Sébastien L'haire - STAF-16 - Argue and Graph

Synthèse de la question 7

L'architecture idéale d'un didacticiel:

  1. Comporte une séquence linéaire d'activités, conçue pour garantir même le succès de l'élève le moins compétent.
  2. Comporte plusieurs séquences d'activités et sélectionne une séquence selon le profil de l'élève.
  3. Comporte plusieurs séquences d'activités et laisse l'élève sélectionner la question qui lui convient.

Parmi les réponses proposées, on trouve deux options radicalement différentes:

  1. L'option dirigiste représentée par la question 1, qui ne laisse pas d'autonomie à l'élève.

  2. L'option laissant plus d'autonomie à l'élève.

Les étudiants Staf préfèrent à l'unanimité la seconde option. On retrouve sans cesse dans les réponses la notion d'autonomie de l'élève.

En effet, la réponse 1 est très dirigiste. Si l'on conçoit un tutoriel ou un didacticiel comme une séquence linéaire d'activités, cela signifie que l'on veut que chaque élève suive exactement le même parcours. On peut apparenter cette manière de procéder à un enseignement classique, qui utiliserait les nouvelles technologies tout en gardant un style ancien d'enseignement. En effet, qui dit linéarité exclut du même coup les hypertextes ou tout choix de l'élève (si ce n'est éventuellement l'ordre des notions abordées).

Une deuxième notion contenue dans la question 1 est la progressivité minimale. Ainsi, chaque élève se sentirait capable de réussir, car chaque étape serait facile à franchir. Cette manière de faire peut avoir quelques avantages. L'élève plus faible se sent sécurisé et prend davantage de confiance en soi s'il sent que la connaissance est à sa portée. Par petit pas, il arriverait à acquérir des notions importantes. Par contre, d'autres élèves, plus curieux et à l'aise avec des ordinateurs, peuvent se montrer démotivés par le manque d'autonomie laissée. Finalement, cette solution tend vers un nivellement par le bas. Elle ne tient pas compte des immenses possibilités d'individualisation de l'enseignement, car les choix sont très limité. Elle ne tire pas parti des possibilités laissées par l'interactivité, car l'élève a un rôle plutôt passif.

La seconde réponse a probablement été mal comprise par la plupart des étudiants. En effet, la formulation laisse clairement entendre que c'est l'ordinateur qui a la main. Ceci présuppose que le didacticiel contient certaines techniques de l'intelligence artificielle. Un profil de l'élève est déterminé en début de parcours, par exemple par un questionnaire et / ou un test. A partir de ces données, un module pédagogique propose ou impose une séquence pédagogique déterminée. Le cours des exercices et / ou tutoriels est aussi influencé par les résultats face à des évaluations intermédiaires. Cette technique est difficile à implémenter et n'est pas réalisée à 100% dans les faits. Les produits allant dans ce sens sont des prototypes expérimentaux conçus par des équipes de recherche. Toute la question dans ce type de logiciel est le degré de contrainte. Le logiciel peut être dirigiste et imposer une suite d'exercices et de tutoriels sans laisser d'autres choix. Au contraire, il peut proposer une séquence, mais laisser le choix à l'utilisateur. Le tout est de se montrer suffisamment convainquant pour que l'élève choisisse la séquence la plus appropriée à son niveau. Par cette solution, on garde la motivation de l'utilisateur. Cette solution répond en outre aux exigences de l'individualisation de l'enseignement.

La troisième réponse laisse une autonomie totale à l'élève. Ainsi, il choisit selon son humeur du moment ou selon son envie. Cette solution a pour avantage qu'elle est responsabilisante, et par là même motivante. Il y a un certain risque que l'élève se repose sur un oreiller de paresse et ne fasse que les exercices les plus faciles et évite les sujets plus ardus. Pour éviter ces travers, il est nécessaire de s'assurer par des tests que tout le monde a vu les notions primordiales et les a comprises.


La première solution est trop réductrice. En effet, les avantages offerts par l'enseignement assisté par ordinateur (individualisation de l'enseignement, rythme de progression différencié) ne sont pas suffisamment exploités. Les plus forts seront démotivés par le peu de progressivité des exercices. Il vaut mieux proposer des explications et des exercices supplémentaires à ceux qui n'ont pas compris.

La troisième solution est plus adéquate. Elle a l'avantage d'être facile à implanter informatiquement. Elle implique aussi qu'il faut prévoir un grand nombre d'exercices et des niveaux d'explication différents, afin de satisfaire tous les niveaux. Si l'on utilise cette solution comme moyen principal d'enseignement, il faut prévoir un contrôle que tout le monde a atteint à peu près le même niveau, et que les notions essentielles ont bien été acquises.

La deuxième solution a ma préférence. Il faut réduire la contrainte au minimum: le système doit être le moins dirigiste possible, mais il faut que les objectifs pédagogiques puissent être atteints. Au concepteur de se montrer suffisamment habile pour que l'élève soit conscient qu'il doit encore faire un effort dans certains domaines. Cette solution a l'avantage de la responsabilisation, de l'autonomie et de la motivation de l'élève. Elle garantit au mieux que toutes les notions nécessaires auront été acquises à la fin du tutoriel. Au niveau des inconvénients, citons que cette solution est extrêmement difficile à mettre en place, et qu'elle n'a pas pu être évaluée scientifiquement.

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