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Argue &
Graph
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Pour cette première période de Staf 16, il s'agissait de sélectionner une des 10 questions parmi celles auxquelles nous avons été confrontés dans la pièce Argue & Graphe dans le cadre du cours présentiel de la semaine du 19 au 23 octobre, de faire une synthèse des arguments présentés par les participants lors de la première étape individuelle et lors de la seconde par groupe de deux (en fonction de référentiels théoriques), et de présenter notre avis personnel.
La question que j'ai choisi est la Question 9 :
En ce qui concerne l'efficacité d'un didacticiel, il est préférable de placer :
- un élève devant chaque machine
- deux élèves devant chaque machine
- plusieurs élèves devant chaque machine
Enjeux théoriques
A chaque réponse est associée un ou plusieurs courants théoriques.
La première réponse fait appel à la théorie comportementale ("behaviorisme") de Skinner, dans laquelle un renforcement immédiat et positif incite l'élève à chercher à chaque fois la bonne réponse ("S-R theory"). Un travail individuel favorise bien évidemment ce type de feedback.
La seconde réponse résulte des expériences 'en vrai' qui ont été conduites alors que le matériel disponible était moins important que le nombre d'étudiants. En fait, on s'est rendu compte que de mettre deux personnes devant 1 écran ne pouvait effectivement que diminuer l'effet du renforcement (puisque ce renforcement n'est plus individualisé). Mais, en contrepartie, les deux personnes ont l'occasion de confronter leur points de vue. Cette réponse met donc en évidence les processus cognitifs de l'utilisateur (constructivisme et metacognition, sciences cognitives (capacité à réfléchir sur ses propres raisonnements)).
Enfin, la troisième réponse est une extension de la deuxième dans la mesure où la présence de 3 personnes peut effectivement stimuler encore plus la confrontation des points de vue. Toutefois, il faut relever que les dispositifs techniques actuels, en particulier la taille des écrans, ne permettent que difficilement à 3 personnes de profiter pleinement des informations affichées (à moins que comme D.K.S. l'on dispose de 2 écrans A3 ;-).
Synthèse sur les premières réponses des participants
Les participants qui ont choisi dans cette première étape la réponse #1 (mosera, lhaires, resin), mettent principalement l'accent sur le fait que le travail est plus 'facile' individuellement qu'à plusieurs. Notons qu'aucun ne relève l'avantage du renforcement.
mosera |
On comprend mieux ce que l'on a construit soi meme. |
lhaires |
On est moins bloqués. Mais l'échange entre deux élèves est également efficace. |
resin |
C'est horrible de n'avoir qu'une souris pour deux. |
En revanche, la justification du choix de la réponse #2 repose à chaque fois (grin, julien, vanessa, paraskev, delhom, marquis, ursulet, thiam, roulet, clavel, sun, vimare et pellerin) sur les avantages que peuvent apporter le travail à plusieurs, à avoir, l'interaction, la collaboration, l'argumentation, l'échange ou la coopération. Notons que seuls trois participants (julien, marquis, delhom) relèvent le fait que la collaboration pourrait être différente si le nombre d'élèves était plus élevé que deux.
Enfin, un participant (ursulet) relève aussi le fait que le travail à deux motive plus; il s'agit ici d'une remarque intéressante dans la mesure où elle rejoint la théorie behavioriste qui est associée à la première réponse (renforcement individuel). Pour ce participant, il semble que le renforcement d'un collègue soit plus important que celui pouvant provenir de la machine.
grin |
Lorsqu'il y a deux élèves, il y a possibilité d'interaction. |
julien |
avantage de la collaboration sans inconvénient de leadership pour quelques uns et marginalisation pour les autres |
vanessa |
L'un peut toujours apporter quelque chose de plus a l'autre. La comprhension est souvent différente, une interaction est de ce fait interessante. |
paraskev |
ils peuvent donner des arguments sur leur reponses |
delhom |
S'ils sont 2, ils se motivent l'un l'autre, mais s'il sont 15, ça va plutôt papoter sec ! |
marquis |
1 n'est pas assez enrichissant, 3 permet à quelques uns de dormir. |
ursulet |
plus motivant et plus riche |
thiam |
pour tenir compte de l'échange |
roulet |
Pour qu'ils s'entraident.Mais il faut que chacun fasse sa part de travail. |
clavel |
discussion possible pour s'enrichir mutuellement |
sun |
They can help each other |
vimare |
dans ce cadre de travail, on observe souvent que les eleves s'entrainnent mutuellement au travail, entraine une situation plus riche et permet parfois a l'un d'expliquer a l'autre. |
pellerin |
cooperative learning; humain interaction, peer teaching |
Synthèse sur la deuxième série de réponses des participants
Après confrontation des différentes opinions, il est intéressant de constater que seul un groupe (resin et guest9) s'en tient à leur choix initial, sans toutefois le justifier puisqu'ils proposent tout de même de favoriser une interaction par le biais du réseau.
On peut aussi remarquer que le seul groupe ayant choisi la réponse #3 justifie leur choix par les mêmes arguments que ceux utilisés précédemment par ceux qui avaient choisi la réponse #1, c'est à dire la confrontation des idées. Ils semblent donc faire abstraction des contraintes techniques sous jacentes à un travail à plus que deux.
resin et guest9 |
permettre l'interactipon entre eleve via reseau. |
delhom et julien |
S'ils sont 2, ils se motivent l'un l'autre, mais s'il sont 15, ça va plutôt papoter sec ! En outre, avantage de la collaboration sans inconvénient de leadership pour quelques uns et marginalisation pour autres |
grin et paraskev |
Lorsqu'il y a deux élèves, il y a possibilité d'interaction et les élèves peuvent donner des arguments sur leurs réponses. |
vanessa et collaud |
Deux eleves peuvent se completer (mais il faudrait qu'il puisse pratiquer seul). |
clavel et ursulet |
enrichissement mutuel |
roulet et thiam |
Pour tenir compte de l'échange. |
pellerin et marquis |
cooperative learning; humain interaction, peer teaching 1 n'est pas assez enrichissant, 3 permet à quelques uns de dormir. |
mosera et sun |
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lhaires et karima |
aide à celui qui n'a pas compris. Plusieurs -> confrontation des idées et évite les effets d'ascendance d'une pers. sur l'autre |
Opinion personnelle
Il est effectivement vrai que de verbaliser une idee permet de mieux la comprendre (ne dit-on pas qu'on ne comprends quelque chose que lorsqu'on est capable de l'expliquer). De surcroît, je constate que, selon Pierre, dans 2 cas sur 3, un travail à deux, par le fait qu'il oblige à verbaliser et à justifier, conduit à de meilleurs résultats. Il serait toutefois intéressant de disposer de plus d'informations sur les expériences conduites dans ce domaine en particulier sur le type de public cible, sur la qualité du système de renforcement utilisé dans la situation où l'élève se trouve seul face à son ordinateur, et sur la qualité et la durée des connaissances acquises dans les deux contextes.
J'aimerais aussi relever que selon le type de connaissances que l'on cherche à transmettre, la situation peut être différente. Ainsi, lorsqu'il s'agit d'apprendre à utiliser un logiciel ou à programmer, j'ai l'impression qu'il est nécessaire de 'mettre la main à la pâte', ce qui est plus difficile lorsqu'on travaille à deux.
Pour expliquer cette forte majorité de réponses #2 parmi les participants, on peut raisonnablement faire l'hypothèse que, de fait, puisqu'ils devaient confronter leurs idées, ils se sont rendus compte que la confrontation des points de vue oblige à une réflexion sur les choix de chacun et que ce processus métacognitif était intéressant.