Effet Pygmalion
Effet que la prédiction d'un évènement ou la croyance à sa venue, chez un sujet impliqué dans la situation, exerce sur la réalisation de la prédiction. L'expression effet oedipien de la prédiction est due à K. Popper (1957) :
si l'oracle n'avait pas annoncé son destin tragique, Oedipe aurait connu son père et ne l'aurait donc pas tué.
Le même phénomène a été baptisé Effet Rosenthal après la publication du livre de Rosenthal et Jacobson, Pygmalion à l'école (1968). Ils écrivent :
"La prédiction faite par un individu A sur un individu B finit par se réaliser, que ce soit seulement dans l'esprit de A, ou - par un processus subtil et parfois inattendu - par une modification du comportement réel de B sous la pression des attentes de A."
Rosenthal et Jacobson relatent, parmi beaucoup d'autres, l'expérience suivante: on constitue deux groupes de rats génétiquement identiques. Au moment où on les remet aux étudiants chargés de les dresser, une remarque indique que le premier groupe est composé d'animaux particulièrement bien doués, alors que le second est de pauvre qualité. Les résultats du dressage confirment ce pronostic fantaisiste. Des expériences en milieu scolaire vont dans le même sens.
Certaines conclusions expérimentales de Rosenthal sont vivement contestées. Il est cependant acquis que les attentes de l'éducateur peuvent exercer une influence considérable sur son comportement envers l'élève. En particulier, la nature et la fréquence des renforcements varient selon le préjugé favorable ou défavorable du professeur.
En rigueur de termes, l'expression effet Rosentthal devrait être réservée au phénomène où l'anticipation de l'expérimentateur, due à une prophétie, modifie le comportement de celui-ci, de façon telle qu'il augmente la probabilité que l'événement se produise. C'est ce que Merton appelait "la prophétie qui s'exauce".

Source: http://www.ulg.ac.be/pedaexpe/cours/glosaire/epygmal.htm