Workshop RH28 : "Approche psycho - culturelle de la formation"

"Développements, contextes et applications de la psychologie culturelle et de l'épistémologie opérative "

Professeurs : A. Munari, Donata Fabbri. Invitée : Laura Formenti

Catherine Roulet - TECFA, diplôme STAF - 2ème année

6-7-8 avril 2000

 

 

 

JOURNAL DE BORD
COMMENTAIRES
6 AVRIL 2000

Questions pour commencer :

  • 1. Ce que je sais des relations formatives.
  • 2. Ce que je désire apprendre par cette expérience de formation.

1. Je n'ai pas beaucoup d'expérience, je sais des choses de façon théorique. Les adultes ont, même pour des niveaux semblables de formation, développé des structures mentales différentes. Cette réflexion est, me semble-t'il valable pour des personnes qui ont des formations différentes. Mais sûrement aussi pour les personnes qui ont la même formation mais un contexte de vie différent. Le formateur d'adultes doit, je pense, tenir compte de ce paramètre : développer des stratégies pour toucher tout le monde).

Par expérience récente, en tant qu'élève, si le professeur n'introduit pas un contexte au départ ( un cadre de référence ), l'élève aura tendance à se sentir perdu et perdra pied dès le début du cours.

2. Comment adapter la formation aux contextes de tous, où tout le monde se rejoint. Les stratégies à adopter, les erreurs à ne pas commettre, ...

Le cercle, se toucher les mains :

J'ai trouvé très conviviale cette activité, outre le fait de toucher physiquement (les mains) de ses deux voisins dans le cercle, on a pu regarder tous les visages des participants. Les gens ne pouvaient pas se cacher, se détourner, ils étaient obligés de faire face aux autres. Tous avaient l'air très ouverts, contents d'être là et prêts à participer activement au workshop.

Le déroulement de notre vie jusqu'à aujourd'hui : l'escargot

Je me rends compte que ma vie est surtout rythmée par les étapes de ma scolarité : école primaire, cycle, collège, université, ... qui coïncident bien sûr avec les grandes étapes dans la vie d'un être humain (enfance, adolescence, âge adulte, maternité)

Expérience de brainstorming :

Les personnes participant au workshop se sont divisées en deux groupes. L'un d'eux a entamé une discussion type "brainstorming" pour se mettre d'accord sur une définition de la relation formative, pendant que l'autre observait les interactions entre les gens. Les personnes devaient observer ces interactions en prenant des rôles différents donc un point de vue ou un contexte différents.

Observations :

Dans le groupe, deux hommes ont pratiquement monopolisé la discussion. Les femmes ont surtout donné leurs impressions. Il a manqué un chef qui dirige le groupe.

J'ai comme souvent eu de la peine à exprimer mon opinion. Les idées se bousculent dans ma tête, mais j'essaie de les penser comme phrases avant de les dire et souvent c'est trop tard, l'idée a déjà été exprimée par quelqu'un d'autre. Cela vient aussi du fait que je n'ai pas une formation de psychologue au départ (j'ai peur de dire une bêtise), ni beaucoup d'expérience en tant que formatrice (j'ai seulement donné des cours d'appui pendant mes études d'architecture).

 

Travail autobiographique :

Partir de sa propre expérience de vie pour trouver une définition de la relation formative. On a d'abord commencé l'introspection en essayant de se souvenir d'un lieu où nous avons eu une expérience de relation formative. Mes souvenirs sont tout près, disponibles, je crois que j'ai souvent pensé à moi-même comme petite fille .

Puis nous avons dû relater une relation formative importante pour nous. J'ai tout de suite eu à l'esprit une expérience de ma tendre enfance : ma première maîtresse d'école qui était une femme extraordinaire et qui m'a donné confiance en moi et en mes capacités.

Le Mandala :

Un papier rectangulaire, dessin de deux cercles concentriques, on obtient ainsi trois secteurs. On divise le premier secteur de manière à obtenir un secteur par personne du groupe.

Chaque personne travaille sur son secteur. Il exprime son idée de la relation formative par le dessin en prenant comme contrainte le choix d'un des cinq éléments (bois, feu, terre, métal, eau) et les cactéristiques qui lui sont rattachées.

J'ai tout de suite opté pour le métal, car le mot "morphogénèse" (la prise de forme de l'énergie ) qui lui est rattaché représente pour moi la relation formative : toute personne est modifiée par son vécu, sa formation.

Cette mutation ne se fait pas forcément sans douleur, c'est le mot "pleurer" qui est aussi une caractéristique du "métal".

1er secteur du mandala :

Le mot "blanc" est représenté dans mon dessin : un cercle blanc sur fond noir qui évolue vers une forme plus complexe en devenant progressivement noire. Le fond évolue lui aussi et passe du noir au gris puis au blanc.

Ceci symbolise la vie d'une personne : au fur et à mesure, elle se modifie au contact de son environnement, mais elle influence aussi son environnement (cf. la relation de groupe). Le changement de forme représente la formation et le vécu. Le fond qui change de couleur représente l'entourage qui se modifie lui aussi à son contact.

2ème secteur du mandala :

le récit autobiographique, sa lecture aux autres membres du groupe et son analyse rapide (recherche d'un titre, de mots-clé) m'a permis de comprendre les raisons de ce souvenir si fort. (première maîtresse d'école, une de mes premières relations formatives mais très positive donc très forte).

Mais, ce dessin représentait un récit, j'ai donc dessiné quelque chose de très concret, je n'arrivais pas à faire un dessin abstrait comme pour le premier cercle.

centre du mandala :

On a eu un peu de peine à se mettre au diapason, j'étais moi-même assez épuisée par ces deux jours de workshop. On a pour finir réussi à faire un dessin cohérent par rapport au reste.

Contrairement à certains, le dessin est pour moi une manière de m'exprimer que je n'ai jamais cessé de pratiquer. J'ai eu beaucoup de plaisir à le faire.

 

Exercice de mime :

Prendre l'idée d'une relation formative qui évolue et la mimer.

On a mimé l'évolution de la relation formative, les refus et incompréhensions de la part de l'apprenant. Puis l'influence qu'il peut avoir à son tour sur le formateur. L'évolution va ensuite vers un changement de rôle de l'apprenant qui devient à son tour formateur.

J'ai osé prendre un rôle important dans la scène de mime, j'avais vraiment envie de participer activement à cet exercice (ça me fait du bien de prendre un peu des risques et d'apprendre à m'exprimer autrement que ce dont je suis habituée).

 

 

 

8 avril 2000

Dernier exercice de groupe : Pourquoi un miroir invertit la droite et la gauche et non le haut et le bas ?

Réponses du groupe :

  • 1. L'énoncé est faux : selon le miroir (cuillère, par ex.), il inverse le haut et le bas.
  • 2. C'est dû aux propriétés de l'optique (point focal et réfraction de la lumière) et de la physiologie de notre oeil.

On s'en est tenu à des explications scientifiques. C'est représentatif de notre rapport au savoir : on n'a pas osé, comme certains l'ont fait, transgresser ces explications rationnelles et partir dans des explications métaphoriques.

 

En conclusion :

Mon idée de la relation formative a évolué durant ces trois jours. Le laboratoire m'a montré une manière inattendue de procéder :

  • Faire prendre conscience aux personnes (surtout des adultes) qu'ils sont maîtres de leur formation en les faisant participer activement.
  • Le rôle important que peut jouer le groupe en tant qu'entité dans le processus de formation.
  • Le retour à un état (comme dans l'enfance) où l'on avait envie d'apprendre.

J'ai beaucoup appris durant ces trois jours et je crois que cela va m'aider dans l'avenir au niveau des études que j'ai entreprises et pour ma vie professionnelle future.

 

6 AVRIL 2000

Je remarque que je n'avais pas tort dans mes réponses du tout début du workshop. Mais je ne me doutais pas que j'allais expérimenter moi-même le rôle de l'apprenant.

En relisant mes notes, je comprends mieux les stratégies qu'à suivie Laura Formenti, en nous faisant travailler selon une démarche autobiographique.

Les questions auxquelles on a dû répondre en préambule au workshop ont me semble-t'il eu comme but de s'approcher du sujet de la relation formative en nous faisant faire de la méta-cognition, un des principes-clé de la démarche autobiographique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le déroulement de notre vie jusqu'à aujourd'hui : l'escargot

Première étape vers un récit autobiographique, revenir en arrière et se souvenir.

 

 

Expérience de brainstorming :

Cette expérience me semble avoir eu pour but de nous faire prendre conscience de la diversité des points de vue possible selon la situation de chacun (formation, vécu). Et par là, à nous préparer à la suite du workshop. (le groupe = une identité propre à laquelle chacun est d'accord de s'identifier, mais existence de multiples points de vue).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Travail autobiographique :

On est amené à se remémorer un état (comme dans l'enfance) où l'on a envie d'apprendre. C'est le principe de la "motivation" qui fait partie de la démarche autobiographique (voir plus loin).

 

 

 

 

 

Le Mandala :

L'expérience du Mandala représente à elle seule la démarche autobiographique avec toutes ses étapes-clé :

  • La méta-cognition
  • La formation (le sujet se forme lui-même)
  • La motivation
  • L'explication
  • La transformation

 

 

 

 

 

 

 

 

1er secteur du mandala :

Le premier secteur représente ce qu'on a obtenu lors du travail de méta-cognition (réfléchir sur ce qu'on sait de la relation formative). Mais le fait de nous demander de s'exprimer par le dessin (comme dans l'enfance), nous met également dans un état spécial (cf. la "motivation").

 

 

 

 

2ème secteur du mandala :

Pour le 2ème secteur, on est, il me semble, dans l'étape "explication" de la démarche autobiographique. Les autres nous disent ce qu'ils ont compris de nous dans notre récit. On a été obligés de mettre en mots des souvenirs parfois émouvants, donc essayer de comprendre et faire comprendre une partie de nous-même.

Puis il y a eu un travail de cohésion du groupe (trouver un titre qui relie tous les récits), chaque personne est devenue co-responsable du travail du groupe. Je pense que c'était un moyen de se sentir maître et responsable de sa formation (="formation, formativité, autopoïesis", une autre étape de la démarche autobiographique).

Le centre du Mandala représente l'aboutissement du processus de la démarche autobiographique : "la transformation". Le groupe représenté comme un tout. Chacun a dû tenir compte du vécu de l'autre, il a donc été modifié, transformé dans ses idées et son point de vue.

 

 

 

L'exercice de mime :

Une autre manière de s'exprimer qui évite la barrière de la langue et dont tout le monde n'est pas forcément coutumier. On a été obligés d'être plus créatifs par ce fait.

Pour résumer, toujours en faisant référence à mes notes, tous les aspects cognitifs d'un laboratoire et qui sont les passages obligatoires d'un parcours de formation sont représentés dans les diverses activités de ces trois jours :

  • L'exercice de mémoire : une auto-présentation de moi à moi-même.
  • L'exercice de l'imagination : projection selon divers moyens d'expression.
  • L'exercice de la métacognition : analyse critique.
  • L'exercice de la créativité : Une synthèse constructive (dans notre cas, la dernière étape du Mandala).

 

 

8 avril 2000

Cette activité proposée par A.Munari et D.Fabbri est caractéristique d'un LEO (Laboratoire d'Epistémologie Opérative). Elle contient les huit principes qui le caractérisent :

  • Les activités proposées doivent impliquer les opérations cruciales recherchées (dans ce cas, réflexion sur l'autre, le rapport au savoir).
  • Les activités choisies doivent se prêter à une manipulation effective et concrète (le miroir).
  • Les questions posées doivent avoir plusieurs réponses égalament plausibles.
  • Les tâches proposées doivent provoquer un déplacement cognitif : qui sort des habitudes, qui suscite un étonnement.
  • La problématique traitée doit être suffisammant lointaine des compétences présentes.
  • Le thème traité doit comporter plusieurs niveaux d'interprétation.
  • Les activités proposées doivent contenir des aspects métaphoriques.
  • Les activités proposées doivent pouvoir interpeller le rapport au savoir.

On peut, je pense considérer que le laboratoire que Laura Formenti nous a proposé durant ce workshop est un LEO, car toutes les caractéristiques d'un vrai LEO y étaient présentes.