Résumé de l'article de Bernard Darras |
L'image, une vue de l'esprit |
Le but de l'article de Bernard Darras est de mettre en évidence les différents processus cognitifs responsables de la production des images chez les êtres humains, ainsi que les catégories et les classes des images produites dans le but comprendre les disparités qui existent chez les individus vis à vis de la création, de l'expression, et de l'imagination. Ensuite il fait une taxonomie de tous les graphiques pouvant être produits par la machinerie cognitive, et ceci selon leurs sémiotiques, le mode de leur production et de leur communication.
Selon l'un ou l'autre des deux processus théoriques de production des images développées par l'auteur une ébauche d'explication est donnée au problème soulevé au début de l'article, et qui consiste dans le fait que la majorité des individus est peu créative, rarement expressive et faiblement imaginative.
L'hypothèse de base sur laquelle s'articule le travail de l'auteur est de séparer la machinerie cognitive responsable du traitement et de la production d'images en deux catégories qu'il a appelé : pensée visuelle et pensée figurative.
S'agissant des différences qui caractérisent les deux sortes de pensée définit par l'auteur, elle est essentiellement au niveau du réseau de référence, la pensée visuelle construit son réseau de références, de vérification et de preuves dans le domaine le plus optique de l'expérience visuelle, alors que la pensée figurative les construit dans le réseau et le jeu de catégories cognitives. L'une des conséquences la plus importante de cette dichotomie est que la production d'images par un individu peut se faire selon deux processus bien distincts dont le résultat est deux catégories d'images :Les schémas et les similis. Une autre conséquence et non des moindres est que chaque catégorie n'a rien à voir avec l'autre, les schémas ne sont pas une simplification des similis, mais des images dont l'origine et la destination sont très différentes des origines et destinations des similis.
L'auteur a ensuite traité des facteurs très influents sur les processus de production de ces images graphiques, il s'agit des sources d'informations
L'un des facteurs déterminant dans l'un ou l'autre des processus est la source d'information ou plus exactement les sources d'informations, car il en existe plusieurs, à partir desquelles l'individu puisera consciemment ou inconsciemment le matériel nécessaire à la production d'images graphiques. L'auteur en a dénombré quatre et a fortement insisté sur le fait que ces quatre sources interagissent fortement entre elles du fait de leur appartenance à la machinerie cognitive, il s'agit de :
L'auteur poursuit sa théorie en présentant en détail tous les genres d'images graphiques susceptibles d'être produit par l'une ou l'autre des pensées qu'il avait définit auparavant.
Il présente un modèle de processus de production de ce type d'images que sont les similis, dans lequel il affirme que cette production active "probablement" l'ensemble des sources culturelles, perceptives, et la partie des catégories cognitives orientée vers l'activité optique. Ces images, produites à partir de l'activité perceptive et cognitive se valident dans le domaine des règles et usages des systèmes de simulations de la réalité tel que nous la construisons visuellement. Donc, les similis sont des signes qui appartiennent au repertoire optique et au type d'activité cognitive qui relève de la pensée visuelle.
Concernant les signes produit selon le deuxième processus de pensée : la pensée figurative, l'auteur se base sur les résultats des recherches en psychologie cognitive ainsi que ceux de la linguistique cognitive pour modéliser ce genre de production. Selon le modèle présenté, on distingue trois familles de schémas (produits de la pensée figurative) qu'il classe selon leur origine cognitive, chaque niveau d'abstraction engendre une famille de schémas déterminée par la nature des propriétés figuratives qui la constituent. Il définit le processus de schématisation comme une neutralisation des propriétés générales au niveau cognitif lors des différents processus d'abstraction.
Les schémas issus du niveau super-ordonné : constitués de propriétés très générales.
Les schémas issus du niveau subordonné : empruntent leurs matériels à une importante collection de propriétés figuratives mémorisées.
Les schémas issus du niveau de base : sont des schémas consensuels et sont aussi appelés Iconotype, ils sont souvent répliqués pour leurs qualités communicationnelle. Cette réplication implique la répétition et donc enclenche la mémoire procédurale qui contribue à stabiliser et automatiser la production de ces iconotypes, ce sont donc le résultat de l'action des résumés cognitifs d'une part et des procédures d'automatisation résultants de leurs manifestations répétées d'autre part.
Notons que l'auteur s'appuit fortement sur l'idée de l'iconotype pour justifier les différences qui existent entre les individus face à la création d'image, en effet, les sujets compriment des informations en élaborant des résumés cognitifs. Ces entités cognitives s'expriment dans le monde physique sous forme de schémas. La répétition et le feed-back, qui conditionneent la mise en mémoire, permettent de vérifier la pertinance et l'adaptation du système producteur. Ainsi débute l'automatisation des séquences d'action qui contribuent au gel de certains schémas moteurs. L'enfance dans l'abondance de ses productions, forge les automatismes qui persisterront trés longtemps dans sa mémoire procédurale. A l'age adulte, les productions des sujets novices se font beaucoup plus rares; les procédures étant solidement emmagaziner, lorsqu'une activité graphique est solicitée, c'est un résumé cognitif doté de son automatisme procédural qui sert de réponse d'ou la pauvreté de la production graphique de la majorité des gens.
Enfin, l'auteur s'est attelé à classer les différentes images graphiques qui ont été mis en évidence par la théorie developpée plus haut, dans les registres cognitifs, sémiotique; et communicationnels.