La Mémoire (En construction)

Table des matières

Définition
Classifications
Classifications - Niveaux hiérarchiques
La mémoire et la psychologie cognitive
La mémoire épisodique
La mémoire sémantique
La mémoire de travail
La mémoire iconique
La mémoire echoïque


Définition

Capacité d'un système de traitement naturel ou artificiel à encoder l'information extraite de son expérience avec l'environnement, à la stocker dans un format approprié puis à la récupérer et à l'utiliser dans les actions ou les opérations qu'il effectue.

"Grand Dictionnaire de la psychologie", Larousse, 1991. (p.459)

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Classifications 1

Capacité à acquérir, conserver et restituer des informations. Les données issues de la psychologie expérimentale, de la psychologie cognitive et la psychologie humaine ont toutes conduit à suggérer l'existence de plusieurs types de mémoires ou d'activités (capacités) mnésiques, les classifications proposées dépendent des conceptions et des types de problèmes abordés.

En fonction du temps qui sépare la présentation d'une information de son évocation:

1. La mémoire sensorielle (ou mémoire tampon ou buffer) qui conserve les caractéristiques physiques du stimulus pendant moins d'une seconde;

2. La mémoire à court terme qui a une durée d'environ 20 s et une capacité limitée à 7 ± 2items;

3. La mémoire à long terme de durée et de capacité très étendue.

Le problème de l'existence d'un traitement en série ou en parallèle par ces deux dernières catégories de mémoire n'est actuellement résolu.

En fonction de la nature de l'information mémorisée, une distinction se remarque:

1. La mémoire épisodique contiendrait des informations portant sur des événements localisés dans le temps et dans l'espace, événements à caractère personnel et possédant une grande valeur affective;

2. La mémoire sémantique inclurait des informations plus abstraites (donc indépendants du contexte) relatives à des faits, des règles ou des connaissances générales acquis au cours de la vie.

Cette dissociation n'exclut pas l'existence d'interactions entre ces deux mémoires: par exemple, l'accès à la mémoire sémantique est nécessaire pour apprécier la signification et l'importance des événements en cours qu'opère la mémoire épisodique.

En fonction de la nature des activités mnésiques préservées dans les amnésies, une dissociation entre mémoire déclarative et mémoire procédurale a été proposée:

1. La mémoire procédurale contiendrait des données pourvues d'un mode d'utilisation et permettrait l'acquisition quasi automatique de nouvelles aptitudes perceptivo motrices (un "savoir comment"); en revanche,

2. La mémoire déclarative permettrait la pensée consciente ( un "savoir-quoi") et inclurait les mémoires épisodique et sémantique.

Las définitions des différents stocks mnésiques ne doivent pas masquer la nature dynamique et interactive de la mémoire qui, en réalité, est liée à l'activité psychique dans son ensemble, la quantité d'effort, l'activité cognitive (l'attention, la profondeur du traitement) et affective (refoulement, déni) impliquées dans le traitement de l'information influencent considérablement l'encodage et le rappel.

Roland Doron, Françoise Parot, "Dictionnaire de Psychologie", Paris: Presses Universitaires de France, 1991. (pp. 425-426).

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Classifications 2 - Niveaux Hiérarchiques

Conservations d'informations du passé avec une capacité de les rappeler ou de les utiliser. Sans la mémoire la vie est impossible. L'accoutumance, l'habitude, l'apprentissage, l'éducation reposent sur elle. Tous les êtres vivants, même les unicellulaires, ont une mémoire. (...) (p.420)

On distingue plusieurs formes de mémoire, selon que l'on considère:

le moment d'évocation (mémoire immédiate, différée à court terme, à long terme...),

le processus mis en jeu (mémoire spontanée ou volontaire),

l'organe sensoriel (mémoire visuelle, auditive, gustative, etc.).

La mémoire spontanée suit la loi de l'intérêt, elle-même dépendant de l'affectivité.

D'après Jean Delay (né en 1907), il est nécessaire de distinguer trois niveaux hiérarchiques dans la mémoire:

Le plus élémentaire, sensori-moteur, concerne uniquement les sensations et les mouvements. Il est commun à l'animal et à l'être humain- surtout au très jeune enfant.

Le plus élevé, particulier à l'homme, se caractérise par le récit logique: c'est la mémoire sociale, qui ne peut s'installer durablement qu'à partir du moment où sont développées les catégories logiques. Enfin, entre ces deux niveaux, se situe la mémoire autistique, qui apparaît vers l'âge de trois ans et emprunte ses matériaux aux sensations, aux situations vécues, mais n'obéit qu'aux lois de l'inconscient. C'est elle qui fournit les éléments du rêve et de l'imaginaire et, chez les malades mentaux, ceux du délire: le passé n'est plus reconnu comme tel; il est vécu comme présent.

Norbert Sillamy, "Dictionnaire Usuel de psychologie", Paris: Editions Bordas, 1983. (pp. 420-421)

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La mémoire et la psychologie cognitive

Ensemble des processus et des structures mentales qui ont pour fonction la conservation des informations et des connaissances ainsi que leur utilisation.

Pour la Psychologie cognitive contemporaine, la conservation de l'information passée sous une forme structurée constitue une fonction de base, indispensable au traitement de l'information présente. ...Il importe aussi de voir que la mémoire englobe aussi les connaissances, et qu'elle conditionne la possibilité d'activités mentales intelligentes.

On distingue trois phases dans l'étude de la mémoire: celle de la mémorisation (au sens de mise en mémoire d'une information présente), celle de la conservation de cette information, sous des structures bien déterminées relevant de plusieurs systèmes de mémoire, enfin celle de la récupération (ou recouvrement) et de l'utilisation de l'information stockée.

L'un des plus importants facteurs de la mémorisation reste la répétition ou, selon les conceptions actuelles, le retraitement de l'information à mémoriser. La solidité des souvenirs et la facilité avec laquelle on les retrouve dépendent de la fréquence avec laquelle les situations correspondantes ont été antérieurement rencontrées et traitées. Les répétitions agissent d'autant plus efficacement qu'elles comportent de légères variations de contenu et de contexte, et qu'elles sont temporairement dispersées.

P. Champy et Ch. Etévé, "Dictionnaire Encyclopédique de l'éducation et de la Formation", Paris: Editions Nathan, 1994. (p. 656)

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La mémoire épisodique 1

Quand nous évoquons des faits de mémoire de tous les jours, nous parlons habituellement d'événements ou incidents personnellement vécus, survenus à certains moments et dans des contextes particuliers: il s'agit de la mémoire épisodique (parfois nommée aussi mémoire autobiographique). Ces rappels d'événements antérieurs sont possibles grâce à leurs cordonnées de temps et de lieu, de même que grâce à leurs relations avec d'autres événements. Les tâches de l'apprentissage verbal se situent dans le cadre de la mémoire épisodique: l'individu apprend à un moment X et dans un contexte donné des unités verbales qu'il doit se rappeler à un autre moment (X+T) et dans un contexte identique ou différent. La distinction entre mémoire épisodique et mémoire sémantique repose justement sur la référence à l'expérience particulière de l'individu ou "épisodes" vécus (les unités verbales apprises à un moment et dans un contexte particulier).

G. Malcuit, A. Pomerlau, P. Maurice, "Psychologie de l'apprentissage: termes et concepts", Québec: Edisem Inc., 1995. (p. 200)

 

La mémoire épisodique 2

Nomme aussi "mémoire autobiographique" ou, avec un contenu un peu différent "mémoire des faits". C'est ce système qui contient les souvenirs dont on parle communément, ceux que l'on peut faire précéder par: "je me souviens que..." (ou "j'ai oublié si..."). Ils sont, en principe mémorisés à partir de l'expérience individuelle de chaque sujet, insérés dans un contexte spatio-temporel et associatif, et comportant souvent une composante imagée ainsi qu'une charge affective plus ou moins forte. Mais ils ont en principe, une structure propositionnelle, ce qui revient à dire qu'ils sont construits à partir des unités de la mémoire sémantique (conçues comme des prédicats mentaux). Ce sont ces souvenirs qui sont en général, recouvrés dans de situations de rappel, par des processus différents de ceux de la reconnaissance.

P. Champy et Ch. Etévé, "Dictionnaire Encyclopédique de l'éducation et de la Formation", Paris: Editions Nathan, 1994. (pp. 657-658)

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La mémoire sémantique 1

L'expression mémoire sémantique recouvre la connaissance acquise que l'on a des propriétés du langage: sens des mots, utilisation des symboles verbaux, concepts, idiomes et aspects fonctionnels de la grammaire. Il est essentiel de savoir (avoir appris et se rappeler) le sens d'un mot pour comprendre une phrase: c'est un aspect de la mémoire sémantique. Par contre se rappeler le sens de ce mot et se rappeler où on l'a vu la dernière fois sont des activités mnémotechniques différentes. La seconde activité fait référence à la mémoire épisodique. La pertinence d'une telle distinction repose surtout sur des observations cliniques où des individus peuvent ne plus se rappeler des événements qu'ils ont vécus tout en conservant l'usage des fonctions du langage. Il est toutefois difficile de soutenir que ces deux types d'activités dépendent de structures ou de processus distincts. Les propriétés sémantiques des mots ont sûrement été apprises dans le contexte d'épisodes particuliers. Aussi, la capacité d'apprendre et de se rappeler certains événements épisodiques dépend en partie de l'apprentissage sémantique.

G. Malcuit, A. Pomerlau, P. Maurice, "Psychologie de l'apprentissage: termes et concepts", Québec: Edisem Inc., 1995. (pp. 200-201)

La mémoire sémantique 2

La caractéristique la plus importante de cette mémoire est d'être constituée par un réseau structuré d'unités de connaissance, correspondant à des catégories (à des concepts mentaux), comportant de nombreux liens internes et externes, parfois accompagnées de traits figuratifs (images mentales). Ces représentations mentales, et les mots qui leur sont associés, renvoient de façon générique aux objets concrets ou aux entités abstraites, aux êtres vivants, aux propriétés, aux événements ou aux actions, aux relations, etc. Elles sont initialement élaborées et mises en mémoire chez le bébé, puis au cours des années suivantes, et finalement durant toute la vie, par un apprentissage abstrait spontané, basé sur l'expérience perceptive concrète, puis sur les échanges que permet le langage.

Pour la psychologie contemporaine, les apprentissages scolaires prennent directement la suite de ces acquisitions mnémotechniques initiales, la mémorisation systématique, réglée par les programmes, s'entrelaçant avec la poursuite de la mémorisation spontanée, réglée par la diversité des intérêts cognitifs. Mais ce sont les mêmes structures et schémas de mémoire qui sont mise en œuvre. De ce fait, la source d'un grand nombre d'erreurs ou de dysfonctionnements cognitifs, petits ou grands, qui affectent spécifiquement les élèves au cours de leurs apprentissages scolaires, doit être cherché dans ces imperfections de la mémoire sémantique ou de ses mécanismes d'accès. Il en va de même, d'ailleurs, de myriades de défauts tout à fait mineurs du fonctionnement mental que connaît chacun d'entre nous, et non seulement de ceux qui sont communément imputés de façon directe à une mémoire de rappel supposée défaillante.

P. Champy et Ch. Etévé, "Dictionnaire Encyclopédique de l'éducation et de la Formation", Paris: Editions Nathan, 1994. (p. 657)

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La mémoire de travail

Ce dispositif peut être considéré comme un système à capacité limitée qui gère à la fois des activités de stockage et des activités de traitement. Il est constitué, suivant le modèle de A. D. Baddeley (Working Memory, 1986), d'un contrôleur central qui est responsable de la répartition des ressources cognitives entre le traitement de l'information et le stockage de celle-ci. Dans ce dernier cas, il peut utiliser, sous son contrôle, deux systèmes auxiliaires: une boucle articulatoire permettant la répétition de l'information verbale et son codage phonologique, et un agenda visuo-spatial pouvant stocker l'information visuo-spatiale.

Par conséquent, dans ce dispositif, la limitation de capacité n'est pas à proprement parler de caractère structural, comme elle pouvait l'être dans la mémoire primaire ou la mémoire à court terme (nombre d'éléments dans la pile ou nombre d'items), mais de caractère fonctionnel.

Ainsi, si les capacités de déchiffrage en lecture (traitement) sont peu automatisées ou déficientes, le stockage du texte s'en ressentira et par conséquent, la compréhension en sera affectée.

"Grand Dictionnaire de la psychologie", Larousse, 1991. (p.461)

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La mémoire iconique - Etudes expérimentales

C'est à G. Sperling qu'on doit les premiers travaux sur la mémoire iconique, au début des années 1960.

D.L. Hintzman et J.J. Summers ont pu montrer que les sujets étaient capables de se rappeler si des mots avaient été présentés en majuscules ou en minuscules plusieurs minutes après leur présentation. De la même manière, divers auteurs ont montré que les sujets qui avaient appris à lire des textes dont les lettres avaient subi des rotations de divers angles lisaient plus vite, une année plus tard, que les sujets des contrôles. De nombreuses recherches montrent que la mémoire visuelle peut avoir une énorme capacité.

G Mandler dans son expérience sur des images de scènes de la vie quotidienne : elle faisait varier le dégrée d'organisation de ces scènes; dans certains images, les objets étaient correctement situés; dans d'autres, ils étaient placés au hasard. Pour créer les pièges qui seraient utilisés lors de la reconnaissance, deux types de modifications étaient apportés aux items originaux: des transformations thématiques et des transformations de surface. L'épreuve de reconnaissance avait lieu de 3 minutes à 4 mois après la présentation. Les résultats montraient que la mémoire des images dépendait étroitement des schémas de scène dont les sujets disposaient. En revanche les détails de surface ne sont pas enregistrés très longtemps.

"Grand Dictionnaire de la psychologie", Larousse, 1991. (p.462)

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La mémoire échoïque - Etudes expérimentales

Ce phénomène a été exploré expérimentalement en transposant certaines des techniques utilisées dans l'étude de la mémoire iconique. D.W. Massaro demandait à des sujets d'identifier deux tons (haut et bas) de 20 ms. Ceux-ci étaient suivis à des intervalles pouvant aller de 0 à 500 ms, d'un masque sonore. La capacité des sujets à identifier la cible croissait jusqu'à un intervalle cible-masque de 250 ms, à partir duquel la performance ne varie plus. Massaro considérait que la durée de la trace était d'environ un quart de seconde.

Durée du souvenir, si l'on réfléchit à la capacité que montre l'homme à se souvenir de la musique, des voix, de la parole, etc., il paraît incontestable qu'une information auditive puisse être retenue sur de longues périodes de temps. Il est probable cependant que la forme d'un tel stockage doive être très abstraite, puisque dans ce cas on n'observe pas des effets d'interférence qu'on rencontre dans la mémoire échoïque. De plus, tout comme dans la mémoire visuelle à long terme, il est probable que la trace auditive se trouve associée à des schémas d'organisation où l'information peut prendre une forme composite (sémantique, imagée, affective, émotionnelle, etc.)

"Grand Dictionnaire de la psychologie", Larousse, 1991. (p.462)

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