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Synthèse des réponses données à la question 10 du QCM et des amorces théoriques
Rédaction : ©Sylvie Ursulet, mars 2000

    La plupart des réponses, dans le questionnaire solo, s'attachent à la réponse 2 pour la moitié et à la réponse 3 pour les autres. La réponse 1 est en minorité: elle renverrait à l'idée d'une évaluation plus formative, bien qu'ici il s'agisse, d'après les termes de la question d'une évaluation sommative. Le dépassement de l'élève par d'autres évaluations ne semble pas remettre en cause le contexte, qui est la différence principale entre la réponse 1 et la réponse 2. La réponse 1 renverrait, en fait, à la capacité de l'élève à savoir refaire, en situation d'évaluation, ce qui a été longuement exercé dans un domaine particulier. En revanche, la réponse 2 implique une décontextualisation des savoirs (contextes variés). Intervient alors l'idée de transfert, qui apparaît dans la plupart des réponses concernant la 2. Se pose cependant le problème du transfert, celui-ci n'étant pas spontané, ce qui fait que l'enseignant doit amener l'apprenant à travailler ses capacités à transférer.

    La réponse 3 pose une autre difficulté, à savoir l'utilisation pour une même réponse de deux notions qui vont entraîner une réflexion différente : les compétences et les connaissances.Qu'appelle-t-on connaissances? Qu'appelle-t-on compétences? En effet, on s'aperçoit, dans les réponses qui sont faites, qu'il y a souvent un mélange entre les notions telles que connaissances et compétences, comme le montre l'utilisation des termes capacité, capacité d'analyse, compétences acquises, créativité, métacognition, sans qu'il soit fait de distinction, ce qui est le reflet de l'inscription de ces deux notions dans une même réponse (réponse 3). Or compétence et connaissance ne sont pas sur le même plan, ce qui conduit à faire un choix inconscient et à répondre à l'une ou à l'autre, sauf dans certains cas (activité de connaissance ou traitement des deux, cf réponse de Vimare). On retrouve d'ailleurs le même problème avec les notions de domaine et de contexte, à une moindre échelle.

    Si nous regardons maintenant le questionnaire duo, nous nous apercevons que c'est la réponse 3 qui emporte l'adhésion. Les idées qui sont mises en avant ne sont plus celles de transfert, mais de mise en relation , de métacognition, de généralisation.Il semblerait que les mots tester et dépasser aient induit ces changements. Le terme connaissance a pris le dessus et on ne trouve pratiquement plus le terme compétence /capacité. Dans l'amorce théorique, la notion de compétence en ce qui concerne la réponse 3 semble être considérée d'un point de vue chomskien, à savoir des compétences qui seraient innées. Dans ce cas, comment les évaluer? Selon P. Perrenoud, dans les entretiens nathan sur les savoirs et savoir-faire, les compétences se présentent comme des ensembles difficilement décomposables en une série d'étapes, alors que les savoirs, eux, le sont. La réponse 3 est difficile à évaluer pour cette raison, difficulté qui est retranscrite dans les réponses de la 10.

    On peut se demander si les termes de compétences et de connaissances ne renverraient pas à ceux de savoir et de savoir-faire. Les compétences incluent des possibilités d'abstraction, de généralisation, de transfert, on pourrait alors parler de savoir-faire au sens large. Dans le cadre d'un didacticiel, les deux sont requis, mais il nous semble difficile d'évaluer les deux à l'unisson et quelle compétence associée à quelle connaissance. Autre problème: les savoirs étant contextualisés en ce qui concerne l'apprentissage, comment les transférer à de nouveaux contextes? C'est peut-être là que les compétences de l'élève interviennent, ce qui nous amènerait à ces "autres compétences"; il reste toujours, cependant, la question de l'évaluation.  


Sylvie Ursulet novembre 1999