Théorie d'apprentissage
 
Importance de l'hypermédia dans l'enseignement de l'histoire

D'une manière générale, rappelons tout d'abord quelques points importants sur les nouvelles technologies dans le domaine de l'apprentissage. En premier lieux, les NT permettent d'individualiser l'enseignement. Chaque apprenant acquière ainsi une plus grande autonomie donc une responsabilité accrue face à sa tâche (Tricot, 199?). Ici, apprentissage individuel ne signifie pas apprentissage isolé. Des interactions sont toujours possible entre apprenant, via des forums ou des systèmes de communication à distance. Il est même possible -et de plus en plus souhaitable- de mettre deux enfants face à un ordinateur. Outre l'économie de machines, cela permet d'instaurer une interaction directe entre les apprenants favorisant ainsi une certaine réflexion sur la tâche. D'autre part, un bon logiciel  assume certaines tâches jusque là prises en charge par l'enseignant (répétitions, démonstrations, exposés, etc.) Celui-ci peut dès lors concentrer ses efforts sur d'autres activités. Les nouvelles technologies permettent également d'enregistrer les traces des apprentissages de chaque apprenant ( ses réponses, ses erreurs, etc.), informations toujours utiles à l'enseignant. Enfin la possibilité d'intégrer des sons, des images, des vidéos, des animations, des simulations 3D, rend l'environnement d'apprentissage bien plus attrayant, bien plus réel qu'une salle de classe. L'effet d'immersion est décuplé.

L'histoire est un domaine que les chercheurs anglophones qualifient de "ill-structured", ce qui signifie mal-structuré, ou non-structuré (Swan, 1994). En effet la connaissance historique n'est ni statique, ni objective. L'histoire s'étend dans le temps et dans l'espace. Elle traverse des époques et traverse des pays. Les faits ne sont pas partout les mêmes, et lorsqu'ils le sont, ils n'ont pas pas forcément la même importance, ni la même signification.  De plus, l'histoire est un terme générique. L'histoire en tant que tel n'existe pas. L'hitoire totale est inenseignable, ni même racontable (Prost, 1996). Il convient donc de la diviser en périodes. Enfin aujourd'hui, le terme histoire sous-entend l'histoire politique, économique, scientifique, culturelle, artisitique, sociale, etc. Pour toutes ces raisons l'histoire est un domaine difficile à strucutrer, difficiles à organiser dans une optique d'enseignement. Le principal problème est de transmettre suffisemment d'informations historiques et de structures pour que cela fasse tout de même sens chez l'apprenant. C'est ici qu'interviennent les nouvelles technologies. L'hypermedia possède un énorme potentiel pour supporter le développement d'un enseignement historique, car il constitue un média ouvert, nonlinéaire, irrégulier et hétérogène (Swan, 1994). Il peut ainsi représenter physiquement les inforomations historiques ainsi que les relations complexes qu'elles entretiennent les unes avec les autres.

La théorie de la “Cognitive Flexibility”

Il existe une théorie, développée par des anglophones (toujours et encore), selon laquelle des connaissances complexes sont mieux acquises et mieux transferables dans des contextes differents, lorsque l’apprentissage est basé sur la présentation de cas. Cela siginifie les choses suivantes :

  • l’utilisation de multiples représentations des connaissances; 
  • la mise en relation des concepts abstraits dans les differents cas, afin de donner à voir les connaissances dans des situations significatives ("knowledge-in-use”); 
  • la démonstration de l’interconnexion des concepts à l’interieur d’un domaine complexe de connaissances; 
  • l’accent mis sur l’assemblage de la connaissance, plutôt que sur la mémoire reproductive; 
  • l’introduction précoce de la complexité des concepts et de la complexité du domaine; 
  • la valorisation de l’apprentissage par l'action. 
On a pu démontrer que la mise en oeuvre de ces principes dans la conception d’environnements d’apprentissage hypertextuels était efficace pour l’acquisition et le transfert de domaines complexes de connaissances (Jacobson et al., 1995). Il sera donc primordial de penser à ces différents principes lors de la réalisation des activités d'apprentissage.
 

Les théories de “Cognitive Flexibility” et “Situated Action” appliquées à la conception d’environnements d’apprentissage hypertextuels.

Trois caractéristiques paraissent intéressantes a développer: 

  • Un materiel constitué de cas concrets : Il permet la multiplicité des représentations des connaissances, la variété des contextes d’apprentissage. 
  • Une indexation des concepts et des liens hypertextes variables. 
    • L’indexation des concepts implique le codage par un expert du materiel à l’aide de connaissances abstraites, conceptuelles ou structurelles. Elle instancie la notion de “knowledge- in-use”. 
    • Le caractère variable des liens hypertextes permet de représenter les connaissances dans differents contextes et suggère que la connaissance est construite de  manière dynamique par la variation des contextes. C’est une possibilité importante offerte par la technologie informatique. 
  • Des commentaires thématiques contextualisés : Il s’agit d’une courte explication de la façon dont un concept s’applique dans un contexte spécifique. C’est également une application de la notion de “knowledge-in-use”; en outre, cela permet d’expliciter les nuances caractérisant un contexte dans lequel une connaissance est construite et utilisée. 
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