Rapport EUREKA
Présentation du logiciel
Eureka fait parti des logiciels que l'on appelle des micromondes, dans
le sens où le seul but de l'activité est l'exploration, la
découverte, la construction d'un nouveau monde. Comme il est écrit
dans l'aide, Eureka se divise principalement en quatre zones :
-
la barre de menu, qui ne sert qu'à ouvrir, enregistrer,…et d'autres
fonctions secondaires;
-
la boîte de contrôle (avec les boutons Go, Stop) qui permet
de passer d'un mode auteur à un mode utilisateur;
-
une fenêtre d'outils (mode auteur) qui contient toutes sortes de
fonctionnalités regroupés en famille (affichages, minuteurs,
sons, nombres, interrupteurs, textes et "superpièces");
-
une zone de travail pour construire des "eurekas".
Exploration du logiciel
Comme dans tous les micromondes, je l'imagine, les premiers contacts ne
sont pas toujours très productifs et ont même tendances à
décourager les utilisateurs. Dans le cadre d'un cours, comme ici,
cela est d'autant plus déstabilisant. On ne comprend pas les outils,
pas plus que l'intérêt ou le but du logiciel. Alors on se
dirige vers les "problèmes" déjà créés
par le logiciel et on s'aperçoit que c'est encore pire. Il faut
y résoudre des problèmes "scientifiques" avec des outils
que l'on ne connaît pas. Toutes ces icônes étalées
sur l'écran ne voulant absolument rien dire. C'est pourquoi la meilleure
chose à faire a été de patiemment prendre tous les
outils de chaque famille et de lire leur fonctionnement et leur utilisation.
C'est seulement à ce moment là qu'il devient possible de
vivre dans ce nouvel univers (résoudre les problèmes d'Eureka
et créer toutes sortes d'"eurekas".). Lorsque chaque composante
et ses règles d'utilisation ont bien été assimilées.
Réalisation d'un "eureka"
Mon premier eureka, je l'ai réalisé en explorant le logiciel,
en sortant des pièces et en imaginant un scénario. Voilà
ce que cela a donné (clique bouton droit de la souris puis enregistrer
le lien sous) : unite_mesure.wgt
En fait, il consiste en l'utilisation du convertisseur d'unité
(fahrenheit-célsius, pied-mètre,…) dans un petit programme.
Des nombres entraient dans une unité (exp. fahrenheit) et devait
être supérieur ou égal à un seuil dans l'autre
système de mesure (ici célsius) pour que cela fasse chanter
un coq. A cela s'ajoutait une condition (connecteur logique ET) dans quel
cas tous les animaux se mettaient à hurler.
Par la suite, je voulus m'inspirer des problèmes proposés
par le logiciel, mais je dus aussitôt abandonné, car celui-ci
ne donne pas la possibilité de créer des problèmes,
c'est-à-dire bloquer des fonctionnalités, donner un certain
nombre de certaines pièces pour construire ou compléter un
"eureka", etc. Ceci constitue à mon sens une limite du logiciel.
En tous les cas, c'est ce que j'ai pensé à ce moment
là. D'autre part, dans le mode utilisateur, il serait certainement
très utile d'avoir accès à des instructions sur les
pièces qui ne sont pas modifiables. L'utilisateur, en tous les cas
novice, n'est pas censé se souvenir du rôle et des fonctions
de tous les outils. Dans un problème, ces renseignements ne sont
accessibles nulle part.
Je suis allé encore regarder quelques exemples de travaux d'étudiants.
Ceux-ci sont tous très bien réalisés, à partir
d'objectifs destinés à des enfants. C'est à ce moment
là que j'ai commencé ma réflexion sur l'intérêt
du logiciel. Je me suis tout d'abord demandé si c'était bien
ce genre de petits "eurekas" qu'il fallait réaliser. Si l'activité
première d'un micromonde est l'exploration, la découverte,
etc., le fait de l'utiliser pour faire des petits problèmes n'est-il
pas une mauvaise utilisation du programme ? On ne mettra jamais un enfant
devant un "eureka" pour lui faire apprendre une règle d'accord du
participe passé. Pas plus que pour lui faire répondre à
des questions. Il existe à mon sens des logiciels (des familles
de logiciels) bien plus appropriés. Devant Eureka, l'enfant est
sensé explorer et construire.
Dès lors, tout me parut plus clair. Faire des problèmes
que l'on donne à un élève ne sert à rien. D'autres
logiciels sont beaucoup plus adaptés et donc performants. Eureka
n'est pas conçu pour cela. Le but est que l'élève
soit capables de faire lui-même des problèmes, et non qu'il
soit capable de comprendre ce que l'enseignant a voulu faire avec son problème.
D'autant plus qu'en général, les problèmes ne sont
que des illustrations, qui n'expliquent absolument rien. Pour les résoudre,
il faut déjà les comprendre (ex. La note de Doc) et pour
les comprendre, il faut avant tout saisir la logique sous-jacente qui est
non pas celle de la Science, pas plus que celle d'Eureka, mais celle du
concepteur. Cela s'avère parfois impossible et souvent inutile.
Ainsi je pense que des exercices astucieux seraient du type suivant
:
Construit un "eureka" qui t'avertisse par un bruit de carillon,
à chaque fois que la température descend en dessous de 10°
célsius. Seulement tu te trouves en Angleterre où l'unité
de mesure est le fahrenheit. Dans ta région, la température
varie aléatoirement entre 10° et 100° fahrenheit.
Un des résultats possible serait celui-ci (mesure_temp.wgt)
Il est possible également possible de poser des questions plus
scientifiques, comme :
Est-il vrai que pour un même objet, lancer de la même
hauteur, si la gravité augmente, l'objet tombe plus lentement ?
Prouve le bien-fondé de ta réponse avec un "eureka".
Un des résultats pourrait être celui-ci (gravite.wgt).
Conclusion
Il n'est pas facile d'entrer dans un nouveau monde, même s'il s'agit
d'un micromonde. Cela demande quelques heures d'exploration pour comprendre
un peu la philosophie qui y règne. Puis, petit à petit, il
devient possible de réaliser une chose ou l'autre. Mon premier "eureka"
montre un peu cette étape, où après avoir patiemment
lu les spécificités de tous les outils, j'ai eu l'envie de
créer quelque chose. Evidemment, l'objet ainsi créé
n'a pas de grande valeur, car il n'y a pas de véritable objectif
derrière. Cependant, c'est à cela qu'on aboutit si l'on procède
de cette manière. Dans une visée pédagogique, il est
donc important de donner à l'apprenant une raison d'utiliser le
logiciel, comme une des données ci-dessus. Alors l'activité
deviendra beaucoup plus intéressante.
Si Eureka reste un micromonde bien conçu, ses limites se font
vite sentir. Sans parler de quelques faiblesse dans la manipulation (pas
de multisélection, toujours prendre les ciseaux pour couper un objet
et surtout toujours le reposer), la principale limite est le manque de
contrôle des outils. Il est possible de contrôler quelques
variables, mais celles-ci sont déjà limitées par Eureka.
D'autre part s'il était possible de créer ses propres outils,
le logiciel prendrait une autre dimension.
Enfin, Eureka prétend apprendre les Sciences. Cela me fait penser
à Logo qui voulait apprendre la programmation, alors qu'il apprenait
en fin de compte... Logo.
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