Sainte-Sophie se trouve à Istanbul (Turquie), dans la seule ville à cheval sur deux continents : l’Europe et l’Asie. Ce monument a été successivement une église, une basilique, une mosquée et de nos jours, un musée.
-VIIIème siècle : Installation des Grecs sur les rives du Bosphore
-512 : Le roi perse Danus 1er s’empare de Byzance
-343 : Reprise de Byzance par une flotte d’Athènes
196 : Destruction et reconstruction en plus grand de Byzance par Septime Sévère, empereur romain
324 : Constantin est le premier empereur chrétien. Il rebaptise Byzance en Nouvelle Rome puis en Constantinople
527-565 : Règne de Justinien (l’Empire de Justinien survivra 1 000 ans). Apogée de l’Empire Byzantin délimité à l’Ouest par l’Espagne, à l’Est par la Perse, au Nord par le Danube et au Sud par l’Egypte
1204 : Destruction de Constantinople par les croisés
1452 : Le sultan Mehmet II fait le siège de Constantinople
1453 : Constantinople est abandonnée. Mehmet II la repeuple
1520-1566 : Règne de Soliman le Magnifique
1839-1878 : Ouverture d’Istanbul à l’Occident
1914-1918 : Effondrement de l’Empire ottoman
1920-1922 : Mustafa Kemal « Atatürk » préside la nouvelle assemblée à Ankara. A Istanbul, le dernier sultan est prisonnier des vainqueurs
1923 : Le traité de Lausanne détermine les frontières de la Turquie. Ankara devient la capitale du pays
1938 : Mort d’Atatürk qui est le père fondateur de la Turquie moderne
En 324, Constantin devint le premier empereur chrétien et
décida que Byzance serait la capitale de la partie orientale de l’Empire
romain. En 330, Byzance fut renommée « Nouvelle Rome » puis
Constantinople. Cette dernière devint la capitale unique d’un empire romain et
chrétien. En 325, Constantin fit construire une église (première église) dédiée
et consacrée à la sagesse divine : Sainte-Sophie. Constance, le fils de Constantin a agrandi Sainte-Sophie qui est devenue
l’église épiscopale de Constantinople mais elle brûla partiellement en 404 au
cours d’une émeute.
L’empereur Théodose II
fit rebâtir Sainte-Sophie en 415, mais elle brûla une nouvelle fois. Tout le
centre de Constantinople fut réduit en fumée et en cendre.
A partir de 532, Justinien fit déblayer le terrain et fit reconstruire Sainte-Sophie. Il commanda pour ce sanctuaire les matériaux les plus beaux et les plus précieux, les colonnes et les sculptures les plus fines des temples les plus renommés comme ceux de Diane à Ephèse (huit colonnes de brèche verte), et d’Osiris en Egypte. Il fit également venir des colonnes d’Athènes, de Delphes, de Délos et huit de Rome appartenant au temple de Jupiter. Il fit appel aux meilleurs ouvriers. Dix mille ouvriers et cent maîtres maçons y travaillèrent.
La construction de Sainte-Sophie fut achevée en 537. Sainte-Sophie fut par sa conception et par sa taille un bâtiment unique, sans rivales avant la construction de mosquées ottomanes. Elle fut inaugurée par l’empereur Justinien et l’impératrice Théodora le 26 décembre 537. En 559, la coupole s’écroula à cause d’un tremblement de terre. Sa reconstruction prit autant de temps que la construction globale de la basilique. L’empereur Justinien inaugura une seconde fois Sainte-Sophie en 563. En 979, des effondrements partiels causés par des séismes ont engendré de nouvelles transformations. En 1204, les Latins, lors de la IV ème Croisade dépouillèrent Sainte-Sophie de ses ornements précieux. A ce moment là, elle passa sous la houlette du Clergé de Venise et le resta jusqu’en 1261.
Lorsque les Turcs s’emparèrent de Constantinople en 1453. La basilique Sainte-Sophie fut transformée en mosquée « Aya Sofya CAM II ». Les différents sultans qui se succédèrent firent édifier quatre minarets. Au XVIIIème siècle, les mosaïques byzantines disparurent sous un épais badigeon. En 1847, le sultan Abdülmeçit fit restaurer Sainte-Sophie et quelques mosaïques furent dégagées.
En 1935, Atatürk instaura la République laïque de Turquie et transforma Sainte-Sophie en musée. En 1985, le Comité de l’Unesco a inscrit sur sa liste Sainte-Sophie.
Le marbre est l’un des matériaux les plus utilisés pour la construction de Sainte-Sophie.
De nombreux tableaux en mosaïque décorent les murs de Sainte-Sophie.
Les faïences d’Iznik, ville turque célèbre pour sa faïence, ornent les cages de la bibliothèque.
Sainte-Sophie est construite sur un plan rectangulaire proche du carré (70 mètres de large sur 75 mètres de long). Sainte-Sophie est composée de plusieurs nefs et est précédée d’un vestibule intérieur, le narthex, et d’un vestibule extérieur, l’exo narthex.
Le cœur de l’église est coiffé par une immense coupole qui est l’élément primordial de la basilique.
Quatre minarets entourent la coupole. Cette dernière est surmontée d’un croissant et quarante fenêtres se trouvent à sa base.
Dans le jardin, se trouvent des éléments qui montrent que Sainte-Sophie a été une mosquée : la salle de l’horloge, les tombeaux de trois sultans. Les cuisines et l’ancien baptistère se trouvent également dans le jardin. Une école primaire avait été construite pour accueillir les enfants du personnel de la mosquée.
Il donne accès au narthex. La porte de bronze qui se trouve à l’entrée a été placée en 838 par l’empereur Théophile.
Au-dessus de la porte, se trouve une mosaïque du Xème siècle qui représente la Vierge assise avec l’enfant Jésus sur ses genoux. Ils sont entourés de l’empereur Constantin 1er qui leur offre la ville et de l’empereur Justinien qui leur présente une maquette de Sainte-Sophie.
Ce vestibule est long de soixante mètres et large de onze mètres. Les voûtes, les bas-côtés, les galeries, les demi-coupoles et les tympans étaient recouverts de mosaïques à l’époque justinienne : il en reste quelques fragments qui représentent des motifs géométriques comme des croix et des motifs floraux…
Le narthex communique à l’aide de neuf portes avec l’ancienne basilique. La porte impériale conduit du narthex à la nef. Seuls les empereurs, leur entourage et les patriarches étaient autorisés à entrer par cette porte les jours de grande cérémonie.
Le narthex communique par la droite avec la basilique et par la gauche avec l’exo narthex.
Très étroit et très allongé, il servait de transition entre l’atrium, cour bordée de portiques, qui a disparu et le narthex. Il était décoré de quelques panneaux de mosaïques qui ont disparu.
La nef centrale se présente comme un vaste vaisseau recouvert par une coupole de trente et un mètres de diamètre et de cinquante cinq mètres de haut, par des petites coupoles et par deux demi-coupoles. La coupole centrale est soutenue par quatre grands piliers à pendentif qui supportent aussi à l’aide de contreforts les demi-coupoles.
Au total, au rez-de-chaussée, quarante colonnes supportent la basilique.
A l’époque de Justinien, le sol était recouvert de mosaïques et de marbre coloré. Actuellement, ce sont de grandes dalles de marbre qui recouvrent le sol.
De chaque côté de l’entrée, en venant du narthex, se trouvent des urnes d’albâtre. Elles servaient de fontaines aux ablutions et pouvaient contenir chacune 1 250 litres.
Plus loin, dans l’angle Nord-Ouest de Sainte-Sophie se trouve une colonne poreuse qui était réputée pour guérir les maladies de la vue et pour favoriser les maternités.
Comme Sainte-Sophie a été transformée en mosquée, elle possède un Mihrab, niche creusée dans le mur.
La calotte de l’abside est décorée d’une Sainte Vierge tenant l’enfant Jésus sur ses genoux.
Le Minbar (chaire musulmane) se trouve sur le côté droit de l’abside. A gauche, se dresse la loge du sultan qui est supportée par une colonnade.
La bibliothèque a été construite à l’époque ottomane. Plusieurs niches coiffées de petites coupoles et recouvertes de faïences d’Iznik renferment cinq mille livres et manuscrits ottomans.
Une porte au Nord du narthex permet par une rampe d’accéder aux tribunes.
Il était autrefois réservé aux femmes. Ses galeries donnent sur les côtés de la nef centrale et comportent soixante colonnes. Deux étages de galeries enserrent l’église au Nord et au Sud.
L’extrémité Sud des galeries était réservée à la famille impériale. Le trône de l’impératrice se dressait derrière la balustrade, son emplacement était marqué par un disque de brèche verte de Thessalie, incrusté dans le sol et encadré par une paire de doubles colonnes de brèche.
Cette partie de la basilique est fermée par deux portes de marbre décorées de bas-reliefs, l’une d’entre elles représente le ciel alors que l’autre représente l’enfer. L’entrée de la tribune Sud apparaît au milieu de ces fausses portes.
L’aile Nord abrite un portrait de l’empereur Alexandre en mosaïque (proclamé empereur en mai 912). Ce portrait a été découvert en 1958.
Depuis l’aile Nord, les empereurs pouvaient aller directement au palais du patriarche construit à côté. Deux salles de la galerie servaient de dépendances au palais.
Au total, entre la nef et l’étage, plus de cent piliers soutiennent Sainte-Sophie.
Cette citerne a été construite par Constantin et agrandie par Justinien afin d’alimenter en eau la ville. Ce sont les aqueducs d’Hadrien et de Valens qui l’alimentaient.
Cette citerne possède de nombreuses colonnes : trois cent trente-six colonnes formant douze rangées de vingt-huit colonnes la soutiennent. Ces dernières sont surmontées de chapiteaux de style corinthien et de voûtes en briques. Ces colonnes de huit à dix mètres de hauteur se reflètent dans l’eau. Des passerelles permettent de circuler sur la totalité de cette surface car le niveau d’eau ne dépasse pas soixante centimètres de hauteur.
Guide Voir Istanbul (2010), Hachette Guides Tourisme
Guide Bleu (2011), Hachette