Building an information architecture checklist

Résumé de l'article

Cet article présente une check-list pouvant être utilisée par l’architecte de l’information lors du processus visant à optimiser l’architecture d’un système d’information d’une organisation, entreprise.

Problématique

Il n’y a pas un consensus quant à la définition du concept d’architecture de l’information (AI). Les auteurs de cet article trouvent pertinent la définition proposée par Samantha Bailey en 2002. Bailey considère l’AI comme étant l’art et la science s’occupant d’organiser l’information de manière à ce qu’elle soit trouvable, manipulable et utile. Downey et Banerjee proposent de complexifier cette définition en l’articulant sur plusieurs niveaux. Ainsi, l’AI concernerait en même temps l’activité de l’utilisateur (sur un site internet ou bien une application) et l’organisation de l’entreprise. Enfin, Downey et Surmut définissent l’AI de la manière suivante :

“Organization of information to support findability, manageability and usefulness from infrastructural level to the user interface level”.

L’AI doit être méditée et planifiée lors du processus de développement d’un système. Enfin, les auteurs proposent la checklist comme étant une étape de ce processus.

Une checklist est un outil qui facilite la remémoration et permet de diriger l’attention vers certaines thématiques. Elle peut être générale – lister les divers pas d’un processus de manière à ne pas les oublier – ou spécifique – listes détaillées d’items qui doivent être abordés.

Selon les auteurs la check-list est un outil indispensable pour l’architecte de l’information. Celle-ci se présente sous forme de liste de questions. Ces dernières suggèrent toute une série de thématiques qui doivent être abordées lors du processus d’AI. La check-list proposée par Downey et Surmut permet d’appréhender la question de l’AI à deux niveaux : infrastructurel et interface-utilisateur. Cet approche encourage notamment le travail d’équipe dans lequel les professionnels des technologies de l’information et les architectes de l’information collaborent pour couronner une « solution AI ».

Développement : Présentation de la check-list

La « Final AI Checklist » est le résultat d’un processus de fabrication. Les auteurs ont ainsi construit une première Checklist : l' « Original IA Checklist ». Puis, ils se sont aperçus que celle-ci n'était pas complète, ils ont ainsi proposé une deuxième Checklist : la « Revised IA Checklist ». Encore une fois, ils ont repéré des limites sur cette version.... et ils enfin bâti la « Final AI Checklist ». La version finale est donc précédée par des versions intermédiaires et devenues 'obsolètes' par la suite. Nous décrierons ici la « Final AI Checklist ».

Première partie de la checklist : questions de haut niveau

Ces questions se présentent lors d’une première analyse du projet AI. Elles sont très générales et permettent de définir à grands lignes le projet de manière à qu’il soit par la suite validé et accepté par le commanditaire. Voici les questions clés :

Deuxième partie de la checklist : considérations sur la solution

Les questions de cette deuxième partie assistent l’équipe de AI lors de l’analyse d’un projet qui a été approuvé par le commanditaire – i.e. le contrat a été signé par l’entreprise, organisation. Les thématiques d’intérêt de cette deuxième sont : la consommation de l'information, la génération de l'information, l'organisation de l’information, l’accessibilité de l'information, la gouvernance de l'information et la qualité du système d’information.

Consommation de l’information

Generation de l’information

Organisation de l’information

Accessibilité de l’information

Gouvernance de l’information

Qualité du système d’information

Implications sur le travail de l’architecte de l’information

Pour conclure, une réflexion personnelle quant au travail de l’architecte de l’information…

Concevoir ou ré-concevoir l’architecture d’un système d’information est un processus conséquent. Des nombreuses thématiques doivent être définies, explicités et discutés lors d’un processus d’AI : structure, classification, organisation, recherche, modélisation, sémantique, navigation, analyse analytique, expérience de l’utilisateur, gestion de l’information, politique de l’information, sécurité. Ces notions vont bien évidemment au-delà des simples concepts d’utilisabilité et utilité du l'approche centrée utilisateur. En effet, l'approche de cette Checklist est « centré organisation » et non pas « centré utilisateur » (cfr. commentaire Bétrancourt sur le forum). De ce fait, cette Checklist ne s'applique pas uniquement à la structuration de l'information du site internet : elle concerne l'ensemble de l'information de l'organisation.

De ce fait, les compétences d’une seule personne ne suffisent pas lors du processus AI. Un travail d’équipe est nécessaire : ergonomes, informaticiens, statisticiens, experts du droit et de sécurité des technologies doivent collaborer afin d’aboutir à une bonne solution AI. Les ergonomes - j’imagine bien - se concentrent sur les aspects conceptuels et structurels de l’organisation de l’information. Ils devront ainsi mettre en place des protocoles expérimentales permettant d’évaluer et mesurer l’efficacité du système d’information et notamment l’expérience de l’utilisateur… tout en sachant que l’analyse de l’activité devra être évaluée tout au long du processus de conception du système (et non pas après coup, voir première période du cours). Les résultats obtenus à partir de ces observations devront faire l’objet d’un traitement statistique : des statisticiens pourraient être introduit dans cette équipe pour raffiner tel traitement. La plupart des questions présentes dans cette liste comportent quelque part l’aspect technico-informatique. De ce fait, l’apport d’informaticiens de l’information dans ces équipes est indispensable. L’avis d’experts du droit risque d’être important en ce qui concerne la gouvernance de l’information et notamment la politique de l’information. De plus, ils existent des professionnels spécialisés dans la sécurité des systèmes informatiques. D’ailleurs remarquons que l’Université de Lausanne propose un « Maîtrise universitaire en droit, criminalité et sécurité des technologies de l'informatique » ! Enfin, il ne faut pas oublier qu’une personne de l’équipe doit rester en contact avec le commanditaire du projet ! Tout cela démontrerait l’importance d’une équipe interdisciplinaire. Enfin, on pourrait presque conclure que le travail « d’architecte de l’information » n’existe pas… Cela dit, des concepts obscures liés à cette check-list restent ! Merci de la lecture et à bientôt.