Analyse comparative de deux dispositifs d'enseignement à distance

1. Analyse critique du dispositif de visio-conférence de J.-F. L’Haire

Description
Ce dispositif de visio-conférence permet, par l’intermédiaire du réseau, de regarder et d’écouter une conférence à distance. 
 
Point de vue technique
Techniquement la démonstration s’est déroulée de manière optimale. L’ensemble du dispositif a fonctionné remarquablement bien et le contenu n’a pas eu à en souffrir. 

Le premier point capital à mon sens est la facilité de connexion. Souvent les utilisateurs sont découragé rien qu’en essayant de se connecter à un système tant la procédure est fumeuse. Ici, cela n’est pas le cas. Il est extrêmement simple d’accéder à la visio-conférence. Le fait d’avoir totalement intégrer l’outil dans le réseau en est certainement pour quelque chose. Il suffit de taper une URL et rien d’autre.

Une fois dans le dispositif, la qualité du son est incontestable. L’image par contre demeure saccadée. A tel point que son utilité peut être remise en question.

En résumé on peut dire que le dispositif s’avère simple mais efficace.
 

Point de vue pédagogique
Du point de vue pédagogique, ce dispositif possède tous les outils pour permettre une très bonne conférence. Tout d’abord, le son évidemment. Celui-ci doit être d’une qualité optimale pour ne pas avoir de conséquence sur l’attention du public. Ensuite, bien que l’image soit saccadée, elle permet d’identifier l’intervenant. Quelques informations peuvent même passer par l’image (l’humeur par exemple). Cependant pour que tout le potentiel de l’image soit rentabilisé, cela nécessite qu’elle soit totalement fluide. D’autre part, le support des pages web permet de remplacer le rétroprojecteur d’une conférence classique. Enfin, les intervenants peuvent poser des questions par l’intermédiaire d’un formulaire. Toutes les conditions d’une conférence classique sont donc réunies. Le petit plus vient peut-être de cette caméra qui permet de montrer des objet en gros plan, ou de faire des démonstrations à la main en pointant sur ce que l’on est en train d’expliquer. Le petit moins vient certainement de l’absence de feedback pour le conférencier, sur le niveau d’attention de sont public. Il sait combien de personnes sont connectées, mais ne sait pas ce qu’elles font réellement. Bien entendu on peut prétendre que cela ne le regarde pas, qu’il appartient à chacun de se discipliner. De plus de cette manière, chaque personne du public n’est pas gênée par les autres. Cependant il est connu qu’un certain nombre de phénomènes se passent entre le conférencier et son public lors des conférences classiques. Le pouvoir de conviction, l’ambiance, ou la complicité sont autant de phénomènes annihilés dans un tel dispositif. 
 

2. Analyse du dispositif de D. Perraya

Description 
Ce dispositif permet à des personnes de tenir une discussion à multi-locuteurs à distance. Une personne joue le rôle de l’animateur et les autres interviennent au gré de leur envie ou de leur intérêt. Il s’agit d’un dispositif expérimentale.
 
Point de vue technique
Techniquement, ce dispositif est conçu à l’intérieur d’un MOO. Il peut être généré à travers l’Internet ou lancé avec un programme à part. Les intervenants doivent communiquer avec le langage écrit. Ne l’ayant pas testé, il est difficile de me prononcer sur ces qualités et problèmes techniques.
 
Point de vue pédagogique
Ce dispositif fait la part belle à l’interaction entre les utilisateurs. Cela correspond sans doute au but de l’apprentissage : échanger des propos sur un sujet donné. Comme dans un MOO, les intervenants peuvent échanger plus que des idées. Ils peuvent se transmettent des documents, des objets virtuels, etc. En outre, il est indispensable que les intervenants puissent prendre la « parole » très facilement. Maintenant, le fait de devoir taper les interactions au clavier risque de ralentir les échanges, voire de les embrouiller. En effet, il est possible que des réponses tardent à venir ou que la conversation change de sujet pendant qu’un intervenant est en train d’écrire une réponse qui est déjà hors sujet.
 

3. Comparaison entre les deux dispositifs

Les deux dispositifs possèdent les avantages des systèmes à distance : pas besoin de locaux, nombre « illimité » d’intervenants de tous les coins du monde, etc.

Cependant, le but de chacun d’eux est différent. Dans le premier cas, il s’agit de faire un cours ex cathedra, dans le second, il s’agit plutôt de faire un cours dialogué. Dans ces circonstances, toute comparaison du point de vue pédagogique en tous les cas perd sa légitimité. Tout ce que nous pouvons dire, c’est qu’il est plus facile de donner un cours ex cathedra à distance, qu’un cours dialogué. Peut-être que pour ce dernier, le cours en présence reste plus efficace. Cependant, n’oublions pas qu’il s’agit ici d’un dispositif expérimental dont le but était justement de comprendre les mécanismes d’interaction dans un dispositif d’enseignement à distance, au vue éventuellement de créer des outils de gestion pour l’animateur, comme les pourcentages de temps de parole par exemple. Dans ce sens, le second dispositif est beaucoup plus enclin à évolué et à apporter des solutions nouvelles pour la gestion de cours dialogués. Alors que le premier semble être déjà à son stade ultime de développement et n’apporte pas grand chose de plus que son homonyme classique (c’est-à-dire la conférence classique).

 

 
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