Au terme de cette activité, vous êtes en mesure de distinguer les différents types de conduite et vous êtes sensibilisé à l'influence du type de freinage sur la fluidité du trafic.
Mise en situation :
Vendredi, 16h15.
Vous avez quitté votre lieu de travail un peu plus tôt que d'habitude. Vous voulez profiter au maximum du week-end ensoleillé qui s'annonce. Vous vous engagez sur l'autoroute pour faire votre trajet quotidien depuis votre lieu de travail à Genève jusqu'à votre domicile à Morges.
Vous avez pris vos dispositions, mais vous remarquez que vous n'êtes pas le seul à l'avoir fait... Le trafic est certes déjà dense même s'il reste fluide.
Plusieurs options s'offrent à vous :
Vous n'avez pas une seconde à perdre! Vous vous cramponnez à votre volant, les yeux rivés sur les feux arrières de la voiture qui vous précède vous êtes à l'affut derrière elle. Confiant dans vos réflexes, vous laissez une distance que vous jugez suffisante pour permettre un freinage millimétré en cas de ralentissement, sans pour autant prendre trop de distance et perdre l'aspiration. Au pire, votre luxueuse berline est équipée de l'aide au freinage d'urgence. Si tout le monde conduisait, plutôt "pilotait", comme vous on ne perdrait pas autant de temps sur la route...
Vous conduisez normalement et maintenez, entre votre véhicule et celui qui vous précède, la distance de sécurité nécessaire imposée par la loi. Plutôt que de se focaliser sur la règle du "demi-compteur" vous désignez un repère visuel sur la route (un point kilométrique ou un panneau de signalisation) et vous vous assurez, entre le moment où la voiture de devant et la vôtre franchissent ce point, d'être en mesure de compter "21...22" dans votre tête. Vous accélérez et freinez au besoin et adoptez une conduite "normale". Pour vous, la distance entre les véhicules est comme une sorte de "zone tampon". Lorsque vous sentez que vous vous rapprochez un peu trop du véhicule devant vous, vous freinez pour adapter votre vitesse. Avec ce style de conduite, il est rare de devoir fortement solliciter les freins. Vous pensez que si tout le monde conduisait ainsi, il y aurait certainement moins d'accidents.
Vous êtes l'incarnation de la quiétude, vous profitez de ces trajets entre votre lieu de travail et votre domicile pour faire le vide dans votre tête. Vous avez remarqué depuis longtemps que votre conduite souple libère suffisamment d'attention pour pouvoir penser à autre chose que la conduite. Tout en restant suffisamment attentif sur la route, vous pensez déjà à ce que vous allez faire ce weekend. Lorsque vous vous focalisez sur votre conduite, c'est pour jouer à votre jeu favori sur l'autoroute : "freiner c'est tricher, ralentir c'est réussir". Vous vous sentez comme l'oracle dans la matrice ! Votre regard au loin vous renseigne sur le comportement de la dizaine de véhicules qui vous précèdent. Un ralentissement au loin ? Vous relâchez la pédale des gaz alors que la voiture devant vous est toujours en train d'accélérer. Le véhicule qui vous suit se rapproche de plus en plus. La proximité devient telle que vous vous surprenez à penser aux discours de Daniel Koch sur la distanciation sociale. En retournant dans vos pensées, vous vous demandez à combien se chiffre le temps gagné sur ce trajet si vous adoptiez une conduite moins souple. 5 minutes ? 10 minutes ? Qu'importe, vous gagniez tellement en tranquillité d'esprit.
Quelles incidences pour ces options ?
Vous pensez certainement que le calcul du temps passé sur la route est simple. En arrondissant la distance entre Morges et Genève à 50 km, il l'est. A une vitesse moyenne de 100 km/h, il faut 30 minutes pour arriver au but. A une vitesse moyenne de 120 km/h, il ne faut que 25 minutes pour parcourir la même distance. 5 minutes... A l'échelle d'un weekend, le gain est relatif.
En plus, ce gain de temps n'est observable que sur une route bien dégagée. Et là, nous sommes vendredi en fin d'après-midi. Comme énoncé, le trafic est fluide mais dense et le comportement de chaque automobiliste vient alors influencer la vitesse du flux de véhicule.
Vous avez certainement entendu parler du phénomène d'"accordéon" où sans raison apparente, le trafic ralenti et on observe même la formation de bouchons. Cela est expliqué par le fait que certains automobilistes veulent reprendre une vive allure trop précipitamment.
Ici, le style de conduite a son influence puisque lorsque la voiture devant vous freine, vous ne pouvez pas freiner exactement en même temps que celle-ci. Le temps de réaction va avoir pour effet de nécessiter un freinage plus appuyé afin de maintenir la distance entre les véhicules. Le même délai et observé quand les véhicules accélèrent à nouveau. Ce phénomène se répercute alors, comme une onde, vers l'arrière en s'amplifiant et en occasionnant parfois l'arrêt complet du trafic.
Modélisation :
Avant que vous puissiez observer l'influence de ces différents types de conduite, quelques explications sont nécessaires.
Aperçu de l'interface :
Explications :
Choisir un style de conduite : Dans cette liste déroulante, vous pouvez sélectionner un des trois styles de conduite (souple / normal / agressif). Ces trois options reprennent les différentes façon de conduire énoncées en début de page. Pour rappel, une conduite agressive correspond à un freinage brusque, une conduite normale à un freinage modéré et une conduite souple correspond à favoriser la décélération plutôt que le freinage.
Valider votre choix : Cette étape permet d'appliquer votre sélection à la modélisation. Si vous changez les paramètres de conduite, vous devez appuyer à nouveau sur le boutons "setup" pour que ceux-ci soient pris en compte.
Lancer la simulation : Ce bouton sert à lancer la modélisation. Il permet également de l'interrompre.
Résultats : Une fois le modèle lancé, vous pouvez observer l'effet du style de conduite sélectionné.
La vitesse du véhicule:
Sur ce graphique, on peut observer l'évolution de la vitesse du véhicule. L'axe vertical représente la vitesse en kilomètre/heure du véhicule observé. Le temps est représenté sur l'axe horizontal. Plus le véhicule se déplace rapidement plus la courbe prend de la hauteur. En cas de freinage l'amplitude de la courbe diminue. Dans cet exemple, le modèle s'exécute pendant environ 25 secondes.
La vitesse instantanée du véhicule
Ici, à la façon d'un compteur traditionnel, s'affiche la vitesse à laquelle le véhicule sélectionné se déplace.
Animation :
Sur cette bande, vous pouvez observer comment le flux de véhicule se comporte. Les paramètres affichés plus haut correspondent à ceux de la voiture rouge.
Activité :
Une fois que vous êtes dans l'interface, laissez le choix de conduite "agressif" proposé par défaut, validez ce choix et appuyez sur le bouton "go" pour lancer une première fois le modèle.
Observez alors la courbe de vitesse qui se dessine dans le graphique. Quelle sont les particularités de son évolution ? Est-elle continue ? Est-elle interrompue ? A quelle moment la vitesse maximale est-elle atteinte de façon stable ? Vous pouvez également regarder l'animation pour observer le comportement des véhicules en temps réel.
Une fois ceci fait, réitérez en sélectionnant un style de conduite "normal" puis un style "souple". Quelles sont les différences que vous observez entre ces styles ?
Au terme de cette activité, vous pouvez revenir sur la présente page et poursuivre avec le quiz.
Après avoir effectué le quiz suivant, vous pouvez passer à la conclusion.
Conclusion :
Après ces différentes modélisations, vous avez certainement remarqué que la vitesse augmente plus rapidement quand un style de conduite "souple" est adopté. on peut donc raisonnablement penser que le gain de temps de 5 minutes mentionnée en début d'activité n'est pas garanti en adoptant une conduite plus agressive. Au contraire, les ralentissements occasionnés par ce style de conduite vont même faire perdre plus de temps à l'ensemble des véhicules.
L'adoption d'un style de conduite plus souple offre donc de nombreux avantages. Premièrement, il garanti une certaine fluidité du trafic et favorise donc l'écoulement du flot de véhicule. Ensuite, ce style de conduite est moins couteux au niveau des ressources attentionnelles. Il occasionne donc moins de stress auprès des conducteurs. Finalement, ce style de conduite est moins couteux au niveau de la consommation d'essence. En plus de faire des économies sur votre budget d'essence, vous réduisez votre impact écologique sur la planète !
Références :
La modélisation est une adaptation des travaux de Wilensky, U. (1997). NetLogo Traffic Basic model. Center for Connected Learning and Computer-Based Modeling, Northwestern University, Evanston, IL.
Le logiciel Netlogo est une oeuvre de Wilensky, U. (1999). . Center for Connected Learning and Computer-Based Modeling, Northwestern University, Evanston, IL.