persisteront pendant très longtemps dans la mémoire procédurale. Souvent lorsqu'une activité graphique est sollicitée à l'âge adulte, un résumé cognitif doté de son automatisme procédural sert de réponse.

La construction des pictogrammes - Il s'agit de schémas qui ont été validés par une communauté d'usagers. Ceux destinés aux grandes communautés sont issus du programme des propriétés figuratives du niveau de base ce qui leur confère une grande lisibilité.

L'étude généalogique des pictogrammes permet souvent de reconstituer les filiations entre des icônotypes d'origine et les formes socialisées.

Récapitulatif sur l'origine cognitive des signes
Iconotype: Niveau de base - Mémoire procédurale
Schéma: Niveau de base - Subordonné
Simili: Image mentale - Perception
Pictogrammes: Niveau de base - Iconotype.

Les registres et domaines. Approche sémio-systémique

Il s'agit de comparer les différentes productions iconiques en les situant dans les registres cognitifs, sémiotiques et communicationnels dont ils sont issus. Dans ces comparaisons on trouve un immense écart entre les schémas et les similis.

Définition des limites

Iconotypes et schémas ont des limites ouvertes: ils peuvent cotoyer d'autres schémas et similis.

Similis et pictogrammes ont des limites fermées.

Relations à l'environnement

Les iconotypes et schémas du niveau de base sont allonome, plurimédia et interactifs.
Les similies et pictogrammes sont unimédia et autonomes. Ils sont destinés a être autosuffisants.

Etude des téléologies

Les iconotypes et les schémas du niveau de base sont construits pour répondre aux exigences de la communication plurimédia ordinaire.
Les similis sont produits beaucoup moins rapidement mais sont facilement médiatisable.

L'organisation spatiale interne aux iconotypes, schémas du niveau de base et pictogrammes est topologique. Celle des similis est synoptique.

L'organisation spatiale entre signes est réticulaire ou linéaire ou scène pour les iconotypes, les schémas du niveau de base et les pictogrammes; synoptique, scéne pour les similis.
L'espace de production est collectif ou individuel pour les iconotypes et les schémas du niveau de base et leur zone de diffusion est locale. L'espace de production est individuel pour les similis et les pictogrammes et leur zone de diffusion universelle.

Les schémas ont une forte propension à privilégier la production dans des contextes d'échanges collectifs en présence. Ils ont une zone de diffusion de proximité. Les autres signes sont limités a une production individuelle, leur zone de diffusion est étendue, ils aspire à l'universalité de compréhension.

Les schémas de base et les iconotypes sont rapidement produits, immédiatement diffusés et ne sont pas destinés à survivre à l'échange qui les a vu naitre. Les autres signes ont une production plus lente, destinés à être conservés ou à servir de multiple fois.



Travaux
Tecfa 1999-2001 - Promotion Fanny